Déploiement des infrastructures de carburants alternatifs en Europe

Je suis intervenue ce matin dans le cadre du débat, en commission parlementaire des transports, sur le déploiement en Europe des infrastructures de carburants alternatifs. La décarbonisation des transports est un impératif absolu que personne ou presque ne conteste, mais au-delà de ce constat, encore faut-il se mettre d’accord sur la feuille de route à suivre. L’Europe dispose déjà d’une directive de déploiement des infrastructures de recharge, qui sont indispensable à la transition énergétique dans les transports, mais cette directive se révèle à l’usage mal adaptée, dans une thématique industrielle qui évolue et innove très vite, et finalement on constate que les carburants fossiles continuent de largement dominer les transports. Il est clair qu’il nous faut une législation plus adaptée. Malheureusement, la Commission s’est réveillée trop tard, et s’est contentée d’une communication là où il aurait fallu une nouvelle directive. Mais les parlementaires sont nombreux à vouloir réviser ce texte, espérons que l’Union européenne arrivera à se saisir du sujet avant qu’il ne soit trop tard !

Merci Madame la Présidente, et merci à Ismaïl Ertug, le rapporteur, et aux shadow rapporteurs. Le sujet est par essence européen, car les véhicules ne s’arrêtent pas aux frontières, le CO2 non plus. C’est un enjeu fondamental de la mobilité de demain, c’est pourquoi il est important que l’on s’en saisisse, mais comme ça a déjà été dit, notamment par Ismaïl Ertug, le calendrier est un peu dommageable puisqu’on arrive en fin de mandature, et que ce n’est qu’un rapport d’initiative, alors que le sujet nécessiterait d’être beaucoup plus conséquents, pour qu’on ait enfin une doctrine européenne efficace en la matière.

Ce sujet touche à la fois à nos capacités industrielles, mais aussi, cela a été rappelé par Keith Taylor, aux équilibres géopolitiques internationaux, à la confiance des consommateurs (qui veulent être sûrs de pouvoir recharger leur véhicule où qu’ils se déplacent), mais aussi à l’innovation européenne, ainsi qu’aux débouchés de plusieurs filières agricoles. Il s’agit de problématiques trop vastes et trop importantes pour être rapidement balayées. Le réseau de distribution actuel de carburants alternatifs n’est pas adéquat, cela fait consensus, mais définir ce qu’il faut, où, dans quel calendrier d’installation, tout ceci sont des points de discussion qu’il faudra bien remettre sur la table un jour ou l’autre, et si possible avant d’avoir dépassé les 2 degrés de réchauffement !

Créer et entretenir le réseau de carburants alternatifs qu’il nous faut pour respecter l’accord de Paris, et au passage asseoir le leadership européen en la matière, demande des financements, et une stratégie qui fasse consensus. L’union européenne en a la capacité, mais il faut alors traiter le sujet de façon vraiment prioritaire, et pas à la va-vite au milieu de tous les autres dossiers transports en souffrance.

Stratégie de l’UE pour le gaz naturel liquéfié

Hier, lors de la commission des transports du Parlement européen nous avons discuté de la stratégie de l’Union pour le gaz naturel liquéfié et le stockage du gaz. Dans ce cadre, nous avons notamment discuté des initiatives européennes pour promouvoir une transition vers des systèmes de transports plus  durables.

Le 16 février 2016, la Commission européenne a présenté sa nouvelle stratégie pour le gaz naturel liquéfié et le stockage du gaz. Dans ce cadre, la commission des transports du Parlement européen est amenée à donner un avis pour valoriser le rôle des transports dans cette stratégie.

Tous les députés ont accueilli favorablement cette stratégie et souligné le potentiel du GNL pour diversifier les sources d’approvisionnement de l’UE mais aussi pour réduire les incidences environnementales des transports. Aussi, nous avons longuement discuté des enjeux liés à l’application de la directive « carburants alternatifs » qui vise à inciter les États membres à mettre en place des points de ravitaillement en GNL sur les corridors RTE-T et dans les ports maritimes et intérieurs.

