Émissions de CO2 des voitures et vans : une belle victoire contre le lobby automobile

Après des mois de travail législatif, le Parlement européen s’est prononcé le 3 octobre sur sa version finale du nouveau règlement encadrant les émissions de CO2 des voitures et véhicules utilitaires légers, qui devra entrer en vigueur après 2020. Malgré les pressions multiples de l’industrie, très suivies par les députés conservateurs et libéraux, les eurodéputés se sont prononcés en faveur d’une réduction de CO2 plus importante que celle initialement proposée par la Commission européenne, et ce, dès 2025. Le texte adopté comporte également plusieurs avancées telles que les tests d’émissions en condition de conduite réelles, ou encore la demande de supervision des niveaux d’émissions par une Agence européenne des transports routiers. Le toute, en gardant en tête l’importance des enjeux socio-économiques, et la nécessité d’accompagner la transition pour que les travailleurs puissent maintenir un emploi, y compris dans une nouvelle branche. Le Conseil doit se réunir le 9 octobre pour arrêter la position des États-membres sur les objectifs climatiques imposés au secteur automobile, il était donc crucial que le Parlement européen envoie un signal fort pour s’assurer que le règlement final soit à la hauteur des enjeux tant climatiques que sociaux.

Voici le communiqué de la Délégation socialiste française

Le Parlement européen a adopté aujourd’hui sa position sur les futures normes d’émissions de CO2 des voitures et des vans, pour lutter contre le réchauffement climatique et respecter nos engagements de l’Accord de Paris. Les eurodéputés socialistes et radicaux se félicitent de ce vote.

Pour Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, présidente de la délégation socialiste et radicale de gauche et rapporteure dans la commission transports, « ce vote démontre que les mentalités évoluent, au sein même d’un hémicycle dominé par les conservateurs : enfin, l’urgence climatique est prise en compte, l’environnement et la santé des Européens passent avant les préoccupations économiques de court-terme ! ».

« Réduction des émissions, contrôle du respect des normes par les constructeurs automobiles, création d’une Agence européenne des transports terrestres : le Parlement européen a su faire preuve d’ambition, malgré les résistances du lobby automobile », ajoute l’eurodéputée.

« Désormais, nous devons anticiper l’impact social de ce changement de modèle économique : le moteur à combustion et les carburants fossiles sont voués à disparaître, il en va de notre survie. Mais l’industrie automobile est vitale pour l’économie européenne, et la fabrication des moteurs électriques et des batteries demande moins de main d’œuvre. Une mutation de même ampleur que la fin de l’ère du charbon et de l’acier nous attend. Cette transition doit être préparée dès aujourd’hui, pour empêcher tout dégât socio-économique », conclut Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy.

Ma déclaration écrite :

Il y a urgence à diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, dans tous les domaines, mais plus particulièrement dans les transports, dont les émissions de CO2 continuent de croître depuis 30 ans. La Terre étouffe, elle a trop chaud, nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’attende 2030 pour réduire effectivement les émissions de CO2 des voitures et camionnettes ! Il faut porter une ambition forte, qui entre en application dès 2025, avec une incitation à aller vers les véhicules les moins émetteurs, mais aussi décourager ceux qui font le choix de rester cantonnés aux moteurs thermiques, polluants et moins compétitifs. L’Europe a tout à gagner à investir dans l’innovation, pour rester compétitive, et créer de nouveaux emplois, sans quoi elle sera submergée par la concurrence internationale – car les constructeurs asiatiques, par exemple, n’hésitent pas à opérer le virage technologique. Si nous entamons la transition maintenant, nous pourrons le faire progressivement, pour accompagner la mutation des territoires impactés, et garantir le maintien de l’emploi. Dans 5 ans, il sera trop tard, c’est aujourd’hui que nous devons entamer la transition vers la mobilité propre, partout en Europe !

 

Mon explication de vote :

Avec la majorité de mes collègues au Parlement européen, j’ai voté en faveur de limites d’émissions de CO2 plus strictes pour les voitures et les véhicules utilitaires, dès 2025, pour initier une transition technologique moins dépendante des carburants fossiles, et nous mettre sur la voie pour respecter les engagements de l’Accord de Paris, car le temps presse si nous voulons freiner le changement climatique qui commence à se faire sentir. La pression des industriels de l’automobile a été forte, et beaucoup craignent un impact négatif sur l’emploi en Europe. Mais ils se trompent de bataille, la transition écologique se fera, de toute façon, mais les socio-démocrates veulent qu’elle se fasse avec les entreprises européennes, à la pointe de l’innovation, pour maintenir des emplois qualifiés en Europe tout en préservant la planète. Si nous opposons environnement et emploi, à la fin nous perdrons sur tous les tableaux, ce qu’il faut c’est une approche globale, qui prenne en compte tous les enjeux, pour engager un cercle vertueux de prospérité, de préservation des ressources naturelles, et de progrès pour tous. Il faudra maintenant que les États-membres emboîtent le pas du Parlement européen pour mettre en place cette dynamique positive pour tous.

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