Retour sur mon déplacement à Berlin

Vendredi 1er et samedi 2 mars je me suis rendue à Berlin, à l’invitation de Philipe Loiseau Conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger pour la circonscription de Berlin.

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Cette visite de deux jours m’a permis de faire le point avec l’équipe du Parti Socialiste Philippe Loiseau et Christiane Pecek et de l’association Français du Monde -ADFE représentée par son Président Guillaume Imbert sur la situation des 26 000 Français résidant à Berlin.

La question de la scolarisation des enfants dans les écoles bilingues ou les écoles européennes est l’un des plus grands défis à relever pour assurer le meilleur avenir à ces petits Français.

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J’ai ensuite pu échanger avec Amandine Thiriet, comédienne et chanteuse française installée à Berlin. La situation des artistes français à Berlin est précaire, n’étant pas Allemands ils ne bénéficient pas de l’accompagnement social et relèvent souvent du statut de free -lance. La nécessité d’avancer sur la création d’un statut de l’artiste européen est urgente notamment pour garantir une protection sociale indispensable à leur vie professionnelle et familiale.

 

En fin d’après-midi nous nous sommes rendus au siège du SPD de Berlin où j’ai pu échanger avec Gabi Bischoff, candidate aux élections européennes pour Berlin. Gabi Bischoff vice-Présidente du CESE pour les questions sociales connaît déjà parfaitement les arcanes des institutions européennes. Nous avons pu lors de notre réunion publique tenue en duo présenter le bilan de l’action du groupe des Socialistes et démocrates au Parlement européen et surtout dessiner les axes forts de notre campagne commune.

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Beaucoup de questions m’ont été posées sur la situation française si particulière et sur notre volonté de rassemblement des mouvements de la gauche pour bâtir une alternative crédible.

Avec Gabi nous partageons la volonté d’avancer résolument vers une transition écologique socialement juste.

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Le lendemain, j’ai eu le plaisir d’échanger avec les militants du SPD et les jeunes socialistes allemands, les jusos. Les sujets étaient nombreux et portaient principalement sur la nécessité de développer une nouvelle stratégie en matière de commerce international et de maîtriser la mondialisation avec nos normes sociales et environnementales.

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Mon dernier entretien était avec Simone Wahl (éducatrice-coordinatrice, vice-présidente association IAZ pour le bilinguisme en Allemagne, auteure de livres sur les pédagogies fr et alld). Cet échange m’a permis de découvrir l’accueil en milieu bilingue français et allemands de tous-petits (entre 1 et 7 ans) dans de nombreux Kitta qui se développent grâce à l’implication d’acteurs pédagogiques, d’élus et de parents sur-motivés, un bel exemple de ce que l’Europe peut produire de meilleur !

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Les eurodéputés socialistes participent au Congrès du Parti Socialiste Européen (PSE) à Lisbonne

Communiqué de la Délégation socialiste française

Les partis et organisations membres du PSE se sont réunis les 7 et 8 décembre à Lisbonne pour échanger sur les orientations de la législature 2019-2024. Le Parti socialiste européen est aujourd’hui la deuxième force politique à l’échelle européenne. Les divisions de la droite permettent d’entrevoir la possibilité d’une majorité progressiste, avec comme force centrale le PSE. Les eurodéputés socialistes français plaident pour une Europe radicalement différente et défendent un programme ambitieux à même de répondre aux attentes légitimes des Européens.

 

Le Manifeste du PSE sera adopté en février 2019 à Madrid, nous y défendrons les propositions suivantes pour engager une rupture radicale dans les priorités politiques de l’Union européenne :

– La lutte contre le dérèglement climatique et la transition écologique et énergétique comme priorités absolues avec un plan d’urgence européen pour le climat, qui s’appuie notamment sur un plan d’investissements verts de 500 milliards d’Euro sur 5 ans, un « airbus » des énergies renouvelables, et la sortie du calcul des déficits publics des investissements liés à la transition énergétique.

– La défense des droits fondamentaux, le refus de tout compromis avec les forces populistes et conservatrices, la lutte contre toutes les discriminations, pour l’égalité des droits, le libre choix et le droit à l’avortement, l’égalité entre les femmes et les hommes.

– La lutte contre les inégalités avec la construction d’une Europe du progrès social partagé autour notamment d’un salaire minimum dans chaque pays.

– la mobilisation autour des enjeux éducatifs et culturels en favorisant la mobilité de tous les jeunes et en leurs donnant les clés de la citoyenneté européenne dont ils sont les futurs acteurs.

– La mise en place d’un autre pilotage économique et financier de la zone Euro, avec une autre approche du budget européen, et de nouvelles orientations pour les politiques d’investissement, afin de donner une priorité claire à l’emploi, au développement durable, à la transition écologique et énergétique, ainsi qu’à la recherche et l’innovation.

– La révision des politiques commerciales et de concurrence pour faire prévaloir la défense des intérêts de l’Europe et celle de son modèle social et de développement durable avec le « juste échange ». La lutte contre les paradis fiscaux et le dumping fiscal en Europe et dans le monde.

– Le choix d’une politique migratoire européenne solidaire fondée sur les valeurs d’ouverture au monde, le respect du droit d’asile, et la régulation collective des flux migratoires.

