Voici mon intervention sur la question d’actualité en séance publique ce matin
Monsieur le Président, Chers collègues,
La victoire de François Hollande le 6 mai dernier est porteuse de changements et de rénovation pour notre Région.
En effet, c’est un nouvel acte de la décentralisation qui va se dessiner avec notamment une place et un rôle renforcés pour notre collectivité. Dans cette lignée, l’avenir du Grand Paris sera repensé, tant sur son volet aménagement que sur son volet transports.
Les deux sont bien entendu liés. Et, je souhaite particulièrement aujourd’hui m’intéresser à l’avenir du Grand Paris des transports qui a tenu une place majeure dans notre première partie de mandat et qui continue à nous préoccuper, plusieurs groupes vous interrogent à ce sujet ce matin, Monsieur le Président.
Ainsi, je tiens tout d’abord à rappeler l’attachement du groupe socialiste au projet Grand Paris Express.
Je tiens ensuite à rappeler l’engagement en ce sens que François Hollande a pris auprès de l’AMIF pendant sa campagne.
Je tiens donc à dénoncer la posture du groupe UMP et de Madame Pécresse qui, à peine la nomination du nouveau gouvernement, met en cause sa volonté de voir le projet du Grand Paris se réaliser s’attachant au seul l’héritage de Monsieur Sarkozy, la Société du Grand Paris.
Ces invectives ne s’appuient sur aucune base tangible et brassent de l’air.
Mais, il ne faut pas se tromper de débat. Au de là de la question des structures, c’est bien une réflexion sur le fond que nous voulons aujourd’hui mener. Le projet du Grand Paris Express est le fruit d’un compromis entre l’Etat et notre institution et le fait que ce soit un compromis est bien la preuve qu’il y a des améliorations possibles à apporter au projet.
Je pense à 3 points principaux :
Premier point : Par l’engagement de la majorité régionale, nous avons obtenu que le plan de mobilisation pour les transports, qui prévoit la modernisation et l’amélioration du réseau existant, soit intégré à l’accord sur le Grand Paris Express. Sa mise en œuvre demeure une nécessité. On ne peut en effet construire un réseau complémentaire qui ne viendrait pas s’adosser à un réseau plus ancien qui fonctionne bien. Cette nécessité de rénovation, notamment du réseau RER, doit donc nous engager vers une nouvelle répartition des ressources fiscales.
Deuxième point : Les études ont commencé sur le réseau Grand Paris Express. Un comité de pilotage de la ligne orange, dit arc Est proche, s’est tenu le 7 juin dernier. Il semble aujourd’hui possible de mettre en œuvre une interopérabilité entre cette ligne et la ligne rouge à Saint-Denis-Pleyel et à Champigny. Si la SGP y est opposée, les présidents des conseils généraux des 3 départements concernés (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Seine-et-Marne) y sont favorables. En effet, cette interopérablité qui permettrait à des métros de circuler sans discontinuer sur ces deux lignes ouvrent la voie non seulement d’une meilleure desserte en proche et moyenne couronnes à l’Est de Paris mais aussi d’une boucle de métros circulant en rocade comme le prévoyait le réseau Arc Express initialement. Le pragmatisme et la nécessité de répondre aux besoins des usagers doivent donc être au cœur des décisions concrètes qui seront prises demain.
Troisième point : Nous devons nous attaquer à la question de la gouvernance des transports en Île-de-France. En effet, alors que la Région Île-de-France a hérité de la compétence transports en 2006, la loi du Grand Paris est venue brouiller les cartes en créant la Société du Grand Paris, sous autorité de l’Etat. Nous devons donc remettre de la simplicité et de la cohérence dans la gouvernance des transports dans notre Région. Cette dernière doit être placée sous l’autorité des collectivités locales que ce soit pour la SGP comme pour le STIF.
Vous l’aurez compris, Monsieur le Président, c’est bien une plus grande efficacité que porte le groupe socialiste pour l’avenir du système des transports en Île-de-France. Dans cette logique, Monsieur le Président, nous souhaiterions savoir quelle est votre vision face à cet enjeu majeur pour l’avenir de notre Région.