La région Ile-de-France a voté le financement du prolongement de la ligne 14

L’accord-cadre de financement pour prolonger la ligne 14 du métro parisien et ainsi désaturer la ligne 13, calvaire quotidien de plus de 600.000 voyageurs, a été adopté, a-t-on appris vendredi auprès de la région Ile-de-France et de la SGP.
L’accord-cadre de financement a été approuvé à l’unanimité jeudi soir lors de la séance plénière du Conseil régional.
De son côté, le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris (SGP) a autorisé vendredi la signature de cet accord-cadre.
Ce projet porte sur 1,4 milliard d’euros, financés à 38% par la région, 30% par la Société du Grand Paris (SGP), 20% par la Ville de Paris, et normalement 3% pour les Hauts-de-Seine et 3% pour la Seine-Saint-Denis.
La première étape porte sur une convention de 152 millions d’euros, qui a pour objet de financer les études, les premiers travaux de déviation de réseaux et les acquisitions foncières.
« Compte tenu de l’urgence de ce projet, au regard de ses enjeux fondamentaux pour les transports du quotidien et de sa contribution à la cohérence du Grand Paris Express, la SGP porte sa participation à 42% au lieu de 30% initialement prévus », annonce-t-elle.
« Il s’agit d’une avance au projet en substitution de la part des départements de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine. Elle sera compensée ultérieurement par une diminution de la contribution de la SGP aux financements des phases suivantes en sorte que la part globale de la SGP demeurera limitée à 30% », a-t-elle ajouté.
Les 5,8 km et les quatre nouvelles stations vers le nord pour relier la mairie de Saint-Ouen s’intègrent dans l’architecture du Grand Paris Express. Les travaux doivent commencer au début de l’année prochaine.
Cette ligne 14, quand elle sera aussi prolongée vers l’aéroport d’Orly au sud (à l’horizon 2020) et vers Saint-Denis-Pleyel au nord (horizon 2025), sera la « clé verticale du Grand Paris Express », selon les termes de Jean-Paul Huchon, président PS de la région.
Selon les études, la ligne 13 serait allégée de plus de 20% avec le prolongement de la 14. Pour absorber un afflux de voyageurs sur la 14, 145 millions d’euros seront consacrés à l’allongement des quais des stations afin qu’elles puissent accueillir des rames de 8 voitures contre 6 actuellement, anticipant un passage de 30.000 à 40.000 personnes à l’heure de pointe du matin.

La transition énergétique de la région Île-de-France : une réponse à des exigences environnementales, mais également sociales et économiques

La séance plénière du Conseil régional des 22 et 23 novembre été marquée par une série d’amendements du groupe socialiste visant à favoriser l’émergence d’un nouveau modèle énergétique plus juste et plus sobre.

Politique Energie Climat, Schéma régional climat air eau (SRCAE), mais également Programme Prévisionnel d’Investissement (PPI) des Lycées, les Conseillers régionaux socialistes ont souhaité rappeler que la maîtrise de l’énergie devait concerner l’ensemble des politiques régionales.

Cet engagement répond à une exigence environnementale, mais également sociale, et économique.

Exigence environnementale d’abord. Le groupe socialiste considère que la Région a un rôle à jouer dans la diffusion d’un modèle plus sobre en énergie. A la fois en élaborant des dispositifs d’incitation en direction des collectivités locales, des entreprises et des particuliers, en développant le recours aux énergies renouvelables sur son territoire, tout en veillant à ce que son patrimoine immobilier réponde à ces objectifs environnementaux et énergétiques.

Exigence sociale ensuite, car force est de constater que ce sont trop souvent les populations les plus fragiles qui vivent dans les logements mal isolés. La multiplication des impayés de factures d’énergie constatés ces derniers mois par les associations et services sociaux locaux est un signe supplémentaire de l’aggravation de la situation. Près d’un Français sur deux a eu des difficultés pour se chauffer, l’hiver dernier.

Exigence économique, enfin, car le marché de la rénovation thermique des logements et bâtiments publics franciliens constitue un gisement d’emplois durables et non délocalisables à ne pas négliger compte tenu de l’actuelle situation de l’emploi dans notre région.

Ces orientations politiques, sociales et environnementales sont d’autant plus importantes qu’elles font écho aux objectifs du grand débat national sur la transition énergétique lancée par le gouvernement : mettre la France sur les rails de la transition énergétique, vers une société plus sobre en énergie, où la compétitivité se conjugue avec le respect de l’environnement. Et où les plus fragiles d’entre nous ne sont pas laissés au bord de la route.

Paris Métropole et Ile de France : quelle articulation dans l’acte III de la décentralisation?

