L’Europe, comme point « Point d’Aencrage » !

Mercredi 21 décembre, à l’invitation du Think Tank Point d’Aencrage j’ai participé à un Café Crème. Un rendez-vous régulier et qui réunit de jeunes actifs dans les secteurs publics et privés, des membres de point d’Aencrage, des étudiants ainsi que des personnes curieuses et désireuses de débattre des questions d’actualité. A cette occasion j’ai pu présenter mon mandat de députée européenne, les enjeux des dossiers que je traite et la façon dont je travaille au sein de la Délégation des socialistes français au Parlement européen.

J’ai tout d’abord rappelé que pour une francilienne, le mandat de député européen est compatible avec le maintien du lien avec le terrain. Effectivement, les nombreux transports en Ile-de-France facilitent les déplacements que j’effectue. Des déplacements beaucoup plus longs pour certains parlementaires français qui siègent à Paris et qui viennent d’autres régions. Celle mobilité me permet d’être très présente au Parlement européen de Strasbourg et de Bruxelles sans être déconnectée de ma circonscription d’élection. Je suis au Parlement européen du lundi au jeudi et le reste du temps je suis sur le terrain. Je reçois beaucoup de demandes d’acteurs avec qui il est important d’échanger. A ce titre, j’ai par exemple rencontré la Strart Up V-MOTECH, dont le siège est en Essonne, sur les tests en conditions réelles. J’aime aussi aller à la rencontre des jeunes dans les établissements scolaires et notamment les lycées professionnels, et je reçois régulièrement des groupes d’élèves au Parlement. Enfin, j’ai rappelé que lors des semaines vertes en circonscription, je vais souvent à la rencontre des Français de l’étranger, comme lors de mes déplacements à New York, à Dublin, Londres, Hambourg.

La suite des échanges a porté sur la réorganisation de la mi-mandat au Parlement européen. L’occasion d’élire un nouveau Président du Parlement, mais aussi de renouveler les coordinateurs des groupes politiques ou les présidents de commissions par exemple. Pour ma part, je vais prendre la tête de la Délégation des socialistes français. Ce sera le moment de redéfinir notre stratégie au sein du Parlement et dans la politique nationale. J’ai pu rappeler qu’au sein de la DSF il y a une grande assiduité et un travail collégial importants. Nous sommes présents dans toutes les commissions. Par ailleurs, et même s’il existe quelques différences de point de vue, il y a une certaine cohésion de groupe sur les propositions que nous portons. Toujours sur la réorganisation de la mi-mandat, j’ai rappelé que c’était un moment important et que la stratégie du groupe des Socialistes et démocrates est plus claire. Pour succéder à Martin Schulz nous soutenons Gianni Pittella car il est primordial que les politiques sociales sur les lesquelles nous nous battons chaque jour deviennent les priorités du Parlement européen.

Le Brexit a été au cœur de nos échanges. J’ai expliqué que nous en avons beaucoup parlé au sein du groupe S&D et que les députés travaillistes du groupe S&D sont très présents au Parlement, actifs et pro-européens. Je ne remets pas en cause leur mandat et je pense qu’il faut qu’ils aillent au bout de ce qu’ils ont commencé dans cette mandature. Pour moi, ils restent des collègues fiables, avec qui je partage beaucoup de batailles.

J’ai aussi été interrogée sur la campagne des primaires et sur la campagne des présidentielles. J’ai donc insisté que le fait qu’il fallait remettre de l’Europe dans les débats. Certains candidats l’ont compris. Les extrêmes ont décidé de faire porter tous les torts sur l’Europe, nous devons porter haut et fort notre vision politique de l’Europe, qui protège et garantit réellement les droits sociaux. Ce serait être en dehors de la vie réelle de penser qu’on peut continuer à aborder les politiques publiques uniquement au niveau national.

 

On parle d’Europe et on combat les nationalistes avec les militants PS de Paris Convention

Lundi 19 décembre, j’ai participé à l’assemblée générale de la section du Parti Socialiste du quinzième arrondissement de Paris qui se réunissait sur le thème de la montée des populismes en Europe et dans le monde. Je suis intervenue plus précisément sur les aspects européens de cette question tandis que Henri Landes, maitre de conférences et essayiste, s’est concentré sur les aspects américains suite à l’élection de Donald Trump.

