Je suis intervenue en plénière du Parlement européen pour dénoncer les pratiques abusives de la compagnie Ryanair qui met à mal les droits des passagers et les droits des travailleurs.
La décision d’annuler plus de 2000 vols est la conséquence logique du non-respect des obligations de congé des pilotes et des équipages. Lors de mon intervention j’ai voulu montrer comment ce scandale, qui a impacté plus de 300 000 passagers, illustre le lien entre droits des passagers et droits des travailleurs qui sont les deux facettes du même combat pour l’amélioration de la qualité des services.
Enfin, je ne suis pas intervenue seulement pour dénoncer mais aussi pour affirmer que l’UE peut faire bouger les lignes.
Tout d’abord, pour améliorer les droits des passagers j’ai exhorté le Conseil de l’UE a adopté sa position sur la proposition du Parlement européen de 2014 visant à élargir et renforcer le règlement européen encadrant les droits des passagers en matière d’indemnisation et d’assistance. Il faut que ce nouveau règlement entre en vigueur pour renforcer la protection des passagers en cas d’annulation ou de retard d’un vol.
Deuxièmement, sur les droits de travailleurs, j’ai appelé la Commission européenne à réviser la législation européenne afin de mieux définir le « lieu principal d’activité » pour éviter que des entreprises emploient leurs personnels à des conditions sociales en vigueur dans d’autres pays que leur base d’affectation. Le secteur aérien ne doit pas faire exception au principe fondamental : « à travail égal, salaire égal sur un même lieu de travail ».
Monsieur le Président, Madame la Commissaire,
Ce n’est malheureusement pas la première fois que nous pointons du doigt les pratiques antisociales de la compagnie aérienne Ryanair.
Aujourd’hui nous dénonçons de nouveau les pratiques abusives de cette même compagnie en matière de non-respect des droits des passagers. 2000 vols annulés et demain 20 000: conséquence logique de la non prise en compte des obligations de congé des pilotes et des équipages.
Cette affaire illustre les limites de modèles économiques qui poussent les employés à bout. Droits des passagers et droits des travailleurs sont les deux facettes du même combat pour l’amélioration de la qualité des services.
Sur ces deux problématiques l’UE peut agir :
- En 2014, notre Parlement avait adopté une proposition de règlement pour élargir les droits des passagers en matière d’indemnisation et d’assistance. Il est grand temps que le Conseil adopte sa position afin que ce nouveau règlement entre en vigueur ;
- Deuxièmement, conformément à l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne du 14 septembre contre Ryanair, il est indispensable de mieux définir le « lieu principal d’activité » pour éviter que des entreprises emploient leurs personnels à des conditions sociales en vigueur dans d’autres pays que leur base d’affectation. La législation européenne doit consolider cette décision pour mieux protéger les travailleurs.