L’Europe doit se doter d’une politique industrielle européenne ambitieuse #Alstom #Caterpillar

Le Parlement européen agit! Aujourd’hui, il a adopté une résolution pour exiger une politique européenne proactive de réindustrialisation – au lendemain de l’annonce des fermetures chez Caterpillar et Alstom-, présentée par Edouard Martin et Maria Arena.

Voici mon explication de vote:

Aujourd’hui, pour réagir aux annonces de fermeture des usines de Caterpillar en Belgique et d’Alstom en France, le Parlement européen a adopté, à l’initiative du Groupe des socialistes et démocrates, une résolution pour réclamer une véritable stratégie de ré-industrialisation de l’Europe. J’ai voté en faveur de cette résolution qui reprend plusieurs éléments concrets pour relancer et l’industrie européenne face à une concurrence étrangère déloyale, pour mieux défendre les emplois et enfin pour demander la réorientation des politiques austéritaires qui minent les investissements publics. Avec cette résolution, les députés européens envoient également un message fort pour sanctionner les multinationales, comme Caterpillar, qui privilégient une rentabilité financière aveugle au détriment d’une approche industrielle. Ainsi, grâce à l’engagement des socialistes, le Parlement européen s’est prononcé en faveur de sanctions pour les entreprises qui pratiquent des licenciements boursiers. Je me félicite également que la résolution appelle à transposer au niveau européen la Loi Florange, adoptée en France, pour obliger les multinationales à rechercher au préalable un repreneur en cas de fermeture d’un site industriel. La Commission doit maintenant faire des propositions au Parlement européen pour revitaliser le tissu industriel européen qui constitue un pilier vital de notre économie.

Voici le communiqué de presse de la Délégation socialiste française:

Le Parlement européen a adopté, aujourd’hui, une résolution au lendemain de l’annonce des fermetures chez Caterpillar et Alstom.

Longtemps, les mots « politique industrielle » ont été oubliés en Europe. Ce n’est plus tout à fait le cas depuis quelques années, dans les paroles au moins : mais il est urgent que les actes suivent. Nous avons besoin d’une politique industrielle européenne ambitieuse pour ne pas laisser des pans entiers de notre industrie disparaître.

Le point de départ, c’est d’anticiper les restructurations et de renforcer le dialogue social avec tous les acteurs concernés au niveau européen, national et local afin d’éviter les pertes d’emplois et les licenciements comme le Parlement européen l’avait demandé avec force dans le précédent mandat. Pour cela, nous proposons que l’Union européenne encadre les restructurations en Europe.

En ce qui concerne l’industrie ferroviaire en France et en Europe, la Commission européenne doit prendre conscience qu’il s’agit d’un pilier de l’économie européenne, ce que nous avons redit pendant le débat : 1 million d’emplois directs et 1,2 million d’emplois indirects. C’est un secteur-clé pour la réindustrialisation et un excellent vecteur de relance de la croissance, encore plus après l’Accord de Paris.

En juin 2016, le Parlement européen appelait justement la Commission à stimuler les commandes publiques dans le secteur ferroviaire grâce à la pleine utilisation des fonds européens. Cette résolution doit s’appliquer !

Enfin, l’Union doit jouer son rôle de protection et de défense de ses industries et des emplois face à une concurrence internationale toujours plus rude et, en particulier, l’émergence de grands groupes, notamment en Chine, qui bénéficient de subventions publiques massives.

L’Union européenne ne doit plus être l’idiote du village planétaire et doit définir une vision plus stratégique et offensive en matière de politique industrielle : il y a urgence, les cas Alstom et Caterpillar nous le rappellent !

Pour la sauvegarde du site d’Alstom à Belfort

Lors de la session plénière du Parlement européen de septembre, les députés européens se sont mobilisés afin d’envoyer un message de soutien aux ouvriers des sites industriels d’Alstom à Belfort et de Caterpillar à Gosselies, en Belgique.

Lors du débat, nous avons réitéré nos appels pour une véritable politique industrielle européenne capable de protéger nos industries d’une concurrence internationale parfois déloyale mais aussi capable de soutenir activement les investissements sur le long terme.

J’ai ainsi appelé la Commission à utiliser pleinement le potentiel de tous les fonds européens et notamment du Plan Juncker pour relancer la commande publique dont l’industrie ferroviaire dépend fortement. Dans cette perspective j’ai également rappelé que le renforcement de la flexibilité budgétaire est primordial pour desserrer les contraintes qui brident l’investissement public en Europe.

La Commission doit prendre ses responsabilités et les différentes résolutions et votes du Parlement européen, que ce soit sur le quatrième paquet ferroviaire, sur  la compétitivité de l’industrie ferroviaire ou encore sur le Plan Juncker, doivent être pleinement prises en compte pour soutenir des piliers de notre tissu industriel européen.

Enfin, les députés du groupe des socialistes et démocrates ont aussi pointé du doigt les manquements des dirigeants industriels qui privilégient une rentabilité financière de court terme au détriment du maintien de l’emploi, des compétences et d’une vision industrielle de long terme.

Voici le texte de mon intervention :

« Chers Collègues,

Je me réjouis que notre Parlement ait fait preuve de réactivité sur la situation des sites industriels de Caterpillar à Gosselies et d’Alstom à Belfort. Avec ce débat nous montrons qu’il ne s’agit pas d’un débat franco-belge mais bien d’un enjeu européen, celui de la mise en place d’une réelle politique industrielle européenne.

Il y a deux mois, dans cette même assemblée, nous avions adopté une résolution pour demander à la Commission de soutenir d’avantage l’industrie ferroviaire européenne et d’utiliser tout le potentiel des fonds européens et du Plan Juncker pour soutenir les commandes publiques.  Il y a cinq mois nous votions le volet technique du 4ème paquet ferroviaire fortement encouragé par les industriels du secteur dont Alstom car il permettait une harmonisation des règles et des produits au sein de l’UE.

Les votes du Parlement européen doivent être entendus, par les citoyens, les institutions mais aussi par les entreprises !

Nous avons un énorme défi à relever celui de la protection de notre industrie face à une concurrence internationale toujours plus dure et parfois déloyale. La Commission doit fixer les règles et limiter l’entrée sur notre marché des groupes étrangers qui bénéficient de subventions massives, et mettent à mal notre industrie ; mais ce débat pose aussi l’échec d’une politique budgétaire qui bride les investissements publics, il faut plus de flexibilité si l’on veut être en mesure de soutenir notre industrie, c’est un enjeu fondamental.

Enfin, ce débat, au fond, c’est aussi et avant tout celui de la défense des femmes, des hommes et des familles entières qui se retrouvent directement impactés. Et si les gouvernements peuvent agir et agissent, les dirigeants industriels doivent aussi prendre leur responsabilité afin de prendre en compte le facteur humain plutôt que de privilégier toujours une pure logique de rentabilité. »