J’ai d’abord souhaité faire une précision sémantique concernant l’utilisation de la notion de « populisme » pour qualifier la montée des mouvements d’extrême droite en Europe. En effet, le terme « populisme » laisse pensé de manière négative que les peuples sont à l’origine et au cœur de ces mouvements alors que ce n’est pas le cas. Au lieu de parler de « populismes », il me semble plus opportun de qualifier ces mouvements par ce qu’ils sont réellement : des mouvements nationalistes et xénophobes. Les « populistes » ne représentent en effet pas les intérêts des peuples mais portent au contraire un projet d’extrême droite, opposé à l’Europe, à toute société inclusive, à l’immigration ou encore aux droits des femmes. Les thèmes des nouveaux nationalistes convergent d’un pays à un autre : sortir de l’Europe et de l’euro, réfuter toute forme d’échange et revenir aux frontières nationales, s’opposer à l’accueil des réfugiés, porter un projet autoritaire et contraire aux valeurs européennes. A la différence des mouvements d’extrême droite qui se sont développés en Europe après la seconde guerre mondiale, ils ont modernisé leurs discours et leurs visages, mais leurs propositions restent sensiblement les mêmes. Leur société est celle du repli sur soi et de la fermeture d’esprit. Leur modèle n’est en rien « populaire » ! Bien au contraire, il est anti-populaire car il divise les peuples et opérant des classifications condamnables.

Face à cette résurgence du repli sur soi dont le Brexit est l’exemple le plus frappant, l’Europe doit se relever. Pour cela, les socialistes doivent faire des propositions pour l’Europe de demain. Il faut en finir avec les alliances entre la gauche et droite qui ne font que nourrir les exaspérations des peuples. Au contraire, le Parlement européen doit devenir le laboratoire des nouvelles orientations pour l’Europe. Les socialistes doivent d’abord nouer des alliances avec les partisans de l’Europe du progrès, à savoir la GUE, les écologistes et certains libéraux. A ce titre, lors de la reconstitutive de mi-mandat, les socialistes porteront leur candidat, Gianni Pitella, à la présidence du Parlement européen face à la droite et contrairement à l’accord tacite passé entre Jean-Claude Juncker et Martin Schultz en 2014.

Cette exigence de clarification des alliances est portée par les députés de la délégation socialiste française depuis le début de la mandature. Elle ne s’est pas imposée d’elle-même aux socialistes et démocrates européens. C’est le résultat combiné de l’influence des socialistes français dans le groupe S&D et de la prise de conscience par les socialistes des autres pays de la montée de mouvements nationalistes en Europe (notamment l’émergence de mouvements d’extrême droite dans les pays scandinaves et germaniques).

Lors de l’échange avec les militants, nous avons discuté des différences entre les mouvements nationalistes qui se développent en Europe. Certains partis, comme le mouvement 5 étoiles en Italie ont d’ailleurs  avec des députés au Parlement européen racistes et d’autres plus progressistes. En effet, les mouvements nationalistes agrègent une partie de la colère populaire contre une Europe qui ne protège pas suffisamment. Plus globalement, le développement de ces mouvements doit nous faire réfléchir aux manières de protéger l’Europe et de la défendre quotidiennement au lieu de la blâmer. Il faut convaincre et démontrer aux peuples que l’Europe est positive et peut-être porteuse de progrès. Autres enjeux, la difficulté de voir ce que les institutions européennes apportent au quotidien des individus et la difficulté pour les Citoyens de voir ce qu’ils peuvent apporter à l’Europe.

Nous avons également échangé sur l’implantation du Front National dans les idées et dans les territoires en France. Il est plus que jamais nécessaire de combattre avec force son projet, de lutter prioritairement contre les inégalités et de protéger davantage les plus démunis. Il ne sert à rien de diluer la gauche dans la droite comme certains aimeraient le faire, il faut au contraire que la gauche réfléchisse à la société de demain et pense les défis à venir. Les enjeux français et européens ont plus que jamais besoin des progressistes pour penser la société de demain. Une société plus juste, plus protectrice, plus inclusive et respectueuse de l’environnement.

Les Etats membres et la Commission ont fermé les yeux sur les moteurs truqués dans l’affaire du dieselgate

Communiqué de presse du groupe des Socialistes et Démocrates

Aujourd’hui, les co-rapporteurs de la commission d’enquête sur les mesures d’émissions dans le secteur automobile (EMIS) ont publié un projet de rapport qui sera discuté par tous les groupes politiques, le 12 janvier prochain.

