La Commission européenne a évoqué, jeudi 1er octobre en commission LIBE, la situation aux frontières intérieures au sein de l’espace Schengen. Suite à l’arrivée de nombreux demandeurs d’asile et de réfugiés en Europe, certains États membres ont réintroduit provisoirement le contrôle à leurs frontières intérieures (Allemagne, Autriche, Slovénie, Slovaquie, République Tchèque, et Pays-Bas). Cette situation pose ainsi la question de l’avenir de la zone Schengen et plus précisément l’avenir de l’Europe politique. La libre circulation des personnes permise par l’espace Schengen est une formidable avancée et un progrès fondamental pour les citoyens européens. L’Union européenne ne peut rester un simple marché économique, c’est aussi un projet solidaire et commun à ses peuples. À la différence de ceux qui veulent l’échec de l’Europe comme projet politique, je suis particulièrement attachée à l’espace Schengen et à la mise en place d’un mécanisme permanent de relocalisation. En effet, la pérennité de l’espace Schengen est une condition sine qua non de l’avenir de l’Union européenne comme espace politique.
Voici le texte de mon intervention :
« Je vais juste revenir très rapidement sur les « hot spots », pour simplement vous dire que mon interrogation sur les droits fondamentaux, c’était des doutes que j’émettais, suite à l’audition de l’Agence des droits fondamentaux.
Sur la question de Schengen, c’est l’avenir de l’Union européenne qui se pose, puisque Schengen, pour nous c’est la liberté de circulation en Europe. Et vous l’avez très bien dit, donc je ne reprendrai pas vos propos, mais c’est fondamental.
Et la question qui se pose, c’est : quelle est la souveraineté la plus importante? Est-ce la souveraineté européenne ou la souveraineté des États membres? Aujourd’hui, les États membres entendent qu’il y a des dispositions qui sont prises au niveau européen, et finalement, ils font un petit peu comme ils l’entendent et ils n’ont plus ce respect de l’idée européenne et du fait qu’il y a une hiérarchie dans les dispositions législatives, et que les dispositions législatives de l’Union européenne sont au-dessus.
Donc vous indiquiez tout à l’heure, dans le précédent débat, que quand il y avait un non-respect de la part des États membres, et bien ils étaient traduits en justice. Mais est-ce que cela suffira? Est-ce qu’il ne faut pas faire quelque chose de plus fort parce que, autant on peut comprendre sur un point spécifique ce qu’a fait l’Allemagne et pourquoi elle l’a fait, mais le fait que maintenant un certain nombre d’États continuent à fermer les frontières c’est juste inacceptable, ce n’est plus possible. D’autant que les questions de l’immigration n’étaient pas prévues dans les cas de fermeture du Code Schengen.
Donc c’est non, on ne peut pas fermer les frontières intérieures pour des questions comme ça. Il faut au contraire qu’ils prennent leurs responsabilités et mettre en application les mesures de relocalisation, qui feront que les réfugiés n’auront pas à aller d’eux-mêmes d’un pays vers un autre. C’est tout simplement insupportable. Mais là il y a une responsabilité, qui est celle de l’ensemble des citoyens européens, pour faire en sorte qu’on mette en premier plan la souveraineté européenne avant la souveraineté des États membres. C’est plus possible de continuer comme ça. »