Le Conseil national du Parti socialiste a présenté les listes des candidats socialistes pour les huit régions européennes.
Pour la liste rassemblant l’lle de France et les Français de l’étranger, je serai en 4ème position. C’est une grande fierté de pouvoir représenter le Val de Marne à cette position charnière. Vous pouvez compter sur ma mobilisation et mon engagement total pour défendre les propositions du Parti socialiste européen, à commencer par celles concernant l’accès l’emploi des jeunes.
Voici ce que j’avais prévu de dire hier matin en Conseil national.
La bataille que nous devons mener pendant cette campagne est bien celle de la réorientation de l’Europe vers la croissance et l’emploi.
Nous devons bâtir un véritable pilier social européen.
Notre priorité : miser sur la jeunesse européenne.
C’est la bataille de la majorité présidentielle, celle de François Hollande.
Nous avons décidé de commencer tôt notre campagne. Profitons-en pour marteler ce message : l’emploi des jeunes est notre priorité !
Le chômage qui touche la jeunesse atteint des niveaux inacceptables : près de 6 millions de jeunes sont sans emploi, 7,5 millions sans emploi ni formation.
Nous ne pouvons tolérer qu’une génération soit sacrifiée, qu’elle ne trouve pas à s’insérer dans le monde du travail.
C’est aussi un enjeu économique pour l’ensemble de l’Europe ; c’est une exigence sociale sérieuse ; et c’est un impératif politique.
Les jeunes européens pensent qu’ils vivront plus mal que la génération qui les a précédés. C’est insupportable. Beaucoup d’entre eux n’ont connu que l’Union européenne et l’ouverture des frontières, mais ils risquent aujourd’hui de s’en éloigner.
L’Europe doit faire confiance aux jeunes pour leur redonner confiance. Elle doit donner à la jeunesse les moyens de réaliser ce dont elle est capable.
L’Europe n’a de sens que si elle offre à la jeunesse la perspective d’une vie meilleure.
L’Europe se doit d’adresser un message à sa jeunesse. Mais, plus que cela, elle a le devoir de lui donner les moyens de réaliser ce dont elle est capable.
François Hollande a fait de la jeunesse sa priorité. Mardi dernier, en réunissant 23 chefs d’Etat et de gouvernement européens à Paris, il est passé aux actes.
Tous l’ont suivi dans les orientations qu’il a voulu fixer pour l’Europe. On entend souvent que la réorientation de l’Europe n’avance pas ? Et bien, voici un résultat visible du contraire!
Pour la première fois, à Paris, à l’initiative de François Hollande, l’Europe s’est réunie pour parler, non pas des banques ou de la zone euro, mais de l’emploi des jeunes et a abouti à un résultat concret : 1 objectif, 1 calendrier, 1 plan d’action.
– 1 objectif : que chaque jeune puisse bénéficier de dispositifs lui proposant un emploi de qualité, une formation, un apprentissage ou un stage.
C’est le sens de la « Garantie pour la jeunesse » que nous voulons généraliser pour qu’elle soit adoptée par tous les Etats européens.
De quoi s’agit-il ? De permettre dans les quatre mois à un jeune sans emploi ou sortant du système éducatif, de se voir proposer une nouvelle formation, un enseignement, un apprentissage ou un emploi.
1 calendrier resserré de 2 ans a été fixé pour engager les moyens prévus et obtenir des résultats concrets. Nous devons parvenir à faire nettement baisser le chômage des jeunes dans les deux prochaines années.
Et 1 plan d’action décliné en 3 priorités :
La première : la formation et l’apprentissage, pour que chaque jeune ait accès à une éducation de qualité, qui le prépare aux métiers d’avenir ;
La deuxième priorité c’est l’insertion dans l’emploi : chaque jeune doit pouvoir bénéficier d’une information complète et d’un accompagnement vers le marché du travail et notamment ceux qui sont le plus en difficulté, ceux qui sont le plus éloignés du marché du travail ;
La troisième c’est l’aide à la création de leur propre entreprise: aucun jeune ne doit être découragé de créer son entreprise du fait de procédures trop lourdes ou d’un accès au crédit trop difficile.
