L’accueil des réfugiés, un enjeu majeur pour les socialistes européens parisiens

A l’invitation d’Emmanuel Grégoire, Premier Secrétaire fédéral de Paris et Vincent Bocquillon, Secrétaire fédéral à L’Europe, j’ai participé, le 22 octobre , à la réunion sur l’accueil des réfugiés organisée par la fédération du Parti Socialiste de Paris et les représentants des partis sociaux-démocrates européens vivant à Paris. Etaient présents , Rita Maalouf, secrétaire nationale des droits de l’Homme et de l’humanitaire, Sabina, SPD Paris, Massimiliano Picciani, PD Paris, Flora Bolter, Labour International Paris, Anton LEIS, PSOE Paris et Antonio Oliveira, Partido Socialis Paris

Durant cette réunion, qui fut riche en débats, nous avons affiché notre solidarité et notre responsabilité dans l’accueil des réfugiés. En effet, accueillir les demandeurs d’asile et les réfugiés est une question à la fois humanitaire mais aussi une obligation juridique internationale. Il faut apporter des réponses à la crise qui frappe actuellement l’Europe en accueillant ceux qui fuient la guerre et les persécutions. Je salue la déclaration commune qui a été travaillée par les membres de ces différents partis sociaux-démocrates qui ont apporté leur éclairage et présenté hier soir (disponible plus bas).

Je remercie aussi la présence et l’intervention précieuse de Florent Gueguen, président de la FNARS, Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale

J’ai pour ma part rappelé que les socialistes et démocrates européens sont engagés depuis longtemps pour lutter contre le repli sur soi et sont favorables à la mise en place d’une politique ambitieuse et solidaire d’accueil des réfugiés. Ainsi, j’ai soutenu les trois résolutions votées au Parlement Européen depuis un an pour une approche globale des migrations et de l’asile.

Avant que la commission ne suive ses préconisations, le Parlement Européen avait proposé de développer une juste répartition des demandeurs d’asile et des réfugiés entre tous les Etats de l’Union européenne. Nous défendons également la création de visas humanitaires européens pour assurer des voies sûres et légales d’accès à l’Europe aux demandeurs d’asile, plus de 3000 individus étant morts en voulant regagner le continent européen.

Afin de préserver l’espace Schengen nous proposons aussi de développer des centres d’accueil aux frontières de l’Europe pour mieux répartir les demandes d’asile et les réfugiés à leur arrivée sur le territoire de l’Union Européenne.

De manière très concrète, j’ai tenu à rappeler que l’Europe n’est pas envahie par les réfugiés comme le font croire les populistes. Alors que le Liban accueille près de 2 millions de réfugié pour 4 millions de Linabais, Frontex aurait comptabilisé 700 000 arrivées en Europe depuis le début de l’année. Ce chiffre (contesté) reste très nettement inférieur à celui des pays frontaliers à la Syrie. Ainsi, sur l’ensemble des 160 000 demandeurs d’asile qui seront relocalisés en Europe, cela ne représente que 3 demandeurs d’asile pour 1000 européens.

La réponse européenne devra aussi prendre en compte une nouvelle politique d’intégration des réfugiés, s’assurer du respect par tous les Etats membres des conventions internationales, et revoir le mécanisme dépassé de Dublin III (mécanisme qui détermine la procédure d’examen d’une demande d’asile pour un ressortissant de pays tiers sur le territoire de l’un des Etats membres de l’UE).

Il faudra aussi repenser la politique migratoire européenne pour permettre aux migrants économiques de rejoindre l’Union Européenne, ce qui n’est pas le cas actuellement. Pourtant, mettre en place un politique de migration légale, différenciée de la politique d’asile commune, est une condition sine qua non de la vitalité de l’économie européenne.

Nous ne pouvons accepter que quelques pays refusent de participer à l’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile. C’est pourquoi, les socialistes européens défendent tous les jours une intégration politique de l’Union Européenne plus poussée et plus solidaire. Pour nous, l’UE est un formidable projet commun avant d’être un marché économique.