Après près d’un an d’enquête sur le scandale des moteurs diesel truqués, le rapport conclut  que les services de la Commission connaissaient l’existence d’écarts entre les résultats des tests anti-pollution effectués en laboratoire et les émissions de gaz polluants en condition réelle de conduite. La Commission n’a toutefois pris aucune initiative pour approfondir son investigation. De même, la Commission n’a pas non plus surveillé la bonne mise en oeuvre de la législation européenne sur les émissions de voiture par les Etats membres.

La socialiste française et rapporteure du Groupe S&D sur ce dossier, Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy a déclaré :

« Dans de nombreux cas, l’échec de la Commission à remplir ses obligations est souligné par les rapporteurs comme de la mauvaise administration, ce qui est une sentence forte. Les États-membres partagent aussi une claire responsabilité, car selon les informations recueillies par les Membres de la commission EMIS, la révision de l’homologation et son renforcement ont été retardés, et les intérêts industriels sont passés avant les questions de santé et d’environnement.

« Pour sortir de cette impasse pour la santé des citoyens européens, nous devons désormais mettre en place une supervision européenne efficace et transparente. L’interdiction des dispositifs d’invalidation doit être mise en œuvre, les normes d’émission doivent être scrupuleusement respectées, et lorsque ce n’est pas le cas, il faut un système de fortes sanctions dissuasives ».

La Présidente de la commission EMIS et vice-présidente du Groupe S&D Kathleen Van Brempt a ajouté:

« J’espère que les révélations de la commission EMIS conduiront au renforcement de la proposition de la Commission pour une nouvelle forme d’homologation et de surveillance du marché. Ceci est vital si on veut diminuer la pollution de l’air non seulement sur le papier ou dans les laboratoires mais aussi sur les routes et nos villes. C’est essentiel pour restaurer la confiance des consommateurs et des citoyens dans les produits européens et dans la politique ».

Accès au marché des services portuaires et transparence financière des ports

Mercredi 14 décembre le Parlement européen a entériné l’accord trouvé avec le Conseil sur le Règlement sur les services portuaires.
Après de longues négociations (le texte avait été proposé par la Commission en 2013 !), je me félicite du résultat obtenu. Tout d’abord le texte ne porte plus sur la libéralisation des service mais sur leur organisation, en insistant sur les obligations de services publics et les exigences minimales à respecter (dispositions sociales et environnementales…). Enfin, je suis particulièrement satisfaite que le règlement donne la possibilité aux États d’imposer le pavillon national. C’est une mesure que j’ai toujours défendue et portée afin de lutter contre la concurrence des pavillons de complaisance, moins protecteurs des droits sociaux (temps de repos, durée du travail, affiliation à un organisme de sécurité sociale…).

Voici mon explication de vote:

J’ai voté pour le règlement établissant un cadre pour l’organisation des services portuaires. Alors que la Commission avait proposé un texte libéral, je me félicite que le Conseil et le Parlement européen aient trouvé un accord pour aboutir à un texte équilibré qui ne porte plus sur la libéralisation des services portuaires mais sur leur organisation. Concrètement le texte établit clairement que les autorités portuaires sont en mesure d’imposer des obligations de service public, de limiter le nombre de prestataires et d’imposer des exigences minimales à respecter par les prestataires de services (respect de la législation sociale, bonne réputation du prestataire de services portuaires). Dans ce cadre les États membres pourront notamment imposer l’obligation de pavillon national pour les prestataires de services. C’est une réelle avancée que j’ai toujours défendue pour protéger les travailleurs face à la concurrence des pavillons de complaisance, moins protecteurs des droits sociaux (temps de repos, durée du travail, affiliation à un organisme de sécurité sociale…). Enfin, sur les droits des travailleurs, le texte établit que les autorités portuaires puissent imposer le transfert de personnel en cas de changement de prestataire. Dans ce cas, le personnel devra être repris aux conditions qui prévalaient sous l’ancien prestataire.