Nous sommes résolus à faire porter ces priorités par Frans Timmermans, le candidat à la présidence de la Commission européenne de notre famille social-démocrate européenne. Il devra les incarner durant la campagne à venir et les mettre en œuvre au sein d’une alliance des groupes de gauche et des écologistes.

Par ailleurs, nous saluons et soutenons également l’ensemble du travail mené par la Commission Indépendante pour l’Egalité Durable dans le cadre du projet Progressive society et les 110 propositions des socialistes et démocrates européens, que nous vous invitons à consulter ici : http://www.deputes-socialistes.eu/quelle-europe-face-au-chaos/

 

Positifs à gauche avec la fédération des Français de l’étranger

Lundi 28 août j’ai participé à la Convention annuelle de la Fédération des Français de l’étranger du parti socialiste. Je suis intervenue aux côtés de Paulo Pisco, député des Portugais de l’étranger, Gabriel Colomé du Parti Socialiste Catalan, Florence Baillon, Conseillère consulaire en Equateur et mon collègue Guillaume Balas. Ce fut l’occasion d’échanger autour du thème « Positifs à gauche – les exemples européens et extra-européens de la gauche unie » lors d’une table ronde animée par Mehdi Benhlacen, Président du groupe Français du Monde à l’Assemblée des Français de l’étranger.

La session de cette année portait sur la refondation des gauches et de la social-démocratie. Nous nous sommes donc intéressés aux expériences, celle réussie au Portugal ou celles plus complexes (Espagne, France) d’union de la gauche en Europe.

Je suis intervenue sur l’évolution des relations entre les différents groupes de gauche et écologistes au Parlement européen avec la clarification installée depuis janvier 2017, lors de l’élection à mi-mandat du Président du Parlement européen. Cependant, cette nouvelle stratégie d’alliance à gauche est à confirmer régulièrement au sein du groupe des sociaux-démocrates.

Je suis revenue sur le travail que nous menons au sein de la Délégation socialiste française dans une démarche de discussion et de débats pour pouvoir peser sur les décisions du groupe S&D. Plusieurs sujets d’actualité vont nous occuper : le vote du budget ou encore la révision de la Directive des travailleurs détachés. Beaucoup de chantiers importants nous attendent et le but principal est de retrouver une plus grande crédibilité aux yeux des citoyens pour les futures élections européennes. C’est pourquoi il est important de travailler aussi à la refondation du Parti socialiste européen (PSE), aujourd’hui calqué sur le modèle institutionnel européen que nous dénonçons depuis le début du mandat et qui doit se démocratiser. Le PSE ne peut plus être un calage du Conseil des Etats-membres. Nous devons être actifs et utiles lors de la réunion de PSE à Lisbonne en décembre prochain.

Lors de l’échange avec la salle, plusieurs points ont été abordés ; tels que l’organisation du travail avec les collègues britanniques depuis le Brexit, l’Europe fédérale, l’Europe sociale, l’accueil des réfugiés.

 

 

 

 

 

 

 

« Chroniques d’Alep » de l’artiste syrienne Mouna Ikhlassy au Parlement européen

J’ai eu l’immense plaisir et honneur d’inaugurer l’exposition de gravures « Chroniques d’Alep » de l’artiste syrienne Mouna Ikhlassy au Parlement européen le 10 janvier.

C’est la guerre qui a forcé cette artiste à fuir son pays pour se réfugier à Bruxelles en 2012. Passionnée par la ville où elle est née et son histoire, ses gravures sont des fragments de la carte de la ville d’Alep « écrites » sur plusieurs couches. Car en effet, le tracé de la ville est une calligraphie faite de mots en langue arabe du poète Fouad Mohamed Fouad, mais aussi des noms de personnes disparues.

En parrainant l’exposition « Chroniques d’Alep », j’ai souhaité rappeler le drame qui se déroule en Syrie, pays dévasté par six années de conflits et d’atrocités. Ces hommes, femmes et enfants souffrent encore aujourd’hui d’une guerre inimaginable dans laquelle plusieurs générations ont été décimées; qu’ils soient morts, en situation de détresse humanitaire ou en route vers l’Europe pour fuir l’horreur.

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Je ne les oublie pas. Nous ne les oublions pas. Nous continuerons à relater cette tragédie et à dénoncer les crimes de guerre afin que tôt ou tard, les coupables rendent des comptes devant la justice. C’est la condition pour une paix durable et solide.

Voici mon discours d’inauguration de cette très belle exposition, en français et en anglais :

« Les mots me manquent pour relater l’ampleur de la tragédie qui se déroule en Syrie et à Alep depuis presque 6 ans. Je vais citer le chef des opérations humanitaires de l’ONU décrivant Alep comme « l’enfer sur Terre » et un « carnage ». Six longues années de conflit, de violences et d’atrocités ont fait plus de 400 000 morts et ont mis plus de 13 millions de personnes en situation de détresse humanitaire. Des millions d’entre eux ont également fui vers l’Europe.

Le climat politique s’est électrisé en Europe face à ce qu’on a appelé la « crise migratoire ».

