Les élèves du lycée français de Lisbonne à la découverte du Parlement européen

Mardi 22 novembre, pendant la session plénière du Parlement européen de Strasbourg, j’ai reçu un groupe d’élèves du lycée français Charles Lepierre de Lisbonne. Il s’agissait d’un groupe d’élèves de mon ami Mehdi Benlahcen, professeur mais aussi Conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger pour le Portugal et Président du groupe Français du Monde à l’AFE.

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Les échanges ont tout d’abord porté sur le choix des commissions parlementaires par les eurodéputés. Dans mon cas, ayant travaillé sur la question des transports en tant que conseillère régionale j’ai naturellement eu la possibilité de siéger dans la commission des transports. Je suis également membre de la commission des Libertés civiles, de la justice et de la sécurité intérieure. Cette semaine par exemple, la question des violences faites aux femmes est au cœur du débat européen et je suis fière d’être rapporteure sur le texte d’adhésion de l’Union européenne à la convention d’Istanbul. J’ai sensibilisé les élèves sur ce sujet qui me tient à cœur.

Sur le fonctionnement interne des commissions et des réunions de groupe, j’ai expliqué qu’en commission thématique les eurodéputés votent et préparent des amendements sur les textes proposés par le Commission européenne et le Conseil. Dans le groupe des socialistes et démocrates, les 28 Etats sont globalement représentés. C’est un atout pour le travail d’unification que nous menons, même si certains débats sont parfois difficiles car les enjeux nationaux interfèrent sur des questions sensibles. Sur la défense par exemple, le contexte géopolitique actuel, empêche la création d’une véritable armée européenne de défense. Les socialistes allemands sont opposés à cette idée. Alors, même si les membres du groupe peuvent trouver des positions unanimes sur certains sujets, il y a des thématiques qui restent assez clivantes. Le salaire minimum européen en fait partie ; surtout quand on sait que les socialistes roumains ou polonais y sont farouchement opposés. Cependant, le but des groupes politiques au Parlement européen reste quand même de se mettre d’accord et de porter des idées partagées.

Lors des débats, les élèves étaient surpris par le nombre important d’eurodéputés français du Front national qui font partie du groupe ENF (Europe des nations et des libertés) au Parlement européen. J’ai donc expliqué que le Front national a réalisé des scores importants aux élections européennes de mai 2014 et la faible mobilisation, notamment des jeunes, y est pour beaucoup dans ces résultats. Les conséquences ont été terribles pour les autres partis politiques et la composition des groupes. Par exemple, la Délégation socialiste française se place en 6ème position des délégations du groupe S&D derrière la délégation allemande, italienne et roumaine ; alors même si cela ne nous empêche pas de travailler chaque jour pour la défense des intérêts français et européens, le poids des décisions n’est pas le même.

Une élève m’a posée la question de l’organisation de mon temps. Je lui ai répondu que les eurodéputés travaillent beaucoup, trois semaines par mois à Bruxelles et une semaine intense de plénière à Strasbourg. Par ailleurs, je partage mon temps entre le Parlement et ma circonscription d’élection (l’Ile-de-France) qui m’amène à beaucoup voyager à l’extérieur car je suis également élue pour les Français de l’étranger.

En conclusion des échanges j’ai rappelé que pour mener à bien son mandat de député européen la question de l’engament militant est essentielle, car il détermine la politique que l’on souhaite appliquer sur le territoire européen. Les socialistes défendent des valeurs humanistes qui ont vocation à développer les progrès sociaux à l’échelle européenne. C’est toujours avec plaisir que je reçois des groupes de visiteurs sur mon lieu de travail. C’est l’occasion pour eux de plonger au cœur du Parlement et de profiter de l’effervescence des plénières pour approfondir leurs connaissances des institutions européennes.

Déplacement à Londres

Mercredi 10 février, j’ai poursuivi mon déplacement en me rendant à Londres.

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Avec Morgane Marot, Conseillère à l’Assemblée des Français de l’étranger Europe du Nord et Conseillère consulaire du Royaume Uni, j’ai été reçue par Sylvaine Carta Le Vert, Consule générale de France à Londres, en présence de M. Eric Bayer, Consul général adjoint.

La communauté française à Londres est la 3ème plus importante communauté française à l’étranger après la Suisse et Bruxelles. Si le Consulat compte 122000 Français immatriculés, ce sont 300 000 Français qui vivent au Royaume Uni, mais aussi 90 000 visiteurs et 4 millions de touristes par an. Les services rendus par le Consulat notamment concernant les affaires générales et l’état civil (passeports, cartes nationales d’identité, transcription d’actes) s’apparentent à certaines compétences de communes mais ce sont seulement 75 à 80 agents qui travaillent au Consulat pour remplir ses missions.

La communauté française résidant à Londres compte une forte proportion de jeunes Français venus s’installer à la recherche d’un premier emploi. Ceux-ci sont rarement immatriculés au Consulat, vivent pour la plupart de contrats précaires et non protégés, partageant des co-locations de fortune, le coût du logement étant extrêmement cher à Londres. En outre l’accès à la santé, même s’il est ouvert à tous via le NHS, est problématique (durée d’attente pour avoir un rendez-vous, etc).

Depuis près de 8 ans de nouveaux profils de Français se sont également installés à Londres : des professions libérales (avocats et médecins).

L’enseignement français à Londres est fréquenté par de nombreux Français : 16000 élèves sont aujourd’hui scolarisé. Outre le lycée Charles de Gaulles, établissement en gestion directe de l’AEFE, un nouveau lycée privé accueille également des Français le Lycée Winston Churchill, mais les frais de scolarité pour entrer dans cet établissement de 10 000 livres (ils sont de 6000 £ à Charles de Gaulle), reste inaccessible pour de nombreuses familles.

Un plan école a été mis en place au Consulat avec la participation active des conseillers consulaires et notamment Morgane Marot pour améliorer l’accès aux écoles françaises et aux programmes FLAM qui permettent de suivre des enseignement en langue française pour les élèves qui n’ont pas eu de place dans les écoles françaises.

Une récente enquête conduite sur la taux de satisfaction des résidents français à l’égard du Consulat était de 97% ce qui laisse rêveur comparativement au ressenti des usagers métropolitains avec leurs administrations.

 

La soirée était dédiée à une réunion avec les militants et sympathisants socialistes française de Londres. Dans un pub, pour plus de convivialité encore mais en abordant des sujets européens et politiques très graves.

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La section de Londres est à l’image de la communauté française à l’étranger : très jeune  et dynamique! De nombreux étudiants participent aux réunions.

La situation de l’accueil des réfugiés et de la guerre en Syrie a été l’objet de nombreux échanges.

Mesures de relocalisation, réforme et application du droit d’asile européen, proposition pour un pacte de l’Etat de droit à la hauteur du pacte de stabilité.

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Le Brexit également et les socialistes français de Londres souhaitent participer activement à la campagne du Oui au maintien du Royaume Uni dans l’Union européenne.

Nous avons également discuté de la vie du PS et des prochaines échéances électorales. J’ai pu expliquer la feuille de route adoptée par le Conseil national samedi dernier et notamment le lancement des cahiers de la présidentielle, l’ouverture pour aller vers une Alliance populaire.

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