Les financements aussi sont prévus, pas moins de 45 Mds € sur 3 ans pour mettre en œuvre ce plan d’action,
Seule l’Europe peut donner de nouvelles perspectives, celles de découvrir d’autres pays, de se former ou de travailler ailleurs. Nous avons aussi le projet de mettre en place un véritable service public européen de l’enseignement supérieur et de créer un fonds européen d’aide à la mobilité étudiante. Le programme Erasmus sera ainsi élargi aux apprentis et le programme Leonardo renforcé.
Nous pourrions aussi proposer d’étendre à l’échelle européenne notre modèle de volontariat civil en entreprise (VIE). Il permet aux jeunes (de 18 à 28 ans) de vivre dans le cadre du volontariat civil une mission professionnelle à l’étranger pour une entreprise française. Cette expérience humaine et professionnelle constitue pour eux un tremplin exceptionnel pour s’intégrer dans le monde du travail. Un modèle de VIE, construit au niveau européen, c’est l’assurance de davantage de mobilité pour nos jeunes en Europe, mais aussi une ouverture au monde, et une insertion plus rapide dans le monde de l’entreprise. Si les jeunes italiens pouvaient être VIE d’entreprises allemandes, les jeunes français VIE d’entreprises danoises, se construirait demain l’ADN des futures entreprises européennes.
Oui, la mobilité ne doit pas être réservée aux seuls étudiants mais doit concerner chacun, quel que soit le métier auquel il se destine, qu’il soit futur tourneur ou ingénieur. Nos meilleurs artisans, en France, sont formés depuis des siècles dans ce principe, par les Compagnons du Tour de France. C’est vers cela que l’Europe doit aller : des Compagnons du Tour d’Europe.
Il faudra aller plus loin encore en particulier pour garantir une qualité des emplois. Nous ne pouvons pas nous contenter de considérer que n’importe quel emploi est un bon emploi. Les jeunes sont les plus touchés par les contrats précaires, les mauvaises conditions de travail, les très faibles rémunérations. C’est un handicap pour accéder à l’autonomie, pour prendre un bon départ, s’installer, fonder une famille, et aussi pour avoir confiance et progresser dans son métier.
La dimension sociale de l’Europe doit prendre chaire : elle doit assurer un salaire minimum, de bonnes conditions de travail, veiller à ce que la libre circulation des personne ne permette pas de concurrence déloyale ou de dumping social – là encore, François Hollande a été très claire sur sa volonté de voir la directive détachement réorientée. Ce sont autant d’enjeux qui ne sont pas dissociables de la question de l’emploi, sur lesquelles nous devons continuer à nous battre.
L’Union européenne peut apporter un soutien déterminant à l’emploi des jeunes : en permettant de confronter les pratiques et d’identifier les meilleures solutions ; en définissant des priorités communes et en mettant en cohérence les actions conduites ; en mobilisant des instruments financiers spécifiques, qui s’adressent en particulier aux Etats et aux régions confrontés aux défis les plus importants ; en renforçant enfin la mobilité pour ouvrir à la jeunesse des opportunités à travers le continent.
Les partenaires sociaux, qui ont adopté en juin dernier un « Cadre d’action sur l’emploi des jeunes », seront pleinement associés à l’ensemble des actions conduites et devront y participer activement. L’engagement des entreprises, qui créent les emplois, contribuent à la formation et définissent les besoins du marché, est aussi indispensable.
Nous avons une triple exigence :
Rapidité, parce qu’il y a urgence ;
Solidarité, parce que nous ne pouvons pas abandonner une génération ;
et enfin, qualité, parce que nous devons proposer des emplois et des formations qui correspondent à de véritables perspectives pour les jeunes.
Pour réussir, nous avons besoin de la mobilisation de tous, et nous avons besoin de croissance.
Bref, nous avons du pain sur la planche !!!