Je suis ici pour rappeler que ces hommes et ces femmes ont fui la guerre et les persécutions. Ce ne sont pas des migrants mais des réfugiés et à ce titre, ils sont en droit d’accéder à la protection internationale. L’Europe a les moyens d’accueillir davantage de réfugiés syriens en respectant la dignité et l’intégrité physique de tout un chacun. Je prône en ce sens l’instauration de voies légales et sûres de migrations afin que les drames sur la route, surtout en Méditerranée, cessent.

L’avenir des Syriens en Europe est intimement lié à l’issue de la guerre en Syrie. Certains souhaiteront rester en Europe quand d’autres voudront certainement rentrer dans leur pays. La situation sur le terrain est d’une grande complexité et fragilité mais je garde espoir dans les développements récents. La trêve des hostilités va permettre l’approvisionnement de l’aide humanitaire mais bien-sûr, elle doit être respectée par toutes les parties. Les négociations prévues à la fin janvier à Astana, sous l’égide de la Russie de l’Iran et de la Turquie, puis les négociations intra-syriennes organisées par l’ONU à Genève le 8 février sont des évolutions positives.

Il est vrai que la communauté internationale porte une très lourde responsabilité, incapable d’arrêter la guerre, de stopper et de sanctionner les violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international. Mais ce que nous faisons ici au Parlement européen ; nos prises de paroles ne sont pas vide de sens. Nous dénonçons encore et toujours les crimes de guerre afin qu’ils ne restent pas impunis. Tôt ou tard, les coupables devront rendre des comptes devant la justice ; cela sera indispensable à la résolution durable du conflit et à la paix.

Voilà pourquoi j’ai souhaité parrainer l’exposition « Chroniques d’Alep » de l’artiste syrienne Mouna Ikhlassy, pour ne pas oublier le drame des habitants d’Alep, et d’ailleurs en Syrie, car nous ne les abandonnons pas. Alep, épicentre du conflit syrien, dévastée par la guerre, les destructions et les pillages d’une ville vielle de 5000 ans, classée au patrimoine mondial de l’humanité. C’était une ville multiculturelle et vivante, « la plaque tournante de l’Orient » comme le décrit l’artiste.

C’est là que vous êtes née Mouna Ikhlassy en 1967. Diplômée de l’Université d’Alep en architecture d’intérieure, vous y avez ensuite enseigné le dessin et la peinture. Mais la guerre vous a forcé à quitter votre pays en 2012 pour vous réfugier à Bruxelles. C’est de Bruxelles que vous avez réalisé cette exposition de gravure. Les gravures sont des fragments de la carte de la ville d’Alep « écrites » sur plusieurs couches. Car en effet, le tracé de la ville est une calligraphie. Vous utilisez des mots en langue arabe du poète Fouad Mohamed Fouad, mais aussi vos propres mots et les noms de personnes disparues. Vous rappelez que derrière les nombres, il y a une vie humaine qui a été détruite.

Je voudrais conclure en reprenant une très belle pensée de l’artiste. Alep fait partie de ces villes éternelles, comme Jérusalem ou Rome, qui ont été détruites plusieurs fois par les hommes au cours de l’histoire. Alep renaitra de ces cendres, je ne peux qu’espérer que ce soit le plus rapidement possible. »

***

« There are no word to express the tragedy we have been witnessing in Syria and in Aleppo for almost 6 years. I will then quote the head of humanitarian operations of the UN who describes Aleppo as “hell on earth” and a “bloodshed”. Six long years of conflict, violence and atrocities have caused more than 400 000 deaths and have put 13 million of person in humanitarian distress. Millions of them have fled the war to Europe.

The political climate is more than tense regarding what is called a migration “crisis”. I am here to remind that these women and men have fled the war and the persecutions. They should be entitled as refugees and not as migrants and as such, they are entitled to receive international protection. Europe has the capacity to host more Syrian refugees while respecting their dignity and their physical integrity. I therefore ask for safe legal migration channels in order to stop all these dramas on the road, in particular in the Mediterranean Sea.

The future of Syrians in Europe is closely linked to the outcome of the war in Syria. Some of them will stay in Europe when others will want to go back home. The situation on the ground is of great complexity and fragility but I keep hope in the recent developments.

The cessation of hostilities will facilitate the provision of humanitarian aid but it must be respected. The negotiations expected at the end of January in Astana, under the auspices of Russia, Iran and Turkey, and the inter-Syrian negotiations organized by the UN in Geneva the 8th of February are positive steps.

It is true that the international community is fully guilty and has been helpless, unable to stop the war and punish the violations of human rights and international humanitarian law. But what we are doing here in the European Parliament; our speeches are not meaningless. We condemn, again and again, the war crimes so that they will not stay unpunished. Sooner or later, whoever commits such crimes must face justice; it is indispensable to ensure a sustainable conflict resolution and peace.

Here is why I decided to host the exhibition “Chroniques d’Alep” by Syrian artist Mouna Ikhlassy, to not forget the drama of Aleppo inhabitants and Syrians, because we do not let them down.  Aleppo, epicentre of the Syrian conflict, devastated by the war, the material destruction and the looting of a 5000 years old city, classified in the world patrimony of the humanity. It was a multicultural and vibrant city, the “major hub of Middle East” as describing by the artist.

