Lors de la séance plénière du 26 avril, le Parlement européen a de nouveau débattu de la situation des droits fondamentaux et de l’État de droit en Hongrie ; en présence du premier ministre hongrois Victor Orbán.
La liste des atteintes à la démocratie est longue : nouvelle loi sur l’éducation qui limite la liberté universitaire, projet de loi dangereux sur le financement des ONG qui permettrait à Victor Orbán de museler et de discréditer toutes les voix dissonantes ou encore le traitement indigne des demandeurs d’asiles. Ces personnes si vulnérables sont enfermées dans des conteneurs et entourées de barbelés. Jusqu’où ira le premier ministre dans l’érosion systématique de l’État de droit ?
Victor Orbán a violé nos valeurs européennes et souvent nos législations, il est impensable que l’Union européenne en soit seulement un témoin passif. Les réactions doivent être fortes et le Parti Populaire Européen (PPE) doit commencer par exclure le parti hongrois de ses rangs.
Je suis fière de voir qu’à la demande des eurodéputés socialistes et radicaux, la situation en Hongrie fera l’objet d’une résolution du Parlement, voté durant la prochaine session plénière de mai. Cela sera un signal fort, tant envoyé à la Hongrie qu’à la Commission européenne qui doit user de sanctions si nécessaires. Ma famille politique se bat pour le respect des droits fondamentaux partout en Europe ; contre les eurodéputés d’extrême-droite. Lors du débat, ils ont été, au minimum, complaisants avec les agissements d’Orbán et ils ont parfois même félicité pour son prétendu courage de s’opposer à « l’union soviétique européenne ».
J’aurais souhaité m’adresser directement au premier ministre hongrois mais selon les règles du Parlement, nous ne pouvons pas tous nous exprimer. Voilà ce que j’aurais aimé dire :
« La commission des libertés civiles a organisé une audition sur la situation en Hongrie le 27 février. Il y a 2 mois donc, nous dénoncions déjà la baisse des normes et les attaques contre les droits fondamentaux. Nous avons tiré la sonnette d’alarme sur le contrôle médias, sur les ONG menacées et traitées d’indésirables ou sur le traitement indigne des demandeurs d’asiles. Voilà la Hongrie d’aujourd’hui : des conteneurs et des barbelés pour des hommes, des femmes et des enfants parmi les plus vulnérables au monde.
Rien n’a été fait depuis et que constatons-nous ? Une nouvelle loi visant cette fois les libertés universitaires. Nous ne sommes pas surpris ; Victor Orbán lui-même a théorisé la fin de la démocratie libérale.
Nous avons assez discuté. Le PPE doit prendre ses responsabilités politiques en excluant Mr Orbán. Et surtout nous devons être dignes du peuple hongrois qui est la première victime de ce régime. Et ils ont manifesté en masse devant l’Université d’Europe Centrale. Ces personnes attendent de l’Europe qu’elle joue son rôle : c’est à dire qu’elle les protège de la dérive autoritaire d’un dirigeant.
Cette assemblée a adopté un mécanisme de l’état de droit et la Commission doit urgemment s’en saisir pour une législation. Bien-sûr c’est difficile et nous ne sommes pas naïfs. Mais cela ne veut pas dire que c’est impossible et surtout, cela ne doit pas nous empêcher d’essayer et d’affirmer que Victor Orbán instaure une dictature et qu’il est impensable de le laisser faire en plein cœur de l’Europe. Nous sommes son seul contre-pouvoir ».