La Méditerranée vient de connaître la pire tragédie de son histoire récente : le 19 avril dernier, près de 800 migrants et demandeurs d’asile – hommes, femmes et enfants – ont péri en mer. Face à ces drames qui se succèdent, nous avons besoin d’une véritable politique migratoire européenne, humaine et solidaire, qui mette sur le banc de touche les égoïsmes nationaux et la logique du chacun pour soi. Tous les États-membres sans exception doivent assumer leur part de responsabilité pour sauver des vies et accueillir davantage de réfugiés, sans qu’ils n’aient à risquer leur vie entre les mains des passeurs.
Suite au Conseil européen extraordinaire du 23 avril, un débat s’est tenu au Parlement européen en plénière le mercredi 29 avril, en présence de Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne, et de Donald Tusk, Président du Conseil européen. A l’issue de ce débat, une résolution a été votée par les eurodéputés.
N’ayant pu intervenir lors du débat, voici le texte de ma déclaration écrite :
« Plus de 1.500 personnes sont disparues en Méditerranée depuis le début de l’année. Les drames se répètent, car les migrants et demandeurs d’asile n’ont pas d’autre choix que de risquer leur vie pour rejoindre l’Union européenne. Certes, l’Union peut et doit faire plus, mais tous les États-membres sans exception doivent également assumer leur part de responsabilité et se montrer solidaires pour sauver des vies et accueillir davantage de réfugiés. Les décisions du sommet européen sont loin du compte par rapport aux enjeux. Nous avons besoin d’une opération européenne d’envergure de sauvetage et de recherche en mer, avec la participation de tous les États. Il nous appartient également de combler le vide créé par l’absence de voies d’accès légales et sûres vers l’Europe pour les réfugiés. Des solutions concrètes existent : un programme européen obligatoire de réinstallation, un système européen de visas humanitaires, la possibilité de demander l’asile dans les ambassades des pays de l’Union, l’activation de la directive sur la protection temporaire. Enfin, il ne faut pas oublier la nécessité de renforcer notre dialogue avec les pays tiers et d’aider à la stabilisation de la situation en Libye, devenue une plateforme pour les passeurs et les réseaux criminels. »
Voici le texte de mon explication de vote sur la résolution :
« Depuis le drame de Lampedusa, le Parlement européen n’a eu de cesse de rappeler que sans réponse européenne forte, cette situation allait se reproduire. Pourtant, depuis le début de l’année, plus de 1500 migrants et demandeurs d’asile sont morts en Méditerranée. Face à ce constat, les eurodéputés rappellent qu’il est nécessaire que tous les États-Membres participent au financement d’opérations de sauvetage de migrants en mer. Ces derniers ont également la responsabilité d’accueillir davantage de réfugiés et de migrants par la mise en place de voies d’accès sûres et légales vers l’UE. Avec ce texte, le Parlement défend la mise en place d’une politique migratoire globale et cohérente, à travers un système européen de visas humanitaires et un programme obligatoire de réinstallation. Cependant, je ne suis pas d’accord avec le fait d’imposer un « quota de distribution des réfugiés ». Il ne faut pas fixer des limites chiffrées, car le nombre et le parcours des réfugiés varient constamment et on ne peut le quantifier numériquement, mais afficher bien plus d’ambition. Enfin, cette résolution réaffirme la nécessité de renforcer le dialogue entre l’Union et les pays tiers, en particulier la Libye, en mettant l’accent sur les droits de l’homme et la démocratie. »