Intervention pour le groupe socialiste en réponse au vœu d’EELV sur le Grand Paris

Monsieur le Président, Mes cher-e-s collègues,

Je voudrais réagir à ce vœu déposé par le groupe EELV, un vœu intéressant, un peu « fourre-tout » si je puis me permettre mais qui a justement le mérite de tenter de faire le point sur la question essentielle de l’évolution de la gouvernance.

I ) Nos positions sont connues, constantes et nous les rappelons régulièrement

Les recommandations de la Commission Planchou de 2008 ont posé les bases de notre réflexion sur le devenir de l’Île-de-France  et de la gouvernance de Paris Métropole.

Ses conclusions, largement partagées, ont contribué à la création de Paris Métropole autour de l’idée qu’il fallait organiser au mieux la Conférence métropolitaine.

Elles montraient aussi la nécessité de faire évoluer le STIF en un véritable SDIF et demandaient la création d’un Syndicat du logement en Île-de-France.

Il posait aussi clairement les questions de gouvernance et de péréquation financière en demandant l’achèvement de la carte intercommunale en Ile de France et la mise en place d’une véritable régulation et d’un rééquilibrage des recettes fiscales au sein de notre région.

La contribution de Jean-Paul Huchon et Jean-Luc Laurent dans le cadre du Livre vert de Paris Métropole a bien rappelé l’idée de cohérence territoriale et de complémentarité entre la zone dense et les espaces périphériques :

Ce texte défendait notamment l’idée de trouver des solutions opérationnelles, compte tenu de l’urgence, pour les trois chantiers prioritaires pour les Franciliens à savoir : les transports, le logement et le développement économique.

Il rappelait aussi l’idée d’un SMIC communal et départemental que le Président Huchon a encore évoqué hier, dans un souci de renforcer la péréquation horizontale.

Le groupe socialiste a directement, notamment par des amendements, exprimé sa volonté de voir renforcé le rôle de la Région :

Qui dit pilotage régional, dit échelon régional, c’est pour cette raison que nous avons défendu, encore dernièrement lors de la révision du SDRIF :

–       la mise en cohérence des CDT avec le SDRIF

–       la création d’une AOL sur un périmètre régional

–       la création d’un EPF véritablement francilien

–       l’évolution du STIF en SDIF et le développement des AOP

Dans la campagne présidentielle et dans le cadre du débat sur la décentralisation enfin :

–       l’ARF a demandé l’année dernière le renforcement du rôle des Régions, notamment sur les compétences de développement économique et d’aménagement du territoire

–       le Président François Hollande s’est engagé a renforcé le rôle des Régions en lien avec une réforme de l’intercommunalité qui passerait à la fois par l’achèvement de la carte intercommunale et par l’élection directe de conseillers  intercommunaux

–       Jean-Marc Ayrault devant les sénateurs socialistes cette semaine a clairement indiqué que dans le cadre des réflexions gouvernementales sur le Grand Paris, l’accès au logement était prioritaire mais également, sujet qui nous est particulièrement cher, de remettre de la solidarité financière au sein de l’Ile de France, territoire sur lequel il y a clairement trop de disparités entre collectivités.

II ) Pourquoi nous voulons une évolution de la gouvernance sur le territoire francilien dans le cadre du futur Acte de décentralisation ?

A chaque étape, nous avons voulu défendre un certain nombre de principes qui nous semblent essentiels. Il s’agissait à chaque fois de rappeler :

–       la pertinence de l’échelon régional pour mener des politiques d’aménagement du territoire mais aussi pour piloter les politiques de transport, de logement ou encore de développement économique

–       la volonté de lutter contre les inégalités sociales et territoriales sur l’ensemble du territoire francilien

–       l’ambition de montrer qu’il est nécessaire de concentrer l’action publique sur les banlieues de la zone dense comme sur les espaces périurbains délaissés

Et par rapport à ces éléments je voudrais aussi redire, à la suite de l’intervention de Guillaume Balas hier, notre volonté de voir rétablie l’autonomie fiscale de la Région, et renforcés les mécanismes internes de péréquation.

Alors, en cohérence avec les positions que nous défendons régulièrement, nous voterons ce vœu, non pas à la lettre car certaines formulations conclusives sont peu claires, mais dans l’esprit, car il faut maintenant aboutir sur cette question du fait de l’avancement des travaux sur un Acte III de la décentralisation.

François Hollande a exprimé son souhait de voir les collectivités franciliennes se mettre d’accord sur un scenario de gouvernance pour le cœur de la Région Île-de-France, nous en appelons maintenant à un compromis qui permettrait de réunir toutes les parties autour d’une solution profitable à tous les Franciliens.