You were born there, Mouna Ikhlassy, in 1967. Graduated in Interior Design in the Private University for Arts and Sciences of Aleppo, you then worked there as a teacher in drawing and painting techniques. But the war forced you to flee your country in 2012 to Belgium. You realized this exhibition from Brussels. The engraving are based on fragments of the city map “written” in multiple layers. Indeed, the city streets are a calligraphy. You have used the words of the poet Fouad Mohamed Fouad, you own words and the names of disappeared people. You remind to all that behind numbers, there is one broken human life.

I would like to conclude with a beautiful thought of the artist. Aleppo belongs to these eternal cities, as Jerusalem and Roma, which have been destroyed many times by men in the past. As before, Aleppo will reborn and I hope it will be as quick as possible. »

 

Les élèves du lycée français de Lisbonne à la découverte du Parlement européen

Mardi 22 novembre, pendant la session plénière du Parlement européen de Strasbourg, j’ai reçu un groupe d’élèves du lycée français Charles Lepierre de Lisbonne. Il s’agissait d’un groupe d’élèves de mon ami Mehdi Benlahcen, professeur mais aussi Conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger pour le Portugal et Président du groupe Français du Monde à l’AFE.

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Les échanges ont tout d’abord porté sur le choix des commissions parlementaires par les eurodéputés. Dans mon cas, ayant travaillé sur la question des transports en tant que conseillère régionale j’ai naturellement eu la possibilité de siéger dans la commission des transports. Je suis également membre de la commission des Libertés civiles, de la justice et de la sécurité intérieure. Cette semaine par exemple, la question des violences faites aux femmes est au cœur du débat européen et je suis fière d’être rapporteure sur le texte d’adhésion de l’Union européenne à la convention d’Istanbul. J’ai sensibilisé les élèves sur ce sujet qui me tient à cœur.

Sur le fonctionnement interne des commissions et des réunions de groupe, j’ai expliqué qu’en commission thématique les eurodéputés votent et préparent des amendements sur les textes proposés par le Commission européenne et le Conseil. Dans le groupe des socialistes et démocrates, les 28 Etats sont globalement représentés. C’est un atout pour le travail d’unification que nous menons, même si certains débats sont parfois difficiles car les enjeux nationaux interfèrent sur des questions sensibles. Sur la défense par exemple, le contexte géopolitique actuel, empêche la création d’une véritable armée européenne de défense. Les socialistes allemands sont opposés à cette idée. Alors, même si les membres du groupe peuvent trouver des positions unanimes sur certains sujets, il y a des thématiques qui restent assez clivantes. Le salaire minimum européen en fait partie ; surtout quand on sait que les socialistes roumains ou polonais y sont farouchement opposés. Cependant, le but des groupes politiques au Parlement européen reste quand même de se mettre d’accord et de porter des idées partagées.

Lors des débats, les élèves étaient surpris par le nombre important d’eurodéputés français du Front national qui font partie du groupe ENF (Europe des nations et des libertés) au Parlement européen. J’ai donc expliqué que le Front national a réalisé des scores importants aux élections européennes de mai 2014 et la faible mobilisation, notamment des jeunes, y est pour beaucoup dans ces résultats. Les conséquences ont été terribles pour les autres partis politiques et la composition des groupes. Par exemple, la Délégation socialiste française se place en 6ème position des délégations du groupe S&D derrière la délégation allemande, italienne et roumaine ; alors même si cela ne nous empêche pas de travailler chaque jour pour la défense des intérêts français et européens, le poids des décisions n’est pas le même.

Une élève m’a posée la question de l’organisation de mon temps. Je lui ai répondu que les eurodéputés travaillent beaucoup, trois semaines par mois à Bruxelles et une semaine intense de plénière à Strasbourg. Par ailleurs, je partage mon temps entre le Parlement et ma circonscription d’élection (l’Ile-de-France) qui m’amène à beaucoup voyager à l’extérieur car je suis également élue pour les Français de l’étranger.

En conclusion des échanges j’ai rappelé que pour mener à bien son mandat de député européen la question de l’engament militant est essentielle, car il détermine la politique que l’on souhaite appliquer sur le territoire européen. Les socialistes défendent des valeurs humanistes qui ont vocation à développer les progrès sociaux à l’échelle européenne. C’est toujours avec plaisir que je reçois des groupes de visiteurs sur mon lieu de travail. C’est l’occasion pour eux de plonger au cœur du Parlement et de profiter de l’effervescence des plénières pour approfondir leurs connaissances des institutions européennes.

Retour sur mon déplacement à Hambourg

Les 18 et 19 mai, je me suis rendue à Hambourg afin de présenter mon travail parlementaire auprès des Français de gauche résidant dans cette ville et d’échanger avec mes amis membres du SPD.

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Hambourg est à la fois une ville et un Land. Sa situation géographique, sur l’embouchure de l’Elbe tout près de la Baltique, est stratégiquement et économiquement parfaitement exploitée puisque Hambourg est la deuxième plus grande ville d’Allemagne et le premier port du pays.