Appel au gouvernement polonais à reconsidérer son intention de se retirer de la Convention d’Istanbul

Communiqué de presse

Les deux Co-Rapporteures sur la Convention d’Istanbul, Anna Maria Corazza Bildt (PPE, SV) et Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy (S&D, FR), ont exprimé leurs inquiétudes quant à la déclaration publique du 7 décembre 2016 de la Ministre polonaise des affaires sociales, du travail et de la famille sur le futur retrait de la Pologne de la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique. Elles font la déclaration suivante :

« Je suis très préoccupée par le possible recul dans notre but commun d’éradiquer la violence contre les femmes », a dit Anna Maria Corazza Bildt (PPE, SV). « Par conséquence, je souhaite un dialogue ouvert et transparent avec la Pologne et les autres États membres sur leurs réserves, basé sur les faits plutôt que sur une idéologie. J’appelle la Commission à initier immédiatement ce processus en coordination avec le Conseil de l’Europe. La définition de la violence à caractère sexiste dans la Convention est claire : c’est la violence faite aux femmes car ce sont des femmes ou qui affecte plus les femmes que les hommes. On parle de crimes horribles,  de violences domestiques, d’abus sexuels, de viols, de crimes d’honneur, de mutilations génitales ou du mariage des enfants ».

 

« Considérer que la Convention d’Istanbul est contre notre culture et nos valeurs religieuses traditionnelles est une mauvaise interprétation, même selon les experts du Conseil de l’Europe. Comment punir des criminels et protéger des victimes serait contre les valeurs chrétiennes ? Au contraire, la Convention est un outil dont la Pologne peut bénéficier pour prévenir et combattre la violence contre les femmes et les hommes. J’appelle ainsi le gouvernement polonais à reconsidérer son intention de se retirer de la Convention d’Istanbul et soutenir l’adhésion de l’UE à cette convention » a conclu Corazza Bildt.

 

« Je suis indignée par la déclaration publique du gouvernement polonais de dénoncer la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes. Après avoir tenté de restreindre le droit à l’avortement, nous assistons à une nouvelle attaque intolérable contre le droit des femmes et l’état de droit en Pologne » a déclaré la co-rapporteure Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy (S&D, FR).

 

« Les droits des femmes, et par extension les droits de l’homme, ne peuvent pas être négociés comme ils le sont aujourd’hui en Pologne. L’Union européenne est construite sur des valeurs fondamentales et je suis très préoccupée de voir que l’un de nos États membres tente de remettre en questions ces valeurs essentielles. À présent, l’Union européenne doit agir. En plus d’être ferme lorsqu’il s’agit de faire respecter l’état de droit en Pologne, j’appelle l’UE à signer et à ratifier la Convention d’Istanbul au plus vite afin que l’ensemble des États membres soient de facto considérés comme membres à part entière. Ce n’est pas seulement la seule décision à prendre, mais c’est également la seule permettant aux femmes d’être encore protégées en Pologne. Une fois de plus, je rappelle que le respect des droits fondamentaux est une priorité » a ajouté  Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy.

 

Contexte

 

Le Parlement européen a adopté le 24 novembre 2016 sa résolution sur la ratification de l’UE de cet instrument appelant les États membres, qui ne l’avaient pas encore fait, de ratifier la Convention d’Istanbul. La résolution appelle également l’ensemble des États membres à « appliquer correctement la Convention et que des ressources financières et humaines suffisantes sont consacrées à la prévention et à la lutte contre la violence à l’égard des femmes ».

 

Le 4 mars 2016, la Commission a proposé que l’UE rejoigne la Convention d’Istanbul, premier instrument international juridiquement contraignant sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Si l’ensemble des États membres ont signé la Convention, seulement 14 d’entre eux ont ratifié.

 

La Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe est le traité international le plus complet pour combattre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. La Convention a été adoptée par le Conseil de l’Europe en 2011 et est entrée en vigueur en aout 2014.

 

 

Informations complémentaires

 

Convention d’Istanbul: table des signatures et des ratifications:

http://www.coe.int/en/web/conventions/full-list/-/conventions/treaty/210/signatures

 

Résolution du PE: Adhésion de l’UE à la convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes

http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P8-TA-2016-0451+0+DOC+XML+V0//FR

 

 

 

 

Le Parlement européen dénonce la négation de l’état de droit par le gouvernement polonais

Lors de la séance plénière du 14 décembre, le Vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans et les députés européens ont débattu, encore une fois, de la situation des droits fondamentaux et de l’état de droit en Pologne.