Déclaration commune des socialistes européens parisiens

 

ACCUEIL DES REFUGIES : OSER LA SOLIDARITE EUROPEENNE

 

Face à la détresse des réfugiés qui fuient les conflits du sud de la Méditerranée, il n’y a qu’une seule réponse pour l’Europe: le devoir d’accueillir. Ces femmes, ces hommes et ces enfants viennent chercher en Europe la paix et la solidarité ; l’Union européenne se doit de répondre présent. Se donner les moyens d’accueillir les réfugiés dans la dignité nous permettra de réaffirmer les valeurs d’humanité, de liberté et de solidarité qui ont toujours guidé la gauche européenne et les forces de progrès. Plus que jamais, par delà les incertitudes et les difficultés politiques, ces idéaux sont notre bien commun et doivent continuer de guider nos actes.

Notre réponse ne peut être qu’européenne. Ce n’est qu’ensemble que nous réussirons à dégager les moyens nécessaires pour répondre à l’urgence et élaborer une politique de long terme. La situation actuelle doit nous amener à faire front commun et par la même redonner tout son sens au projet européen.

Nous devons répondre à la détresse des réfugiés qui arrivent chaque jour en Europe, par une solidarité accrue. L’Union européenne doit prendre en compte des besoins très différents entre les pays qui sont aux portes de la route des réfugiés, comme la Grèce et l’Italie, les pays de « transit », comme la Croatie, la Slovénie, la Hongrie et l’Autriche, et les pays qui accueillent actuellement  le plus grand nombre des réfugiés, comme l’Allemagne et la Suède. Nous nous félicitons de l’adoption rapide des mesures d’urgence proposées par la Commission européenne pour amener chaque Etat membre à prendre sa part, même si nous regrettons que certains résistent encore. L’accueil des réfugiés est une obligation pour chaque membre de l’Union européenne. Nous appelons à renforcer rapidement les mécanismes de sauvetage en Méditerranée pour éviter de nouveaux drames humains.

Afin de répondre à l’urgence, l’Union européenne doit mobiliser rapidement des moyens financiers conséquents. Cela implique une solidarité financière entre les Etats et un effort financier de l’Union européenne pour soutenir les collectivités locales, les associations et l’ensemble des structures visant à assurer concrètement l’accueil et l’intégration, notamment dans le secteur du logement, de l’éducation, de la santé et de l’insertion professionnelle. Une coordination européenne s’impose pour assurer la construction rapide d’habitations dédiées aux réfugiés. Cet effort financier ne doit pas se faire au détriment des moyens déjà mobilisés pour aider les personnes en situation de précarité. Ces besoins exceptionnels doivent être pleinement pris en compte dans l’application des règles budgétaires du pacte de stabilité et de croissance en les excluant du calcul des déficits publics des Etats.

L’urgence actuelle doit amener l’Union européenne à se doter d’une politique migratoire cohérente et intégrée basée sur le principe de responsabilité et de solidarité. Cela passe par l’adoption d’un régime européen en matière d’asile, une gestion solidaire des frontières extérieures communes, une lutte résolue contre les réseaux de passeurs et une révision profonde du système actuel de répartition des demandeurs d’asile au sein de l’Union européenne – système de Dublin – avec la mise en place d’un mécanisme européen permanent et obligatoire d’accueil. Sur l’ensemble de ces sujets, le chacun pour soi a en effet trop longtemps prévalu et a conduit à l’inaction généralisée.

Une politique de long terme appelle également un renforcement de l’intégration en matière de politique étrangère, de défense, de coopération et de développement, afin de permettre à l’Union de peser sur la résolution des conflits qui alimentent cette crise. Nous soutenons le projet d’une conférence internationale sur les réfugiés à Paris, à l’instar de la grande conférence internationale sur le climat.

La crise économique, sociale et politique que traversent nos pays ne doit pas être un prétexte pour nous soustraire à notre devoir. Nous ne sous-estimons ni les réticences ni le difficultés auxquelles doivent faire face les Etats et les collectivités locales pour relever ce défi historique. Mais il est de notre responsabilité, nous, socialistes et démocrates européens, d’oser la solidarité face à l’extrême droite qui ne propose que la haine et le rejet de l’autre. Plus que jamais l’unité des socialistes et démocrates européens dans ce combat est nécessaire. Nous appelons nos partis à réaffirmer avec force cette ambition tant au niveau national qu’européen.

PS PARIS

SPD PARIS

LABOUR INTERNATIONAL PARIS

PD PARIS

PSOE PARIS

PARTIDO SOCIALISTA PARIS

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