Pour compléter l’avis de notre commission et renforcer son volet environnemental, j’ai déposé plusieurs amendements pour faire des recommandations concrètes en matières législatives. J’ai également souligné l’importance de traiter des enjeux liés au développement du biogaz, qui représente une véritable alternative durable aux carburants conventionnels.

Lors de mon intervention hier en Commission j’ai eu le plaisir de remplacer notre shadow rapporteur, Theresa Griffin, qui ne pouvait malheureusement pas se rendre disponible.

https://youtu.be/-gP9dyZeZqo

Verbatim de l’intervention en tant que remplaçante de Theresa

Chers collègues,

Theresa ne peut pas être présente et elle m’a demandée de bien vouloir l’en excuser et je voulais d’abord dire, parce que c’était un très beau match hier, bravo à cette équipe du Portugal. J’ai soutenu la France jusqu’au bout, mais c’est une très belle équipe et je tenais à le dire. Un grand bravo !

Je reviens maintenant à ce que souhaitait dire Theresa. Tout d’abord elle souhaitait remercier Claudia pour le travail accompli jusqu’à présent et les bons compromis trouvés.

Le texte fait en effet largement référence aux énergies renouvelables et aux efforts nécessaires afin de « décarboner » notre économie.

Le texte propose un bon équilibre sur les défis à venir et notamment sur la nécessité de construire une Union de l’Énergie solide et de s’assurer que l’utilisation du gaz naturel liquéfié est durable.

Au cours des réunions de shadow, notre groupe a souhaité renforcer certaines priorités et elles ont été prises en compte par le rapporteur dans le texte final:

Notamment : faire preuve de prudence pour développer les infrastructures de gaz naturel liquéfié et s’assurer que la construction de nouvelles infrastructures reflète réellement la demande européenne en gaz; s’assurer aussi de l’utilisation la plus efficace possible des terminaux et infrastructures de gaz naturel liquéfié existants.

Pour conclure, notre groupe considère qu’il est essentiel de rappeler à la Commission les appels successifs du Parlement Européen pour des objectifs climatiques contraignants et ambitieux pour 2030.

Theresa souhaite à nouveau remercier Claudia pour le texte final.

Merci de votre attention.

https://youtu.be/hz4oH8vB40k

Cette fois-ci je parle en mon nom.

Le développement des carburants alternatifs est fondamental, et je pense que l’on peut parler de carburants alternatifs, pour atteindre les objectifs climatiques de l’UE et ceux du Livre Blanc des transports. Et c’est pourquoi il est important que notre commission adopte un avis ambitieux sur la de la stratégie de l’Union pour le gaz naturel;

A mon sens, plusieurs points pourraient être renforcés :

Premièrement, il me semble important de faire référence au biogaz et au GNL produits à partir de sources d’énergies durables qui présentent un véritable potentiel pour l’avenir des carburants propres ;

Deuxièmement il conviendrait de faire une référence claire aux enjeux liés à la révision des directives « énergies renouvelables » et « qualité des carburants ». Cet avis devrait nous permettre de faire des recommandations législatives concrètes pour développer le biogaz et le GNL en demandant à la Commission de proposer :

Un nouvel objectif post-2020 relatif à la part des énergies renouvelables dans les transports d’ici 2030 ; et un nouvel objectif post-2020 relatif à la réduction de l’intensité carbone des carburants utilisés dans les transports.

Enfin, toujours dans une optique de recommandations concrètes, il serait aussi pertinent d’inclure une référence à la possibilité de mettre en place un équivalent CO2 pour les émissions des hydrocarbures notamment à des fins d’information des consommateurs.

C’était le sens de mes amendements, qui j’espère trouveront leur place dans les amendements de compromis.