C’est la quatrième fois que le Parlement européen fait part de ses inquiétudes quant à la situation en Pologne. Fonctionnement du tribunal constitutionnel, pluralisme des médias ou droits des femmes, le parti conservateur Droit et Justice continue à adopter des mesures qui portent atteinte à l’équilibre des pouvoirs et aux droits de l’homme.

Dès juillet 2014, la Commission européenne s’est pourtant engagée dans un dialogue en demandant aux autorités polonaises des explications sur la réforme de son tribunal constitutionnel. Non seulement cette demande est restée lettre morte mais le gouvernement polonais continue à défier l’état de droit.

Au cours du débat, les eurodéputés ont légitimement évoqué les attaques répétées contre les femmes. Hier la proposition de loi pour l’interdiction totale de l’avortement et aujourd’hui, l’annonce par une ministre polonaise du retrait de la Pologne de la convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique. Ce sont des mesures indignes que l’Union européenne ne saurait tolérer.

Frans Timmermans a rappelé que la défense des droits fondamentaux est de notre responsabilité à tous. La Commission européenne doit se montrer intransigeante et enclencher la procédure de l’article 7, qui pourrait mener à l’adoption de sanctions envers le gouvernement polonais, si les inquiétudes persistent. Quant au Parlement européen, il doit continuer à combattre toutes remises en cause des principes démocratiques. La réaction des eurodéputés d’extrême-droite lors de ce débat, complaisants avec le parti au pouvoir et aveugles quant aux menaces qui pèsent sur les citoyens polonais, est une preuve s’il en fallait que le respect des droits fondamentaux est une bataille permanente.

Voici le Communiqué de presse

 

Conseil du PSE à Prague: agir pour les défis à venir et la démocratie en Europe !

Vendredi 2 et samedi 3 décembre dernier, j’ai participé au Conseil du Parti socialiste européen (PSE) qui s’est tenu à Prague, en République Tchèque. J’ai eu l’occasion d’intervenir à une table ronde qui traitait des « défis à venir et de la démocratie en Europe » et qui était animée par Marije Laffeber, secrétaire générale adjointe du Parti socialiste européen (PSE) depuis 2012. Je suis intervenue aux côtés d’Evi Christofilopoulou, députée grecque du Mouvement socialiste panhellénique ; Jeremy Corbyn, le leader du parti travailliste britannique et Maria Maltschnig, directrice de l’Institut Renner en Autriche. Ce fut l’occasion de donner mon opinion sur la montée de l’extrême droite en France et en Europe et sur les réponses que les démocrates européens peuvent apporter face aux nationalismes. J’ai également insisté sur la nécessité de garder le cap sur les propositions que nous faisons quotidiennement au Parlement européen et qui vont dans le sens d’une Europe plus sociale, plus juste et plus forte.

Marije Laffeber : “En France, il y a une élection très importante qui arrive au printemps ; et nous pouvons constater que la montée des mouvements populaires, qui sont très présents. Ces mouvements extrêmes sont entrain de récolter de plus en plus de voix et ils prennent de la force. Cependant, j’espère que les futures échéances électorales seront l’opportunité pour les sociaux-démocrates de gagner du terrain.  Christine, pouvez-vous nous parler un peu de la situation en France et de comment nous pouvons combattre la montée des extrêmes ? »

 