Le Land est frontalier du Danemark et un projet est actuellement étudié pour relier cette région au Danemark via un tunnel de 15km. Le Danemark est à l’origine de ce projet et a décidé d’en assurer une grosse partie du financement mais celui-ci est actuellement bloqué par certains acteurs associatifs écologistes qui craignent les impacts environnementaux.

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Hambourg compte 1,7 millions d’Habitants. La ville et le Parlement sont dirigés par le SPD en coalition avec les Verts. L’organisation politique de la ville et du Land est clairement séparé comme en témoigne l’architecture de l’Hôtel de Ville : en entrant dans le vaste hall les deux ailes qui se font face de part et d’autre et qui ont chacune leur propre excalier sont à gauche le Parlement qui exerce le pouvoir législatif, c’est la Bürgerschaft (Hamburgische Bürgerschaft) (parlement régional), composée de 121 membres ; et à droite le Sénat qui exerce le pouvoir exécutif, c’est le Senat der Freien und Hansestadt Hamburg, qui est dirigé par le Premier maire, Olaf Sholz (SPD) qui préside également le Sénat (Erster Bürgermeister und Präsident des Senats).

Hambourg compte parmi les centres économiques les plus importants d’Europe. Au fil du temps, la ville de Hambourg s’est spécialisée dans la chimie, la construction aéronautique et navale avec Airbus qui dispose d’un site très important (16000 employés dont 400 Français) sur lequel atterrissent tous les nouveaux avions au départ du site de Toulouse, et la technologie en général. Hambourg est ainsi leader dans les domaines de la technique médicale et les biotechnologies. Le secteur des services est important et représente 83 % des emplois de la ville. En 2007, le taux de chômage s’élevait à 8,3 % de la population active.

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Réfugiés

Hambourg est la ville d’Allemagne qui accueille le plus de réfugiés. 400 000 réfugiés y sont actuellement présents et continuent à arrivés. Cela représente 1 réfugiés pour 60 habitants de Hambourg. Pour faire face à ce défis, de nombreux logements ont été construits, ou des sites qui devaient être destinés à une reconstruction ont été saisis. Le coût généré par cet accueil représente 3000 euros par mois et par réfugié.

Nicolas Stallivieri, Conseiller consulaire Français du Monde et Secrétaire de la section de la FFE à Hambourg, avait parfaitement organisé ce déplacement et les rencontres et discussions que j’ai pu avoir ont été particulièrement enrichissantes pour moi.

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Voici l’article qu’il a publié sur le blog du Parti socialiste français à Hambourg

Nous avons eu le plaisir d’accueillir cette semaine notre députée européenne Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy à Hambourg.

 

Accompagnée de  la présidente de la Europa-Union et eurodéputée suppléante social-démocrate Sabine Steppat, elle a pu s’informer du travail formidable d’information et de pédagogie européenne menée par Europe Direct.

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Europe Direct est le service d’information générale sur l’Union européenne à la disposition de tous les citoyens européens.

Son Infopoint de la Adolphplatz est un intermédiaire utile entre l’Union Européenne et les citoyen-ne-s de l’état de Hambourg qui leur permet d’obtenir des informations, des conseils, une aide et des réponses à leurs questions en ce qui concerne les institutions, la législation, les politiques, les programmes et les possibilités de financement de l’Union européenne.

Il offre également au public la possibilité de fournir un retour aux institutions européennes sous forme de questions, d’avis et de suggestions. Au delà, c’est une structure très impliquée dans la promotion de l’idée européenne, les échanges citoyens, politiques et culturels aussi au travers de son soutien engagé à la Europawoche, le désormais traditionnel cycle annuel de manifestations européennes de la ville organisé au mois de mai.

Un bel élan européen justement au cœur de nos débats lors d’une réunion de section au Max & Consorten. Encore un grand merci à celles et ceux d’entre vous qui étaient présents hier soir.

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Réunis pour cette rencontre autour de notre parlementaire européenne, nous avons bien sûr débattu des thèmes qui occupent l’actualité de l’Union Européenne.

En particulier, nous avons pu évoquer nos inquiétudes relatives à l’issue possible de la consultation citoyenne du 23 juin sur la sortie (ou non) du Royaume-Uni de l’Union. Nous craignons, outre le déclenchement d’un effet domino les conséquences pour celles et ceux qui, en Irlande, en France et dans d’autres pays de l’Union Européenne entretiennent des relations économiques, professionnelles ou personnelles en Grande-Bretagne.

La députée Revault d’Allonnes-Bonnefoy a aussi eu l’occasion de rappeler combien les socialistes et les sociaux démocrates européens sont solidaires de leurs camarades travaillistes dans cette campagne pour le Bremain, le maintien dans l’UE. Il s’agit de défendre les acquis sociaux et sociétaux que l’aventure européenne a rendus possibles. Et il s’agit de les défendre partout, pour toutes et pour tous.

Dans ce grand combat, nous regrettons que le non-respect des droits humains, de la Charte des Droits Fondamentaux ou les déficits démocratiques dans certains états membres n’appellent ni aux mêmes sanctions ni aux mêmes conséquences ou à la même sévérité de traitement que les écarts aux règles du jeu en matière de déficits ou de performance économique et budgétaire.

