Lundi 15 février je suis intervenue à l’occasion d’une réunion intersection de la 11ème circonscription du Val-de-Marne en présence de Jean-Yves Le Bouillonnec, député-maire de Cachan, Dominique Barjou, conseillère régionale et Hélène de Comarmond, vice-présidente du conseil départemental et première adjointe au maire de Cachan.
J’ai ouvert le débat par un point d’actualité sur l’Europe et notamment sur la question du dumping social et du salaire minimum dans les transports. Ces thématiques qui touchent l’ensemble du secteur des transports (routier, aérien, ferroviaire et maritime) revêtent une importance cruciale pour les ressortissants de l’Union européenne. Aujourd’hui il y a des travailleurs détachés dans toute l’Europe qui sont prêts à travailler pour des salaires excessivement bas dans les pays les plus riches. C’est un vrai problème qui pose la question du maintien des droits sociaux et de la concurrence déloyale.
Un autre exemple illustre assez bien le manque d’harmonisation sur la question sociale : certains pays comme l’Irlande par exemple, attirent beaucoup de capitaux et de salariés du fait de leur attractivité liée à l’installation de grandes multinationales. Cependant, les droits sociaux sont très limités : le système de santé est cher et de mauvaise qualité, le droit à l’avortement inexistant, et il est très difficile de se loger. C’est la conséquence de l’ultra libéralisation du modèle irlandais, qui possède ainsi des conditions de vie inadéquates !
Dans ce contexte, le chantage engagé par D Cameroun en vue de la préparation de son referendum et de la menace de la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne avec le Conseil, la Commission et les Etats-Membres renforce l’axe ultra libéral au sein du Parlement européen.
La radicalisation du discours et des intentions a pour mérite de clarifier l’échiquier politique et le comportement des groupes dans leurs votes. Aujourd’hui, trois blocs coexistent au niveau européen :
-Celui des progressistes, qui sont en faveur de l’ouverture des frontières et de l’accueil des réfugiés.
-La droite classique, avec qui on peut trouver des points d’accord sur les questions migratoires mais qui reste fermée sur les questions économiques.
-Et le bloc des extrêmes avec qui les discussions sont impossibles.
L’actualité bouillonnante renforce les divisions et les affrontements entre les trois blocs. C’est pourquoi il est important de se recentrer sur des questions essentielles et d’avancer vers une nouvelle étape, comme le renforcement de la zone européenne et l’harmonisation sociale et fiscale.
Par ailleurs, il ne faut pas laisser la logique économique éluder les questions sur l’état de droit au sein de l’Union européenne. Ces valeurs représentent le fondement de l’Union mais malheureusement elles sont trop souvent battues en brèche dans de nombreux Etats (comme par exemple en Hongrie, en Pologne, au Danemark, …) ; et quand les grands principes fondateurs de l’Union européenne sont mis à mal, il faut absolument avancer et faire en sorte de les préserver.
Tous ces sujets sont passionnants au quotidien et la construction de l’Europe se poursuit à grands pas. Les Parlementaires obtiennent des victoires qui font bouger les choses à l’échelle européenne ; comme par exemple la création de la commission d’enquête sur l’affaire Volkswagen, dont je suis membre. C’est une véritable victoire pour l’Europe, aucune commission d’enquête ne s’étant constituée depuis le scandale de la vache folle ! Alors même si les institutions européennes émettent principalement des avis sans contrainte pour les États membres, nous faisons en sorte d’aller plus loin pour arriver à un véritable changement. La commission d’enquête va pouvoir demander des comptes aux Etats-membres ; c’est la preuve que les choses bougent.
L’Europe est aujourd’hui menacée d’imploser et il incombe aux progressistes européens de saisir le débat sur une révision des Traités, de la gouvernance de la zone Euro, pour appuyer notre demande de création de deux nouveaux pactes : un pacte de l’Etat de droit et un pacte de la solidarité.