Nous avons entendu le message très fort que les Français nous ont envoyé à l’occasion des élections municipales de mars dernier. Par leur vote mais aussi en s’abstenant, les électeurs de gauche ont signifié qu’une clarification et une accélération de notre politique étaient nécessaires.
Suite à ce message, immédiatement après ce résultat sans appel, le Président de la République a nommé un nouveau Gouvernement plus compact, plus cohérent, plus solidaire. Bref, un Gouvernement de combat dont le premier devoir sera de redonner confiance à un pays qui doute trop souvent de lui-même.
Harlem Désir, a rejoint ce gouvernement de combat comme Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes. Dans sa déclaration devant le bureau national du 9 avril, il a annoncé qu’il quittait dès lors sa fonction de Premier Secrétaire du Parti socialiste, fonction à laquelle les militants l’avaient élu, après avoir porté la motion 1 très majoritairement en tête au congrès de Toulouse, motion 1 rassemblant de nombreuses sensibilités de notre parti.
Je regrette vivement ce qui a été dit, écrit, y compris dans nos propres rangs, sur Harlem ces derniers jours et je tiens à saluer son action comme premier secrétaire et comme Député européen, mandat qu’il a exercé pendant 15 ans.
Devenir Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes prend tout sons sens. Dans la continuité du travail remarqué et impliqué de Thierry Repentin, Harlem Désir porte la voix de la France en Européen convaincu. A Bruxelles ou à Strasbourg, tous les responsables, les journalistes savent et reconnaissent son implication.
Il se trouve que jeudi dernier, j’enregistrais une émission à la Maison de la Radio sur les Transports en Europe (je n’oublierai pas cet enregistrement, j’y suis entrée comme candidate et quand j’en suis sortie j’étais députée) et lors de cette émission, le commentaire de la correspondante à Bruxelles rappelait justement le fossé entre la tonalité des commentaires qu’on pouvait lire ou entendre en France et ceux de la presse spécialisée au Parlement européen.
Entendre le message qui nous a été adressé est un impératif, participer au PS Bashing serait une erreur politique majeure.
Le Front national est très haut, dangereusement haut, nous avons l’obligation de nous rassembler et de parler d’une seule voix dans la campagne des élections européennes car on ne peut pas accepter que les voix des Français se portent davantage sur le Front national et que le parti de la Haine et du repli sur soi arrive en tête le 25 mai prochain.
Il est plus que jamais nécessaire que nous soyons rassemblés et unis dans cette campagne européenne qui s’ouvre.
Nous avons un candidat commun à tous les partis membres du PSE , Martin Schulz qui porte le programme commun de tous les socialistes et démocrates européens. Nous portons une bataille commune consistant à desserrer la contrainte budgétaire européenne, à combattre ceux qui ont défendu l’austérité.
C’est notre force. Et si nos débats internes sont indispensables et nécessaires ils doivent rester en interne. On ne peut pas emmener ces débats internes au Parlement européen, tout simplement parce qu’au Parlement européen, les parlementaires issus de nos rangs doivent porter la voix de la France, soutenir l’action du gouvernement, l’action de Michel Sapin et d’Arnaud Montebourg!
Avec Jean-Christophe Cambadelis, notre premier secrétaire désigné à une très large majorité du conseil nation – le parlement des socialistes- nous devons redevenir un parti de débats, et reprendre un dialogue constructif avec le gouvernement, nous devons surtout former un parti de combat ! En avant pour réorienter l’Europe à gauche.