Quelle politique européenne contre le racisme et les discriminations? Quelles réalités dans les différents pays d’Europe

C’est avec plaisir que j’ai ouvert le séminaire « United for equality » organisé par la Maison des Potes ce mercredi 31 octobre. En présence d’experts et d’associations, nous avons discuté du cadre européen contre les discriminations et le racisme.

Dans les années 2000, à la suite de l’onde de choc provoquée par l’entrée de l’extrême-droite au gouvernement autrichien, l’Union a voté deux directives majeures pour la lutte contre les discriminations. Elle a également instauré dans chaque État des institutions chargées de la défense du droit à la non-discrimination. Mais ce combat s’est essoufflé au fil des années, considéré comme dérisoire à côté des mesures économiques ou budgétaires.

Si la Commission européenne a immédiatement sanctionné le budget du gouvernement italien, elle n’a rien dit sur leur refus d’accoster l’Aquarius, au mépris pourtant des lois internationales. Un changement de paradigme est aujourd’hui nécessaire pour lutter contre les discriminations en Europe. La mobilisation des citoyennes et citoyens, notamment lors des élections européennes à venir, est plus que nécessaire.

Les eurodéputés socialistes et radicaux se mobilisent à Strasbourg pour défendre les LGBTI dans le monde et en Europe

Communiqué de la Délégation socialiste française

Cette semaine à Strasbourg, les eurodéputés socialistes et radicaux s’exprimeront à plusieurs reprises pour défendre les LGBTI. La délégation socialiste et radicale continuera ainsi un travail entamé depuis plusieurs années avec HES·Socialistes LGBT+.

Cela fait déjà plus d’un an qu’éclatait, aux portes de l’Europe, le scandale des exactions perpétrées à l’encontre des personnes LGBTI en Tchétchénie. Les eurodéputés socialistes et radicaux avaient soutenu une résolution du Parlement européen demandant la libération immédiate des personnes détenues et la mise en place d’une enquête crédible et indépendante. Plus d’un an après notre première résolution, nous demandons des comptes à la Commission européenne et au Conseil sur son action.

Les eurodéputés socialistes et radicaux défendront également les droits des personnes LGBTI en Roumanie où un référendum sera organisé début octobre pour inscrire dans la Constitution une définition du mariage comme étant uniquement entre un homme et une femme. Aucune protection juridique n’existe pour le moment pour les couples de même sexe dans ce pays, alors que depuis 2015 la CEDH impose aux États de proposer un partenariat civil. Ce type de référendum est l’occasion pour les forces conservatrices de stigmatiser les personnes LGBTI.

Avec HES·Socialistes LGBT+, la délégation socialiste et radicale française continuera de défendre l’application de la feuille de route LGBTI du Parti socialiste européen, et de dénoncer les manquements des gouvernements européens, membre ou non du PSE, aux obligations de protection de tous leurs citoyens.

Débat sur les minorités en Europe

Jeudi 31 mai j’ai participé à la projection/débat organisée par la Maison de l’Europe de Paris en collaboration avec la mairie du 18ème arrondissement, à l’auberge de jeunesse Yves Robert. L’occasion de visionner le film suédois Sami Blood qui a reçu le 11ème prix Lux du Parlement européen et qui traite des discriminations subies par les minorités européennes à travers l’histoire d’une jeune Sami, peuple autochtone du Nord de la Suède, la Norvège et la Finlande. Cet événement s’inscrit dans le cadre du mois de l’Europe pour lequel la mairie a organisé beaucoup d’évènements.

Le film raconte l’histoire d’une vieille dame qui accompagne son fils sur la terre de ses origines, au Nord de la Suède, pour l’enterrement de sa sœur. Les souvenirs des humiliations qu’elle a subies, adolescente, lui reviennent en mémoire. Après avoir changé d’identité pour échapper à un destin trop étroit, le rejet de ses origines lui apparaît soudain comme un mensonge à elle-même. Traduction de « Sang lapon », le terme Saami désigne ce peuple autochtone du nord de la Suède, de la Norvège et de la Finlande, « Sami blood » est le récit initiatique d’une jeune femme en quête de respect et de liberté.

Suite à la projection, je suis intervenue sur le sujet des minorités aux côtés d’Eva Joly, eurodéputée du groupe Les Verts ; Hermano Sanches Ruivo, conseiller délégué à la Ville de Paris et Cédric Gouverneur, journaliste indépendant qui a beaucoup travaillé sur ces questions. Ce fut l’occasion de répondre aux questions posées par l’auditoire.

Lors de mon intervention j’ai rappelé que l’année dernière la majorité des députés européens avaient voté pour ce film qui a été primé ; c’est dans le respect de la devise de l’Union européenne « Unie dans la diversité », que le sujet des minorités prend tout son sens. De nombreux députés travaillent sur le sujet et s’engagent quotidiennement dans la lutte contre les discriminations des populations minoritaires et notamment pour la protection et la reconnaissance des populations Rroms, premières victimes de la discrimination. Nous avons cette richesse en Europe de bénéficier de nos différentes cultures, notamment grâce aux plus de 60 langues et nous devons pérenniser cette pluralité. Il y a une réalité à combattre, il n’y a pas de majorité et de minorité, nous sommes un ensemble et nous faisons tous partie de l’Europe.