Pour aller plus loin dans la construction commune, nous devons respecter et protéger les valeurs fondatrices qui nous unissent et nous rassemblent et refuser l’ultra-libéralisme qui réduit l’Union Européenne à une simple communauté d’intérêts économiques et financiers.

Aussi, contre les nationalismes, l’euroscepticisme, l’euro-phobie et le populisme d’extrême droite, il pourrait être utile d’engager un grand mouvement pro-européen Europride, peut-être sous forme d’un manifeste, pour dire combien l’Europe nous est chère et combien nous sommes fiers d’appartenir à ce qui est bien plus que cela.

 

Lors du second jour de sa visite à Hambourg, Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy a rencontré le membre du Parlement Régional Sören Schumacher, porte-parole Europe du groupe parlementaire SPD de la Bürgerschaft pour une discussion à bâtons rompus sur l’avenir de l’Europe. L’occasion d’un échange de vues sur l’architecture de l’Europe de demain. Nos deux parlementaires se sont ainsi posé la question de savoir si il était réaliste et pertinent de parler d’Etats-Unis d’Europe et d’encourager une Europe à plusieurs vitesses.

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Notre députée française a pu soutenir ainsi l’idée selon laquelle les échelons de la représentation et de l’action publique qui feront sens à l’avenir, seront les échelons local et supranational. Selon elle, nous devons changer de paradigme en donnant plus de poids à l’Europe comme aux régions afin de dépasser les contradictions d’intérêts nationaux qui freinent notre avancée collective vers une Europe plus sociale.

Son expérience du travail parlementaire européenne l’a également convaincue de l’importance sinon l’absolue nécessité d’avancer pas à pas pour rallier, à force de conviction et de détermination toujours plus de partenaires à ses initiatives, en laissant toujours la porte grande ouverte à ceux qui souhaitent les rejoindre. Il s’agit de ne laisser personne au bord de la route mais au contraire, de démontrer par l’exemple et d’entraîner autour de soi, celles et ceux qui souhaitent aller plus vite ou plus loin dans le processus d’intégration.

Lien vers l’article du blog de Sören Schumacher

Enfin, un déjeuner de travail avec les conseillers consulaires élus de Hambourg ainsi que le consul général de France, M. Serge Lavroff, a permis de faire le point sur les sujets qui préoccupent les Français établis dans la ville, en particulier celui de la réduction du périmètre du service public rendu aux Français et de réfléchir ensemble aux ressources européennes qui pourraient contribuer à simplifier leur accès à un service public de proximité.

 

 

Résolution sur la situation en Pologne

Voici mon explication de vote sur la résolution adoptée en plénière relative à la situation en Pologne au regard du respect des droits fondamentaux aujourd’hui bafoués dans ce pays.

L’arrivée au pouvoir du Parti Droit et justice en Pologne a entraîné une paralysie de la Cour constitutionnelle et une remise en cause de la liberté des médias. A présent, le gouvernement s’apprête à s’attaquer aux droits des femmes en envisageant d’adopter une loi interdisant l’avortement. Pour les eurodéputés, cette situation préoccupante constitue un danger pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux dans ce pays. C’est également une menace pour l’intégrité de l’Union européenne toute entière. La Commission, en tant que gardienne des Traités, doit se montrer intransigeante pour faire respecter les valeurs européennes dans tous les États membres. S’il est bienvenu que le Cadre européen pour l’état de droit ait été activé en Pologne, cela doit mener à des résultats concrets. Si le dialogue ne marche pas, il faudra passer à la vitesse supérieure, quitte à imposer des sanctions, notamment financières. Si je soutiens la résolution telle que votée, j’aurais préféré qu’elle soit plus ferme sur ce point. Tout cela montre l’urgence d’adopter un Pacte européen pour l’état de droit, qui renforcera la capacité de l’Union à défendre les principes fondateurs de démocratie et de primauté du droit sur lesquels elle s’est construite.

Prêts pour le « vrai » décollage du ciel unique ?

Je vous invite à lire l’article de Laura Cordin intitulé « Prêts pour le « vrai » décollage du ciel unique ? », publié dans le magazine The Good Life de ce mois : « Vingt ans déjà que la construction du ciel unique – un vaste territoire aérien de 1,7 million de kilomètres carrés – promet de prendre son envol… pour tomber finalement en panne sur la piste des belles idées non applicables. Mais cette fois, le temps presse pour faire de l’aviation un puissant moteur de croissance économique, et la Commission européenne annonce le déploiement d’un arsenal réglementaire et technologique propre à venir à bout – au mieux dès 2025 – des divers obstacles et réticences. En espérant que sur ce dossier aussi, la Commission européenne ne considère pas la dimension sociale comme accessoire…

 

