Le 10 juin dernier, je me suis rendue à l’assemblée générale annuelle de l’APSR. Cette association vient en aide aux professionnels de santé réfugiés en France et diplômés hors de l’Union européenne qui veulent exercer leur profession dans l’hexagone.
Au cours de cette assemblée générale, j’ai présenté les enjeux de l’accueil des réfugiés à l’échelle de l’Union européenne, la crise de l’accueil des réfugiés touchant l’ensemble des pays européens. Alors que le Parlement européen suivi de la Commission européenne ont proposé des solutions pour que ceux qui fuient la guerre et les persécutions soient accueillis de manière solidaire, les Etats membres se refusent toujours à les accepter. Depuis 2 ans, ce sont 10 000 individus qui ont péri en voulant rejoindre l’Union européenne. Bien que certains Etats (Allemagne, Suède) accueillent avec humanité les réfugiés, d’autres comme la Hongrie, la Pologne ou encore la Slovaquie s’opposent frontalement à tout accueil, voire incarcèrent les demandeurs d’asile. Ainsi, je plaide pour que l’Union européenne mette en place une stratégie globale pour accueillir les réfugiés. Il faut une véritable révision du règlement Dublin et des mesures adaptées pour les femmes réfugiées ainsi que pour les mineurs isolés, particulièrement menacés sur le chemin de l’exile. L’accord trouvé en mars dernier entre l’Union européenne et la Turquie ne fonctionne pas et une nouvelle route migratoire s’est créée au départ de la Lybie. Face à cet échec, la commission a proposé une nouvelle stratégie la semaine dernière. Cette stratégie, que je soutiens, propose un nouveau partenariat migratoire avec les pays d’émigration (notamment en Afrique ou encore au Moyen-Orient) et met en place un programme de réinstallation au niveau mondial sous l’égide de l’ONU. Je milite aussi pour une véritable agence européenne du droit d’asile qui examinerait toutes les demandes à l’échelle de l’Union européenne.
Au cours de la rencontre, j’ai également pu échanger avec les acteurs de l’APSR. Ils m’ont fait part des difficultés des personnels de santé et des médecins réfugiés en France à faire reconnaître leurs diplômes et à travailler (malgré les déserts médicaux et le manque criant de personnels de santé). Ils ont présenté les missions de leur association, leurs engagements quotidiens auprès des réfugiés et de sensibilisation auprès des pouvoirs publics. Premiers acteurs de l’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile, les acteurs associatifs sont aussi les premiers à identifier les lacunes de notre système et ce que nous devons faire pour mieux accueillir ceux qui fuient la guerre et les persécutions.
La crise de l’accueil des réfugiés pose la question de la solidarité européenne et de l’avenir de l’Union européenne comme espace politique. L’échange avec l’APSR ne fait que me conforter dans la conviction que l’avenir de l’Union européenne se fera en dépassant le repli sur soi, la peur de l’autre et les égoïsmes étatiques. Elle devra se faire dans le respect des droits, des individus et dans la solidarité.