C’est à la demande des Socialistes et Démocrates que le Parlement européen a débattu de la liberté de manifester en sécurité le lundi 11 février en plénière à Strasbourg. Alors que le nombre de blessés lors des manifestations en France ne fait que s’aggraver, j’ai appelé les dirigeants à interdire une fois pour toutes l’usage des LBD 40 et des grenades GLI-F4. Le bilan est catastrophique avec 94 blessés graves et 13 personnes ayant perdu un œil !
Le tournant sécuritaire que le gouvernement français a choisi est tant inefficace que liberticide. D’autres états européens ont une tradition de maintien de l’ordre radicalement différente de celle de la France avec pour maitres mots : désescalade et dialogue.
« L’État de droit dans lequel je veux vivre assure la liberté de manifester en sécurité : un blessé lors d’une manifestation est un blessé de trop – alors que dire des 1700 depuis le début du mouvement des gilets jaunes en France ? Derrière les chiffres, il y a des hommes et des femmes qui ont perdu l’usage d’un œil, ont une blessure grave à la tête ou la mâchoire déchiquetée. Des vies abîmées à jamais.
Ils ont été victimes des lanceurs de balles de défense encore utilisés en France ; les fameux LBD dont nous souhaitons l’interdiction en Europe, comme le préconise notre Défenseur des droits. La politique française de maintien de l’ordre est dangereuse et alimente les tensions ; tout est à revoir !
Députée européenne, j’apprends à m’inspirer du meilleur des autres Etats européens. Au lieu de restreindre nos libertés individuelles et de répondre par une dérive sécuritaire comme le fait aujourd’hui le gouvernement français avec sa loi « anti-manifestation », il ferait mieux de s’inspirer de ses voisins et des bonnes pratiques visant la désescalade et le dialogue entre manifestants et force de l’ordre. La Commission prévoit-elle de renforcer le partage des bonnes pratiques sur le modèle du programme GODIAC? »