« Vers une grande compagnie européenne : C’est une idée que cette batailleuse de 43 ans avance avec un large sourire, même si elle se dit sans illusion sur l’accueil frileux qu’elle suscite dans l’immédiat, avec le vœu qu’elle fasse son chemin dans les prochaines années. Selon Christine Revault d’Allonnes‑Bonnefoy, députée européenne française (PS) et membre de la commission Transports et Tourisme, seul un rapprochement entre Air France‑KLM et Lufthansa, avec aussi, pourquoi pas, le renfort de la compagnie scandinave SAS, permettrait à un tel poids lourd européen de faire face à la fronde agressive des compagnies du Golfe. « Il nous faut réussir avec les compagnies aériennes ce que nous avons bâti avec l’industriel Airbus, dont le rayonnement est incontestable. Je note d’ailleurs que les intérêts d’Airbus et d’Air France sont souvent divergents, Airbus comptant parmi ses clients des compagnies du Moyen‑Orient qui lui passent d’importantes commandes, et dont il se réjouit qu’elles étendent leur marché. Mais si nous travaillons à faire émerger une très grande compagnie européenne, nous nous donnerons alors les moyens d’une vraie présence sur le marché mondial. On observe aujourd’hui que certains points du globe ne sont plus desservis par les compagnies européennes, et que certains usagers sont contraints de prendre un vol Emirates ou Etihad pour se rendre en Asie du Sud‑Est. L’idée d’un grand groupe aérien européen induirait que des lignes aujourd’hui concurrentes pourraient, demain, être indifféremment desservies par Air France ou Lufthansa. Peu importe que les deux compagnies n’y soient pas encore prêtes dans l’immédiat : l’Europe se construit avec des rêves et des objectifs forts ! »

Déplacement à Londres

Mercredi 10 février, j’ai poursuivi mon déplacement en me rendant à Londres.

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Avec Morgane Marot, Conseillère à l’Assemblée des Français de l’étranger Europe du Nord et Conseillère consulaire du Royaume Uni, j’ai été reçue par Sylvaine Carta Le Vert, Consule générale de France à Londres, en présence de M. Eric Bayer, Consul général adjoint.

La communauté française à Londres est la 3ème plus importante communauté française à l’étranger après la Suisse et Bruxelles. Si le Consulat compte 122000 Français immatriculés, ce sont 300 000 Français qui vivent au Royaume Uni, mais aussi 90 000 visiteurs et 4 millions de touristes par an. Les services rendus par le Consulat notamment concernant les affaires générales et l’état civil (passeports, cartes nationales d’identité, transcription d’actes) s’apparentent à certaines compétences de communes mais ce sont seulement 75 à 80 agents qui travaillent au Consulat pour remplir ses missions.

La communauté française résidant à Londres compte une forte proportion de jeunes Français venus s’installer à la recherche d’un premier emploi. Ceux-ci sont rarement immatriculés au Consulat, vivent pour la plupart de contrats précaires et non protégés, partageant des co-locations de fortune, le coût du logement étant extrêmement cher à Londres. En outre l’accès à la santé, même s’il est ouvert à tous via le NHS, est problématique (durée d’attente pour avoir un rendez-vous, etc).

Depuis près de 8 ans de nouveaux profils de Français se sont également installés à Londres : des professions libérales (avocats et médecins).

L’enseignement français à Londres est fréquenté par de nombreux Français : 16000 élèves sont aujourd’hui scolarisé. Outre le lycée Charles de Gaulles, établissement en gestion directe de l’AEFE, un nouveau lycée privé accueille également des Français le Lycée Winston Churchill, mais les frais de scolarité pour entrer dans cet établissement de 10 000 livres (ils sont de 6000 £ à Charles de Gaulle), reste inaccessible pour de nombreuses familles.

Un plan école a été mis en place au Consulat avec la participation active des conseillers consulaires et notamment Morgane Marot pour améliorer l’accès aux écoles françaises et aux programmes FLAM qui permettent de suivre des enseignement en langue française pour les élèves qui n’ont pas eu de place dans les écoles françaises.

Une récente enquête conduite sur la taux de satisfaction des résidents français à l’égard du Consulat était de 97% ce qui laisse rêveur comparativement au ressenti des usagers métropolitains avec leurs administrations.

 

La soirée était dédiée à une réunion avec les militants et sympathisants socialistes française de Londres. Dans un pub, pour plus de convivialité encore mais en abordant des sujets européens et politiques très graves.

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La section de Londres est à l’image de la communauté française à l’étranger : très jeune  et dynamique! De nombreux étudiants participent aux réunions.

La situation de l’accueil des réfugiés et de la guerre en Syrie a été l’objet de nombreux échanges.

Mesures de relocalisation, réforme et application du droit d’asile européen, proposition pour un pacte de l’Etat de droit à la hauteur du pacte de stabilité.

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Le Brexit également et les socialistes français de Londres souhaitent participer activement à la campagne du Oui au maintien du Royaume Uni dans l’Union européenne.

Nous avons également discuté de la vie du PS et des prochaines échéances électorales. J’ai pu expliquer la feuille de route adoptée par le Conseil national samedi dernier et notamment le lancement des cahiers de la présidentielle, l’ouverture pour aller vers une Alliance populaire.

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Déplacement à Dublin

Les semaines vertes du Parlement européen permettent aux députés de se consacrer à leur circonscription. Elue par les Franciliens et aussi les Français de l’étranger, je me suis rendue à Dublin puis à Londres à cette occasion.

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La première étape à Dublin a été riche en rencontres. J’ai commencé après avoir été conduite dans la voitre électrique de l’Ambassade de France  par un long échange avec l’ambassadeur M. Jean-Pierre Thebault.

