Economie d’énergie et lutte contre le dérèglement climatique : l’Europe va de l’avant !

Communiqué de la Délégation socialiste française

Le Parlement européen a validé aujourd’hui le résultat des négociations sur le « paquet énergie ». Les eurodéputés socialistes et radicaux se félicitent de ces textes législatifs ambitieux.

Le dérèglement climatique est là ; ses conséquences dramatiques se font chaque jour sentir de façon plus violente. Les tragédies se multiplient, que ce soit la répétition des épisodes cévenoles, des tornades, ou de la sécheresse extrême qui provoque, comme en ce moment, des incendies dévastateurs en Californie. Il faut agir.

Pervenche Berès, porte-parole socialiste pour les affaires économiques et membre suppléante de la Commission industrie, Karine Gloanec-Maurin, eurodéputée socialiste, Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, présidente de la délégation socialiste française ont déclaré à l’issue des votes : « L’Europe montre aujourd’hui résolument la voie à suivre en fixant des objectifs contraignants pour 2030 en matière d’énergies renouvelables : leur part devra atteindre les 32%. Pour l’efficacité énergétique, l’objectif non contraignant est de 32,5% d’économies d’énergie à l’horizon 2030. Comme souvent nous sommes venus à la table des négociations avec des chiffres un peu plus ambitieux, mais reconnaissons que l’effort est là ! »

« Ces textes constituent une belle victoire pour les socialistes européens, qui ont obtenu que cette transition énergétique se fasse de façon juste, à l’inverse de ce que fait le Gouvernement français : pour la première fois, des mesures obligatoires permettront de lutter contre la pauvreté énergétique. Tous les citoyens devraient avoir droit à la rénovation des logements pour renforcer leur efficacité énergétique et avoir accès à des technologies de chauffage et de refroidissement plus efficaces et donc plus économes ».

En plus de fixer des objectifs contraignants en matière d’énergies renouvelables, de nouveaux droits pour les petits producteurs ont été institués : les communautés, les coopératives et les individus, pourront désormais produire, consommer, stocker et vendre leur propre énergie renouvelable : plus de frais excessifs ou de démarches administratives compliquées.

Enfin, « l’accord prévoit qu’au moins 14% des carburants utilisés seront issus de sources renouvelables à l’horizon 2030. Il permettra dans le même temps de faire disparaître progressivement d’ici 2030, certains types de biocarburants issus de cultures vivrières ou, comme l’huile de palme, provoquant la déforestation. Nous aurions souhaité un calendrier plus serré car la terre doit d’abord et avant tout permettre de nourrir tous les citoyens et les forêts rester le poumon de la planète. Mais nous préférons engranger toutes ces victoires que de mettre en péril des textes déjà ambitieux ! ».

La fin de l’illusion Hulot

Communiqué de la Délégation socialiste française

Pour les eurodéputés socialistes et radicaux, le départ du Ministre de la transition écologique et solidaire dévoile aux yeux de tous ce que nous savions déjà : la politique menée par M. Macron et M. Philippe ne répond pas aux enjeux environnementaux, climatiques et de santé des Français et des Européens. Au Parlement européen, nous étions aux premières loges pour voir le double discours du gouvernement Macron sur le glyphosate, les pesticides, le dieselgate, l’huile de palme et le libre-échange (CETA, Mercosur…).

À l’occasion de ce départ, Nicolas Hulot a également révélé les coulisses des réunions de ce Gouvernement : nous avons appris que des lobbyistes, comme Thierry Coste, assistaient à des réunions d’arbitrages au même titre que des ministres. Si nous connaissons et dénonçons le poids des lobbys sur les politiques menées par ce Gouvernement, nous ne pouvions pas imaginer une telle présence, directement dans des réunions ministérielles. C’est inacceptable et scandaleux.

