Appel au gouvernement polonais à reconsidérer son intention de se retirer de la Convention d’Istanbul

Communiqué de presse

Les deux Co-Rapporteures sur la Convention d’Istanbul, Anna Maria Corazza Bildt (PPE, SV) et Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy (S&D, FR), ont exprimé leurs inquiétudes quant à la déclaration publique du 7 décembre 2016 de la Ministre polonaise des affaires sociales, du travail et de la famille sur le futur retrait de la Pologne de la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique. Elles font la déclaration suivante :

« Je suis très préoccupée par le possible recul dans notre but commun d’éradiquer la violence contre les femmes », a dit Anna Maria Corazza Bildt (PPE, SV). « Par conséquence, je souhaite un dialogue ouvert et transparent avec la Pologne et les autres États membres sur leurs réserves, basé sur les faits plutôt que sur une idéologie. J’appelle la Commission à initier immédiatement ce processus en coordination avec le Conseil de l’Europe. La définition de la violence à caractère sexiste dans la Convention est claire : c’est la violence faite aux femmes car ce sont des femmes ou qui affecte plus les femmes que les hommes. On parle de crimes horribles,  de violences domestiques, d’abus sexuels, de viols, de crimes d’honneur, de mutilations génitales ou du mariage des enfants ».

 

« Considérer que la Convention d’Istanbul est contre notre culture et nos valeurs religieuses traditionnelles est une mauvaise interprétation, même selon les experts du Conseil de l’Europe. Comment punir des criminels et protéger des victimes serait contre les valeurs chrétiennes ? Au contraire, la Convention est un outil dont la Pologne peut bénéficier pour prévenir et combattre la violence contre les femmes et les hommes. J’appelle ainsi le gouvernement polonais à reconsidérer son intention de se retirer de la Convention d’Istanbul et soutenir l’adhésion de l’UE à cette convention » a conclu Corazza Bildt.

 

« Je suis indignée par la déclaration publique du gouvernement polonais de dénoncer la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes. Après avoir tenté de restreindre le droit à l’avortement, nous assistons à une nouvelle attaque intolérable contre le droit des femmes et l’état de droit en Pologne » a déclaré la co-rapporteure Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy (S&D, FR).

 

« Les droits des femmes, et par extension les droits de l’homme, ne peuvent pas être négociés comme ils le sont aujourd’hui en Pologne. L’Union européenne est construite sur des valeurs fondamentales et je suis très préoccupée de voir que l’un de nos États membres tente de remettre en questions ces valeurs essentielles. À présent, l’Union européenne doit agir. En plus d’être ferme lorsqu’il s’agit de faire respecter l’état de droit en Pologne, j’appelle l’UE à signer et à ratifier la Convention d’Istanbul au plus vite afin que l’ensemble des États membres soient de facto considérés comme membres à part entière. Ce n’est pas seulement la seule décision à prendre, mais c’est également la seule permettant aux femmes d’être encore protégées en Pologne. Une fois de plus, je rappelle que le respect des droits fondamentaux est une priorité » a ajouté  Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy.

 

Contexte

 

Le Parlement européen a adopté le 24 novembre 2016 sa résolution sur la ratification de l’UE de cet instrument appelant les États membres, qui ne l’avaient pas encore fait, de ratifier la Convention d’Istanbul. La résolution appelle également l’ensemble des États membres à « appliquer correctement la Convention et que des ressources financières et humaines suffisantes sont consacrées à la prévention et à la lutte contre la violence à l’égard des femmes ».

 

Le 4 mars 2016, la Commission a proposé que l’UE rejoigne la Convention d’Istanbul, premier instrument international juridiquement contraignant sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Si l’ensemble des États membres ont signé la Convention, seulement 14 d’entre eux ont ratifié.

 

La Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe est le traité international le plus complet pour combattre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. La Convention a été adoptée par le Conseil de l’Europe en 2011 et est entrée en vigueur en aout 2014.

 

 

Informations complémentaires

 

Convention d’Istanbul: table des signatures et des ratifications:

http://www.coe.int/en/web/conventions/full-list/-/conventions/treaty/210/signatures

 

Résolution du PE: Adhésion de l’UE à la convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes

http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P8-TA-2016-0451+0+DOC+XML+V0//FR

 

 

 

 

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