La « Carte bleue » est un dispositif qui établit les conditions d’entrée et de séjour des ressortissants de pays tiers hautement qualifiés qui souhaitent occuper un emploi au sein de l’Union. Cet outil, destiné à la base au renforcement de la compétitivité européenne, est aujourd’hui utilisé de façon très limitée par les États membres. C’est pourquoi la Commission a présenté, ce mardi 7 juin, une proposition de réforme de la Carte bleue, visant à améliorer la mise en œuvre de la directive actuelle. Selon moi, cette réforme manque d’ambition. En effet, elle ne permettra pas d’améliorer les canaux de migrations économiques légales de l’UE pour répondre pleinement aux besoins de son marché du travail.
N’ayant pas pu intervenir à l’occasion du débat en session plénière, voici le texte de ma déclaration écrite :
« Les propositions de la Commission visant à réformer la Carte bleue n’auront qu’un impact limité pour renforcer le dynamisme économique européen. Ce dispositif restera insuffisant tant que seront visés uniquement les ressortissants de pays tiers hautement qualifiés. Au contraire, cette réforme devrait être l’occasion de dépasser l’approche trop restrictive des politiques européennes en matière de migrations légales. Aussi, nous avons besoin de mettre en adéquation la politique d’immigration économique de l’UE avec les lacunes constatées sur le marché du travail européen. Au lieu de partir du principe qu’il faille attirer des travailleurs avec des compétences élevées, il importe de cibler tout type de compétence dans les secteurs où il manquerait de la main-d’œuvre, et où les ressortissants européens ne répondraient pas à l’appel. De surcroît, la Carte bleue pourrait devenir un permis de travail unique permettant la libre circulation au sein de toute l’UE. Fermer la porte à cette possibilité freinerait notre potentiel de croissance, ce qui serait d’autant plus préjudiciable compte-tenu des défis démographiques que nous connaissons. Ainsi, la Commission aurait dû proposer un cadre global qui encadre le séjour des ressortissants de pays tiers dans l’Union, afin de pouvoir répondre pleinement aux besoins du marché du travail européen. »