La projection nous a amenés à parler de nombreux sujets, notamment de l’accueil des réfugiés en Europe. Dans le cadre des mouvements de populations, le règlement de Dublin révisé par le Parlement européen, mettrait fin au système de gestion du dossier d’asile par le pays d’entrée du migrant ; il s’agit d’une demande du Parlement européen. Nous attendons maintenant la décision du Conseil. Par ailleurs, j’ai redit que le contexte géopolitique mondiale influait sur les mouvements de populations ; et l’émergence des réfugiés climatiques nous obligent à travailler autrement sur l’accueil des migrants. En conclusion j’ai rappelé que la ville de Paris a été trop longtemps seule à s’occuper des réfugiés, alors qu’il existe des financements européens. Par ailleurs les Etats ont un rôle à jouer dans les procédures d’accueil et ils doivent prendre leur responsabilité, tout autant que l’Europe.

Nous avons également abordé les questions relatives à la protection de notre environnement, également très présent dans le film, l’occasion d’informer du combat au Parlement européen pour interdire les minerais de sang, le glyphosate et les pesticides.

Le Parlement européen adopte sa résolution en faveur des Rroms

J’ai voté en faveur d’une Résolution du Parlement sur l’intégration des Rroms dans l’Union européenne. L’antitsiganisme perdure au sein des sociétés européennes : les Roms sont privés de leurs droits fondamentaux et continuent de subir de nombreuses discriminations. La situation est d’autant plus inquiétante pour les enfants quand un tiers des foyers n’a pas accès quotidien à l’eau potable ou à des sanitaires. Les problèmes de santé qui en découlent sont alarmants.

Le message du Parlement est clair : l’antitsiganisme est une forme de racisme et c’est intolérable et condamnable. Et malgré les efforts déployés par la Commission, ce racisme est persistant et se manifeste à tous les niveaux de la société. Nous demandons donc des efforts supplémentaires et une véritable volonté politique. Entres autres, nous demandons aux Etats membres de mettre en oeuvre les directives relatives à l’égalité de traitement et nous demandons la Commission de les faire respecter, même s’il faut engager des procédures en manquement.

L’antitsiganisme, et plus généralement la lutte contre toutes les formes de racisme, doit être parmi les priorités du cadre européen de l’après-2020.

Discriminations envers les Rroms : il faut continuer à améliorer la situation, mais c’était peu visible dans l’hémicycle !

Communiqué de la délégation socialiste française

Le 8 avril prochain, nous célèbrerons le 46ème anniversaire de la fondation de « l’Union Romani Internationale », journée qui est devenue la journée internationale des Rroms.

Les eurodéputés socialistes et radicaux ont souhaité, au cours d’un débat – voir ci-dessous – organisé hier au Parlement européen, souligner les aspects positifs de ce qui a déjà été fait au niveau de l’Union, notamment au travers des projets d’insertion qui sont menés dans certains Etats membres.

Mais la réalité s’impose : les conditions de vie de cette minorité demeurent largement à améliorer. Des discriminations graves en matière d’éducation, de logement ou d’accès à la santé persistent.

Pour nous, l’Union européenne doit renforcer la lutte contre ces discriminations et l’extrême-pauvreté qui touche cette communauté de 10 millions de personnes. Il faut en outre inciter, partout en Europe, à la reconnaissance des victimes du génocide des Rroms.

Aujourd’hui encore, plusieurs députés européens d’’extrême droite et de droite radicale, toujours prompts à montrer du doigt un bouc émissaire, se sont vautrés dans le racisme anti-Rrom. Nous souhaitons d’ailleurs que le « débat » de ce 6 avril connaisse des suites, tant il a été marqué par plusieurs propos indignes et probablement punissables.

Débat sur le #MuslimBan au Parlement européen

Communiqué de la délégation socialiste française

Choqués par le décret de M. Trump, les eurodéputés socialistes et radicaux ont demandé qu’un débat sur le #MuslimBan soit organisé en urgence en plénière au Parlement européen.

Alors que le débat s’ouvre au Parlement européen, les membres de la délégation socialiste française déclarent :

« Dès ce week-end, nous avons dénoncé avec force cette mesure discriminatoire et nous saluons les condamnations claires et fortes de la France et de l’Allemagne, les mobilisations citoyennes massives aux États-Unis et en Europe et enfin la réaction de Barack Obama – dont on n’imaginait pas si rapidement le retour médiatique, mais la situation l’exigeait ».

« Nous considérons que toutes les institutions européennes doivent réagir et montrer un visage déterminé pour dénoncer ce qui va à l’encontre de nos valeurs. Peut-être que le débat permettra de rompre le silence assourdissant du Président du Parlement européen, M. Tajani, et du président du groupe PPE, M. Weber. A moins qu’il faille considérer que la tendance à droite soit le mutisme et le renoncement comme en a témoigné M. Fillon lors de son meeting dimanche ».

« L’Union européenne doit utiliser tout son soft power pour obtenir le retrait du décret et dire aux citoyens américains qui se mobilisent, aux démocrates et aux ressortissants visés par cette décision que l’Europe est avec eux. Elle ne doit pas hésiter à hausser le ton et poser des actes s’agissant par exemple de l’Ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Union européenne qui doit obtenir l’accréditation du Président du Conseil avant son arrivée ».