Après quelques jours de réflexions, je souhaitais revenir sur les résultats de l’élection européenne de dimanche dernier.
Tout d’abord, je tiens à remercier très chaleureusement toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés sans compter pour défendre « Notre Europe » et pour tenter de convaincre nos concitoyens que l’enjeu de ce scrutin était fondamental.
Le résultat malheureusement prévisible est tombé et il fait mal à la France qu’on aime et pour laquelle je me suis engagée en politique.
Le FN est arrivé en tête, tous les partis de gouvernement relégués derrière.
Le FN qui affiche aujourd’hui un électorat consolidé scrutin après scrutin qui ne s’est pas abstenu autant que celles et ceux qui avaient voté pour François Hollande lors de la présidentielle de 2012.
Le FN qui rassemble aujourd’hui les nationalistes et les souverainistes. Le FN qui n’a pas fait une campagne sur l’Europe, mais sur la France et contre l’Europe. Le FN qui portait un bilan européen bien misérable au regard de leur absence scandaleuse des bancs du Parlement européen.
Ce vote massif pour l’extrême droite cumulé à l’abstention a de multiples causes, la première est évidemment due à une exaspération vis-à-vis de la lenteur du redressement ou des résultats. Trop d’efforts pour peu de retours depuis trop longtemps. La demande de changement reste une demande de résultats. On a entendu cette colère contre la détresse sociale. Trop de pauvres exclus, trop de galère. Pas assez de justice, pas assez de résultats visibles en France. Pas assez de relance utile en Europe.
Pourtant c’est l’Europe justement qui était l’objet de ce scrutin. Rappelons que parmi les enjeux figurait celui de porter une majorité de gauche, alors que la droite dirige l’Europe depuis 10 ans, et aussi la candidature de Martin Schulz pour la présidence de la commission européenne. Cette Europe sociale que nous avons défendue dans nos réunions, stand-up, porte-à-porte, marchés, cafés citoyens n’a pas suscité l’engouement des électeurs français.
Le groupe des Socialistes et Démocrates rassemblant les députés européens membres du Parti socialiste européen, est aujourd’hui le 2ème groupe derrière le Parti Populaire européen. La gauche n’est pas majoritaire et ne peut donc pas prétendre à la présidence de la Commission européenne. C’est le choix des électeurs et il faut l’accepter comme tel. Mais nous devons renouer avec nos partenaires écologistes et de gauche pour travailler ensemble à un rassemblement seul capable de porter une autre politique européenne.
Évidemment, même minoritaires, nous continuerons à défendre et à porter nos propositions qui, je le rappelle, étaient celles de tous les socialistes démocrates et travaillistes des 28 pays de l’Union européenne. Nous combattrons pied à pied toutes les attaques que l’extrême droite européenne (140 députés !) ne manqueront pas de porter.
Dans ce terrible contexte, je remercie sincèrement les électrices et les électeurs qui nous ont apporté leur suffrage. Je suis très fière d’avoir été élue dimanche et je mesure la responsabilité qui est la mienne aujourd’hui. Socialiste européenne, je tâcherai de m’en montrer digne.
Et parce que nous ne pouvons entendre parler d’Europe le temps d’une campagne tous les 5 ans, je m’attacherai à faire le lien permanent entre Villejuif, le Val de Marne, l’Ile de France, et Bruxelles et Strasbourg.
Bien à vous
Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy