Dieselgate : le Parlement dissipe l’écran de fumée

Après un an d’enquête, d’auditions, de lectures de questionnaires et d’examen attentif des documents des institutions européennes, des Etats-membres et des différents acteurs, le Parlement européen a voté son rapport final sur le scandale du Dieselgate.

Verdict : des erreurs politiques partagées entre Commission et États-membres, et une chaîne de responsabilité tellement floue qu’elle en devient défaillante. Le rapport pointe notamment l’inaction de la Commission européenne au regard des écarts énormes entre les émissions polluantes mesurées et celles qui étaient attendues (signe que les tests ne reflétaient pas la réalité des émissions), et des indices de trucage lors des tests d’émissions en laboratoire. Le rapport pointe aussi le manque de volonté politique des États-membres sujets à un intense lobbying des industriels, qui a eu pour conséquence le retard énorme pris dans l’amélioration des tests. La réponse législative de la Commission aussi, si elle est bonne, aurait pu aller plus loin et plus vite – à cet égard, l’existence de « facteurs de conformité, marge de tolérance pour permettre aux fabricants de respecter les normes d’émissions (en vigueur depuis 2007 !) fait partie des points que le rapport final déplore. Une fois de plus, les enjeux de santé publique ont été relégués après les intérêts économiques, le constat de la commission d’enquête est sans appel.

Mais les eurodéputés ne se sont pas bornés à un constat, et ont aussi voté en faveur d’une série de recommandations visant à éviter qu’un nouveau scandale du même type n’éclate à l’avenir.

En tête des solutions avancées, la création d’une Agence européenne de surveillance du marché, qui serait chargée de s’assurer que les véhicules en circulation répondent bien aux normes européennes. A une voix près, cette proposition emblématique des socialistes a été gagnée, preuve s’il en fallait que quand le combat gauche-droite est clair, les progressistes peuvent l’emporter. La partie recommandations comporte d’autres raisons de se réjouir, par exemple l’appel fait à la Commission à avoir une politique forte de mobilité propre et de motorisations alternatives.

La bataille politique n’est pas encore finie, car les recommandations seront à nouveau discutées, amendées et votées en plénière : les Socialistes et Démocrates seront en ordre de bataille pour améliorer encore le texte en ce qui concerne la compensation des consommateurs lésés, et pour conserver point par point tout ce qu’ils ont gagné à l’étape du vote en commission.

 

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