Jeudi 26 avril, j’ai participé à une réunion Europe à l’attention des socialistes du 12ème arrondissement de Paris. Nous avons pu échanger sur le fonctionnement des institutions, l’action de la Délégation socialiste française au Parlement européen et aussi l’avenir de l’ Europe.
J’ai tenu à indiquer qu’avec l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir et le petit jeu dans lequel il entre avec les médias sur la promotion de l’Europe, ça nous a permis de clarifier notre position à gauche de l’échiquier politique au Parlement européen. Effectivement, à l’heure ou certains socialistes européens s’inscrivent toujours dans une politique de grande coalition avec la droite, les membres du groupe des sociaux-démocrates ont vocation à se détacher de ses alliances techniques pour clarifier et promouvoir une vraie politique sociale.
Le fonctionnement des institutions européennes s’inscrit dans un système de Co législation, entre le Parlement, le Conseil des Etats-membres et la Commission ; c’est pourquoi l’Europe n’avance pas toujours et a du mal à être comprise. En plus de cela, le Conseil est majoritairement à droite et entend toujours mener une politique plus libérale. E.Macron qui se dit ni à droite, ni gauche mène une politique libérale qui va à l’encontre des droits sociaux que les socialistes européens défendent. Par ailleurs, on observe que la montée des partis extrémistes, en Allemagne ou en Autriche par exemple ; la Pologne et la Hongrie sont dirigée par une droite autoritaire. Dans ce contexte, l’Europe est en situation d’échec.
Un échec que la gauche se doit de combattre à travers quatre piliers essentiels : les droits sociaux, pour lesquels il faut une législation forte ; les questions environnementales qui sont primordiales pour la santé publique et la lutte contre la pollution et le développement durable ; le respect des droits fondamentaux, et l’application de sanctions immédiates en cas de non-respect ; et enfin une approche holistique de ces sujets à l’échelle européenne. Dans ce contexte, la gauche se doit d’être novatrice et il faut une majorité prête à avancer dans ce sens.
De nombreuses questions ont été posées lors de l’échange avec la salle ; ce fut l’occasion de revenir sur la zone euro. Nous avons également échangé sur le Parti socialiste européen, qui a la force de pouvoir rassembler tous les partis socialistes des Etats-membres. Alors même s’il y a encore des problèmes d’organisation entre la base militante et la direction, il faut donner au PSE toute la force de construire à l’échelle européenne dans le cadre des futures élections. Je suis aussi revenue sur le travail que je mène au sein de la Délégation socialiste française et en partenariat avec ses 13 membres, profondément à gauche même si nos sensibilités politiques peuvent diverger ; on travaille toujours ensemble et on reste solidaire. C’est la preuve que la gauche peut encore et toujours travailler ensemble et construire de belles choses. Le bilan de notre mandat sera de montrer notre identité socialiste. Une identité qui est bien réelle au Parlement, sur beaucoup de rapports les membres des différents partis de gauche (verts, radicaux, …) votent ensemble ; c’est pourquoi les quatre piliers que nous défendons doivent servir de socle commun à toute la gauche européenne.
Enfin, nous avons largement échangé sur la défense des droits fondamentaux ; notamment sur l’accueil des réfugiés qui doit se manifester à l’échelle européenne. Le système de Dublin demande que les dossiers des réfugiés doivent être traités dans les pays d’accueil, et non plus seulement dans les pays ou arrivent les réfugiés ; il s’agit là de mettre en place une politique de solidarité et de répartition juste entre tous les Etats européens. Malheureusement ce projet de directive n’est pas prêt d’être décliné à l’échelle des Etats car certains partis, et notamment la droite, ne l’ont pas voté. Je déplore par ailleurs que la France ne soit pas présente dans ces débats et n’intervienne pas fermement pour faire bouger les lignes.
Merci à Mathieu Delmestre pour la Photo!