La démission de Nicolas Hulot révèle les contradictions qui minent la majorité, et plus généralement le système Macron. Après l’affaire Benalla, après les décisions fiscales et économiques qui frappent de plein fouet les classes populaires et moyennes ainsi que les retraités, après les politiques populistes menées sur la question migratoire, c’est désormais l’absence totale de politique environnementale de cette majorité qui est dévoilée. Le flou qui a entouré l’élection présidentielle est désormais levé : les Français ignoraient qu’ils votaient pour une telle politique. Il est temps que la transparence démocratique permette de connaître les programmes politiques de ceux qui aspirent à gouverner, et de rejeter les campagnes marketing, comme celle qui a abouti à l’élection de M. Macron.

Les élections européennes seront l’occasion pour les socialistes de rappeler que la transition écologique et énergétique est au cœur de notre programme de refondation de l’Union européenne.

En Marche pour la palme d’or

Communiqué de la Délégation socialiste française

La délégation des députés socialistes français au Parlement européen réitère son soutien aux agriculteurs français et s’élève contre la décision du gouvernement français d’autoriser le groupe Total à exploiter des biocarburants issus de l’huile de palme.

Les sociaux-démocrates français rappellent que les voitures européennes brûlent 38 fois plus d’huile de palme que la production de Nutella dans le monde. L’essence à base d’huile de palme est en outre trois fois plus polluante que le diesel !

Cette décision va, en outre, à l’encontre du Parlement européen, qui en avril dernier, a voté une résolution demandant l’élimination progressive de l’utilisation dans les biocarburants d’huiles végétales sources de déforestation d’ici 2020, comme l’huile de palme et ses effluents qui ne peuvent en aucun cas être considérés comme des biocarburants durables.

La décision du Gouvernement va, par ailleurs, fragiliser encore davantage la filière des oléagineux et la production de protéines dont l’Europe a grand besoin pour préserver sa sécurité alimentaire.

Elle risque d’affaiblir dans le même temps les producteurs de colza et de tournesol qui, dans la région Centre notamment, essaient de développer une filière équilibrée entre la production de protéines dédiée à l’alimentation animale et humaine et des coproduits destinés à l’industrie de biocarburant.

Il est primordial concernant la problématique des biocarburants de raisonner de manière systémique et en termes de filière sur les territoires, comme le suggère le rapport Denanot sur les protéines adopté en avril dernier à la quasi-unanimité du Parlement européen.

 

Avec cette décision anachronique, le gouvernement d’Emmanuel Macron aura réussi le double exploit de se mettre à dos à la fois les organisations environnementales et les agriculteurs français ! Chapeau bas !

Visite du site de l’IFP Energies nouvelles

Vendredi 7 juillet, j’ai visité le site d’IFP Énergies nouvelles à Rueil-Malmaison. Acteur de la recherche et de la formation dans les domaines de l’énergie, du transport et de l’environnement, IFPEN est un établissement public qui a vocation à développer la mobilité durable, les énergies nouvelles et les hydrocarbures responsables.

La visite a commencé par un déjeuner de travail avec le Président de l’IFPEN Didier Houssin, le Directeur du centre de résultats procédés, Jean-Pierre Burzynski, également Yannick Peysson, chargé de mission à la Direction générale. Ce fut l’occasion d’échanger sur la thématique des biocarburants de deuxième génération et sur la refonte de la directive du Parlement européen et du Conseil relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables (RED II). A ce sujet, l’équipe m’a fait part de la problématique des déchets liés à l’huile de palme dans la production de biocarburants, le texte n’est pas assez précis sur ce point. L’IFPEN est très engagé dans les biocarburants produits à partir de matière lignocellulosique (cellules des végétaux, du bois et de la paille). Nous avons convergé sur la nécessité de prendre en compte toutes les formes de pollution, et pas seulement les émissions de gaz à effet de serre, le principe pollueur-payeur, la nécessité d’avoir plusieurs sources d’énergie (pour des raisons tant environnementales que d’indépendance énergétique), le fait de traiter les carburants issus de déchets fossiles dans un texte dédié et pas dans les énergies renouvelables.

