La Déclaration des droits de l’homme a 70 ans et nous célébrons un texte fondamental pour la protection de la dignité humaine et de l’égalité qui a fait preuve de résistance tout au long de ces décennies. Mais en 2018, cet anniversaire est également un moment de réflexion sur les violations aux droits humains toujours plus nombreuses en Europe et dans le monde. Les mouvements néofascistes et extrémistes progressèrent rapidement dans les rues et dans nos institutions. L’Union européenne accueille déjà en son sein des gouvernements d’extrême-droite. L’impact sur les droits humains est immédiat et dramatique. En commission des libertés civiles le mardi 20 novembre, le Directeur de l’Agence des droits fondamentaux a discuté des dérives de la politique migratoire, de la hausse des discriminations ou encore de remise en cause de l’indépendance du judiciaire. L’article premier de la Déclaration n’a jamais été autant d’actualité : « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits« .
Mon intervention traduite en français :
Merci Monsieur le Président,
C’est un bel anniversaire que nous célébrons aujourd’hui mais l’enthousiasme pour ce texte fondamental pour les droits de l’homme se mélange à l’inquiétude. La situation actuelle est très préoccupante et je crains qu’aujourd’hui, nous n’aurions pas pu écrire et voter un tel texte. Certains états critiquent ouvertement la justice internationale et défient ouvertement les droits fondamentaux. Alors au Parlement européen, nous alertons les dirigeants, nous dénonçons toutes les défaillances à l’état de droit et nous proposons des solutions législatives. Mais chaque pas en avant est difficile et douloureux. L’article 7 a été déclenchée pour la Pologne, et je m’en félicite, après des années de débats. Autre exemple : notre Résolution sur un pacte pour préserver l’état de droit a été votée il y a deux ans et nous attendons toujours un retour de la Commission et du Conseil. Ce rythme est trop lent, alors qu’il faudrait agir plus vite et plus tôt. Mr O’Flaherty; quels sont vos conseils à ce Parlement et en particulier à notre commission ?