Nous avons pu échanger sur des sujets d’actualité fortes au Parlement européen tels que l’accueil des réfugiés et le mécanisme de relocalisation, le Brexit, la fiscalisation des entreprises internationales établies en Irlande.

Sur l’accueil des réfugiés, l’Irlande tire sa particularité du fait qu’il s’agit d’un pays à fortes émigrations. A chaque crise économique auquel ce pays est confronté, de nombreux Irlandais choisissent d’émigrer aux Etats-Unis, au Canda, en Australie ou au Royaume Uni. Sur les cinq dernières années entre 350000 et 400000 jeunes Irlandais ont ainsi quitté leur pays.

Même si la crise économique semble derrière elle, les niveaux de salaires expliquent ce choix. En effet, 80% des jeunes Irlandais ayant émigré avaient un emploi en Irlande. De ce fait l’Irlande doit faire face à un manque cruel de travailleurs notamment dans le secteur médical et du bâtiment.

Dans ce contexte, l’Irlande souhaite prendre toute sa part dans l’accueil des réfugiés (entre 4000 et 20000 personnes) même si elle n’est pas dans l’espace Schengen. Les conditions d’accueil en Irlande sont particulièrement attractives et notamment l’accès à la nationalité irlandaise qui est possible dès 4 ans de séjour en Irlande.

Sur le référendum britannique et le Brexit, l’Irlande regarde cela avec attention et prudence. Si les Irlandais sont très fortement attachés à leur appartenance à l’Union européenne (87% y sont favorables !), les relations commerciales fortes avec le Royaume Uni confortent les Irlandais à encourager le maintien de ce partenaire au sein de l’UE. Par ailleurs, 500 000 Irlandais vivent au Royaume Uni et possèdent la double nationalité donc le droit de vote dans ce pays, auxquels il convient d’ajouter les 2 millions de Britanniques d’origine irlandaises mais aussi les Britannico-Irlandais vivant en Irlande mais électeurs des scrutins britanniques. Leur participation au scrutin ne sera pas négligeable pour un « Bremain ».

Enfin nous avons également échangé sur la situation fiscale fortement décriée au Parlement européen des entreprises internationales installés en Irlande telles que Google, Facebook, Linkedin, Smart Box, Apple, etc. L’Irlande n’est évidemment pas prête à revoir sa fiscalité attractive ni même la partager avec ses partenaires quand bien-même les bénéfices générés proviennent des autres Etats. C’est un point de débat au Parlement européen, ça l’est aussi dans la campagne électorale américaine. A noter que de très nombreux Français travaillent dans ces entreprises en Irlande et représentent une bonne part de la communauté française établie en Irlande.

Les salaires sont en effet plus élevés qu’en France. En revanche, les droits sociaux sont bien moindres, mais ce revers de la médaille ne préoccupe pas les jeunes travailleurs français.

 

La situation des Français établis en Irlande a été au cœur de mes échanges avec Pauline Tanchoux Janin, Vice-Consule et les conseillers consulaires Henri Leperlier (FDM) et Laurence Helaili (UFE)

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En effet, il est notoire que ces entreprises boite aux lettres ont encouragé de nombreux jeunes Français à venir s’installer en Irlande depuis la crise de 2008, la communauté française immatriculée étant aujourd’hui de plus de 9000 personnes et en réalité de près de 30000.

Hors la libéralisation exacerbée en Irlande n’apporte que très peu de protection aux travailleurs en droit du travail comme en matière de protection sociale. L’accès à la santé est très cher et de faible qualité. Sans parler du droit à l’avortement qui est interdit.

Les logements en location sont rares et chers, les Irlandais étant le plus souvent propriétaires de leurs logements. Les transports en commun très insuffisants également.

S’installer en Irlande n’est donc pas tout à fait l’Eldorado auxquels les salaires proposés pourraient le laisser croire.

La visite de la section consulaire m’a permis de voir les nouvelles conditions d’accueil conviviales pour les Français notamment pour l’établissement de leurs passeports et carte d’identité et de rencontrer les agents chaleureux et impliqués.

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J’ai également pu profiter de ma présence à l’Ambassade pour échanger avec  Frédéric RAUSER
Conseiller de coopération et d’action culturel. Le Lycée Français à Dublin (LFI) accueille des élèves en nombre toujours croissants (500) et se retrouve dans une situation délicate faute d’espace. Par ailleurs, le lycée a la particularité d’accueillir des élèves en famille d’accueil souhaitant parfaire leur anglais le temps d’une année de scolarité. Les élèves de collège peuvent suivre un cursus euro campus en Anglais, Français et Allemand. Toutefois les élèves suivant le programme français ne peuvent pas se présenter à la fois au baccalauréat français et au diplôme équivalent irlandais n’ayant pas le niveau suffisant en langue irlandaise (gaélique).

 

J’ai ensuite une un échange très sympathique avec les Français de gauche à Dublin, rencontre organisée par Henry Leperlier, Conseiller culturel mais aussi Président de Français du Monde et secrétaire de la section PS de Dublin.

Pierre Klein ATD - Henry Leperlier et epouse