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J’ai pu visiter le laboratoire « Biocarburants avancés et chimie du végétal » ; Etienne Jourdier, chef de projet, m’a présenté les travaux menés dans le cadre de projets collaboratifs de mise au point de biocarburants avancés. Dans les différents laboratoires, les chercheurs de l’IFPEN travaillent sur des microorganismes issus de matière lignocellulosique (non-alimentaires) afin de produire de l’éthanol de deuxième génération ; c’est la différence majeure avec les biocarburants de première génération dont les matières premières sont essentiellement alimentaires. Le schéma de transformation reste cependant le même : prétraitement, fermentation, ajout de matières secondaires (glucose), nouvelle fermentation et distillation.

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Une fois ces différentes étapes réalisées, l’équipe de biologie moléculaire prend le relais en laboratoire de fermentation afin de déterminer les données et la performance des champignons qui ont émergé de la fermentation. Depuis peu, l’IFPEN s’est doté de robots intelligents haut débit capables d’analyser les données en un temps record. Il s’agit alors, d’analyser les enzymes qui ont été produites et de tester l’efficacité des jus de fermentation qui seront transformés en biocarburants.

La visite s’est poursuivie autour d’un entretien sur la mobilité durable avec Gaetan Monnier, Directeur du centre de résultats transports, membre de le Commission Royal installée suite au scandale du diésel. Le but de la structure est de développer des transports économes, à faible impact environnemental ; pour se faire l’IFPEN est très engagé dans de nouveaux prototypes de moteurs électrique mais aussi dans la récupération de l’énergie thermique perdue lors de la conduite. Sur la mobilité connectée, le but d’IFPEN est d’aider les conducteurs à mieux gérer leurs véhicules électriques en passant par des simulations en conditions réelles et en informant le consommateur sur le taux d’émissions polluantes produit. Concernant les motorisations thermiques, il s’agit d’améliorer le rendement et les émissions des motorisations essence et Diesel et de développer des motorisations au gaz naturel.

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La visite s’est terminée par un passage au laboratoire « hybridation et motorisation haut rendement », accompagnée de Monsieur Ould-Daddah, Chef du département Mécatronique et Stéphane Henriot, Directeur des systèmes moteurs et véhicules pour une démonstration de l’optimisation des moteurs thermiques en améliorant leurs rendements et en récupérant leur énergie ; et l’électrification des véhicules. L’occasion aussi d’observer les chercheurs au travail sur les chaînes de traction et les bancs à machines électriques.

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huile de palme : chaque jour, des arbres déracinés

Communiqué de la Délégation socialiste française

Le Parlement européen a adopté aujourd’hui un rapport d’initiative demandant à la Commission européenne de présenter une législation pour lutter contre la déforestation liée à l’exploitation croissante de l’huile de palme.

Tous les citoyens doivent savoir : le développement des cultures de palmiers à huile a été responsable de 20 % de la déforestation mondiale ces 20 dernières années et provoque des dégâts considérables sur l’environnement, l’économie et le bien-être humain.

Si c’est en Europe et aux États-Unis que l’obésité frappe à cause de la consommation excessive d’huile de palme, notamment sous forme de Nutella, c’est en Indonésie, en Malaisie et en Afrique que la nature est saccagée.

Alors que des politiques publiques volontaristes réussissent à diminuer la consommation de matière grasse dans l’alimentation, dont d’huile de palme, le biodiesel a  pris le relais et continue de tirer la production vers le haut.

Jusqu’à présent, l’huile de palme a échappé à toute tentative d’encadrement législatif européen. Cette situation ne peut plus durer. Nous appelons à plusieurs initiatives, notamment à l’introduction de critères spécifiques à la lutte contre la déforestation due à l’huile de palme dans les accords commerciaux conclus par l’Union européenne, à la mise en place d’un Plan d’action sur la durabilité de l’huile de palme, au développement de critères de certification de la durabilité de l’huile plus ambitieux, au renforcement des exigences et contrôles en matière de gestion des plantations, à la suppression de l’incorporation d’huile de palme dans les biocarburants et, enfin, à l’augmentation des taxes à l’importation d’huile de palme en Europe.