« Bonjour à tous,

Parler de la France, parler de Marine Le Pen, puisque c’est son nom, c’est parler d’Europe. Pourquoi ? Parce que la victoire des pro-Brexit au Royaume-Uni et l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, ont été des sources de satisfaction pour Marine Le Pen. Cela lui sert à démontrer que l’extrême droite peut arriver au pouvoir. D’ailleurs, nous ne sommes plus face à un danger, nous sommes devant une réalité et il faut en prendre toute la mesure. Je vais vraiment rester au niveau européen par rapport à ce que fait Marine Le Pen, parce que son discours tourne autour de la destruction de l’Europe ; qu’elle rend responsable de tous les mots. Pourquoi ce discours se fait de telle manière et pourquoi ce discours est si prenant ? Quand on regarde les dérives que la mondialisation a engendrées, toutes les personnes qui sont laissées sur le côté, c’est quelque chose qui n’est plus acceptable pour nous, français et citoyens européens. Face à cela, les propositions que nous faisons sont très bonnes mais les propositions que nous faisons sont difficiles à mettre en œuvre aujourd’hui au niveau de la politique européenne. Il faut faire en sorte que les propositions que nous faisons, souvenez-vous notre très beau programme de 2014, et la résolution d’aujourd’hui qui est extrêmement forte, proposent un certain nombre de mesures. Des mesures concernant l’emploi, et l’emploi des jeunes, des mesures concernant le dumping social, des mesures concernant le juste échange économique, …Mais jusqu’alors nous n’avons pu les mettre en œuvre, parce que le système politique fondé sur une grande coalition, qui fonctionnait dès lors qu’il n’y avait pas cette extrême droite aussi forte au Parlement européen, nous permettait d’avancer petit à petit. Nous avons la nécessité d’avancer sur la question de la temporalité. Marine Le Pen, comme tous les extrémistes en Europe et ailleurs, propose une chose : c’est l’Europe le responsable, c’est l’Europe qui n’a pas répondu aux dérives de la mondialisation. « Nous on vous propose quelque de chose de très simple, on sort de l’Europe, on sort de l’Euro et on le fait maintenant ». Nous, les sociaux-démocrates, nous savons que nos propositions vont prendre du temps à émerger et il faut qu’on garde et qu’on revisite à nouveau cette question de la temporalité. Il faut qu’on fasse en sorte que dans les propositions que nous ferons et les votes que nous aurons, nous mettions plus de cohérence, plus de clarté, quitte à perdre des votes mais à être enfin plus forts sur cette question-là. C’est pour cela que je suis très contente que Gianni Pittella, le Président de notre groupe se présente à l’élection du Parlement européen et le fasse dans une alliance avec, je l’espère, les verts, la GUE et tous les progressistes qui ont envie de remettre de la clarté entre la droite et la gauche. Car, ce n’est pas la même chose et ça va être projet contre projet pour plus laisser le cœur du débat au Front National et à tous les extrémistes en Europe. »

« Je crois que dans les deux ans et demi qu’il nous reste avant la prochaine élection européenne, il faut qu’on commence, et on a commencé à le faire, par reconnaître qu’il y a des choses qui ne vont pas, qui ne marchent pas, et qu’on n’a pas réussi. Il faut le reconnaitre et après poser les points sur lesquels nous allons avancer. Un exemple, sur les questions sociales, on a bien vu que la question de la lutte contre le Dumping social fait encore débat, même entre nous. Il faut vraiment être clair et faire en sorte que les choses que nous décidons ici soient communément partagées par tout le monde. Si non, nous ne sommes pas crédibles dès lors qu’on ne respecte pas ce sur quoi on s’engage. Sur la question du juste échange, nous n’en n’avons pas beaucoup parlé, mais c’est un enjeu très important, il faut qu’on construise une politique de marché intérieur forte pour pouvoir négocier avec d’autres partenaires européens. Il faut déjà qu’on soit en capacité, et il faut le construire, de faire des propositions rapidement. Et par ailleurs, il faut faire respecter l’Etat de droit, les valeurs, le respect des uns et des autres au sein de l’Union européenne et y compris dans des pays ou se sont des sociaux-démocrates qui gouvernent. Ce n’est plus possible d’être dans cette situation, sinon nous ne sommes pas crédibles. Nous pouvons changer cela dans les deux ans et demi qui viennent et ensuite on avancera sur de nouvelles propositions. Soyons à la hauteur et respectons ce pourquoi nous nous sommes engagés et respectons nos valeurs. »

 

 

Fierté de voir Isabelle Thomas réélue à la Vice-présidence du groupe des socialistes et démocrates

Communiqué de la Délégation socialiste française 

Hier soir, le groupe des socialistes et démocrates au Parlement européen a élu ses neuf Vice-président(e)s et son trésorier. Les Vice-présidents sont chargés de coordonner les travaux du groupe sur les dossiers politiques et supervisent les questions inter-commissions parlementaires.

Les eurodéputés socialistes et radicaux sont fiers de la belle réélection d’une des leurs, Isabelle Thomas. Notamment en charge du budget et de la révision du cadre financier pluriannuel, Isabelle Thomas s’est battue, avec détermination et pugnacité, pour que soient entendues et intégrées les priorités socialistes dans les négociations budgétaires, à commencer par l’emploi, la jeunesse et la lutte contre le dérèglement climatique.

