Jeudi 31 mai j’ai participé à la projection/débat organisée par la Maison de l’Europe de Paris en collaboration avec la mairie du 18ème arrondissement, à l’auberge de jeunesse Yves Robert. L’occasion de visionner le film suédois Sami Blood qui a reçu le 11ème prix Lux du Parlement européen et qui traite des discriminations subies par les minorités européennes à travers l’histoire d’une jeune Sami, peuple autochtone du Nord de la Suède, la Norvège et la Finlande. Cet événement s’inscrit dans le cadre du mois de l’Europe pour lequel la mairie a organisé beaucoup d’évènements.
Le film raconte l’histoire d’une vieille dame qui accompagne son fils sur la terre de ses origines, au Nord de la Suède, pour l’enterrement de sa sœur. Les souvenirs des humiliations qu’elle a subies, adolescente, lui reviennent en mémoire. Après avoir changé d’identité pour échapper à un destin trop étroit, le rejet de ses origines lui apparaît soudain comme un mensonge à elle-même. Traduction de « Sang lapon », le terme Saami désigne ce peuple autochtone du nord de la Suède, de la Norvège et de la Finlande, « Sami blood » est le récit initiatique d’une jeune femme en quête de respect et de liberté.
Suite à la projection, je suis intervenue sur le sujet des minorités aux côtés d’Eva Joly, eurodéputée du groupe Les Verts ; Hermano Sanches Ruivo, conseiller délégué à la Ville de Paris et Cédric Gouverneur, journaliste indépendant qui a beaucoup travaillé sur ces questions. Ce fut l’occasion de répondre aux questions posées par l’auditoire.
Lors de mon intervention j’ai rappelé que l’année dernière la majorité des députés européens avaient voté pour ce film qui a été primé ; c’est dans le respect de la devise de l’Union européenne « Unie dans la diversité », que le sujet des minorités prend tout son sens. De nombreux députés travaillent sur le sujet et s’engagent quotidiennement dans la lutte contre les discriminations des populations minoritaires et notamment pour la protection et la reconnaissance des populations Rroms, premières victimes de la discrimination. Nous avons cette richesse en Europe de bénéficier de nos différentes cultures, notamment grâce aux plus de 60 langues et nous devons pérenniser cette pluralité. Il y a une réalité à combattre, il n’y a pas de majorité et de minorité, nous sommes un ensemble et nous faisons tous partie de l’Europe.
La projection nous a amenés à parler de nombreux sujets, notamment de l’accueil des réfugiés en Europe. Dans le cadre des mouvements de populations, le règlement de Dublin révisé par le Parlement européen, mettrait fin au système de gestion du dossier d’asile par le pays d’entrée du migrant ; il s’agit d’une demande du Parlement européen. Nous attendons maintenant la décision du Conseil. Par ailleurs, j’ai redit que le contexte géopolitique mondiale influait sur les mouvements de populations ; et l’émergence des réfugiés climatiques nous obligent à travailler autrement sur l’accueil des migrants. En conclusion j’ai rappelé que la ville de Paris a été trop longtemps seule à s’occuper des réfugiés, alors qu’il existe des financements européens. Par ailleurs les Etats ont un rôle à jouer dans les procédures d’accueil et ils doivent prendre leur responsabilité, tout autant que l’Europe.
Nous avons également abordé les questions relatives à la protection de notre environnement, également très présent dans le film, l’occasion d’informer du combat au Parlement européen pour interdire les minerais de sang, le glyphosate et les pesticides.