Dans la période difficile que l’Europe traverse, Isabelle Thomas sera un atout pour l’ensemble des socialistes européens et au-delà pour les citoyens que nous représentons et qui veulent une Europe forte, qui agisse dans l’intérêt de tous. 

Le nouveau bureau du groupe S&D compte 11 membres, dont le président du groupe S&D, Gianni Pittella (Italie), le trésorier Peter Niedermüller (Hongrie) et les Vice-présidents suivants :

 

Victor Bostinaru, Roumanie

Udo Bullmann, Allemagne

Tanja Fajon,Slovénie

Jeppe Kofod, Danemark

Maria Joao Rodrigues, Portugal

Isabelle Thomas, France

Elena Valenciano, Espagne

Kathleen van Brempt, Belgique

Josef Weidenholzer, Autriche

 

Basta Schäuble !

Communiqué de la Délégation socialiste française 

Alexis Tsipras vient de prendre des mesures de justice sociale : rétablissement d’un 13ème versement annuel pour les plus basses retraites et report d’une hausse de la TVA sur les îles de l’est égéen frappées de plein fouet par l’arrivée massive de réfugiés. Ces mesures, légitimes au regard des efforts supportés par le peuple grec, ont un coût pour le budget de l’Etat relativement faible : 617 millions d’euros. 

C’est encore trop pour le faucon Schäuble, qui a obtenu de pulvériser le maigre accord sur l’allégement de la dette grecque obtenu le 5 décembre dernier.

Trop c’est trop, nous disons « Basta à M. Schäuble. Faites preuve d’un minimum de sens politique, et d’humanité, tout simplement. ».

Nous avons le devoir de récompenser les réformes politiques courageuses menées par Alexis Tsipras. La Grèce renoue avec la croissance depuis deux trimestres, il est légitime qu’un chef de Gouvernement redistribue là où il y a urgence sociale. L’Union européenne doit envoyer un signal social positif. Ne laissons pas la Grèce s’épuiser et le peuple grec sans espoir. Ils ont consenti beaucoup de sacrifices pour réparer les dommages causés ces dix dernières années, comme aucun autre peuple européen : les salaires, pensions et retraites ont baissé de 38% entre 2009 et 2014. Jusque récemment, la pauvreté infantile a progressé, tout comme le nombre de suicides, alors même que le secteur de l’éducation et de la santé a été désintégré.

C’est à notre tour d’aider la Grèce, et d’abord l’Allemagne, pays qui doit investir ses excédents dans la croissance européenne.

Par ailleurs, les eurodéputés socialistes et radicaux ont été choqués que le Président de la Commission européenne indique que la Charte des droits fondamentaux n’avait pas lieu de s’appliquer en ce qui concerne le programme d’ajustement économique de la Grèce. Pour nous, il ne peut pas y avoir deux poids et deux mesures, et si on veut que la Grèce soit exemplaire dans le respect de la règle budgétaire, il faut lui donner les moyens d’être exemplaire dans le respect de la démocratie sociale pour retrouver un climat de confiance propice aux investissements.

M. Tajani, vous n’avez pas répondu : comme candidat à la présidence du Parlement européen, accepterez vous les voix de l’extrême-droite ?

Communiqué de la délégation socialiste française

M.Tajani est désormais le candidat de la droite européenne à la présidence du Parlement européen.

Lors de la conférence de presse organisée ce matin à Strasbourg, il a été particulièrement vague et ambigu sur ses relations avec l’extrême-droite, et en particulier envers le groupe ENL. M. Tajani n’a pas répondu à cette question : comme candidat à la présidence du Parlement européen, accepterez vous les voix de l’extrême-droite ?

Les eurodéputés socialistes et radicaux appellent à une clarification de sa part : fait-il sienne la maxime « Paris vaut bien une messe ? ». Accepter le soutien de l’extrême-droite européenne serait une tâche indélébile sur le groupe qui se présente comme étant les héritiers de de Gasperi, Schuman et Spaak.

De telles manœuvres n’ont pas leur place dans notre Institution : on ne joue pas avec le feu. Nous appelons la droite européenne, à commencer par M. Lamassoure et M. Weber, à prendre toutes leurs responsabilités et à empêcher des manigances de couloir qui abimeraient encore davantage le projet européen auprès de nos concitoyens.