Révision de la directive Electricité : nous devons protéger nos services publics

Mercredi 29 novembre, j’ai rencontré  les représentantes et représentants de 4 syndicats présents dans l’énergie en France : la fédération Mines Énergie CGT, la fédération Mines Énergies FO, la CFE Énergies, et la fédération Chimie Énergie CFDT.

Nous avons échangé autour du vaste paquet énergie climat proposé fin 2016 par la Commission européenne, actuellement en travaux plus ou moins avancés au sein du Parlement européen, qui comporte 8 textes législatifs d’une importance majeure pour la production et la distribution d’énergie partout en Europe, non seulement en lien avec la transition vers des sources d’énergie plus propres, mais aussi dans le contexte d’une pression toujours plus forte pour un marché dérégulé qui se heurte au modèle français de service public centralisé.

Participer à un projet de l’ampleur de l’Union européenne suppose bien entendu que chaque État-membre renonce à quelques pans de sa souveraineté, car le collectif nous rend plus forts, plus efficaces, plus performants. Mais cela ne doit pas signifier renoncer à ce qui fait notre socle de droits sociaux et nos services publics. Il est important que les États européens puissent renforcer certains modes de fonctionnement qui s’avèrent efficaces et utiles – l’existence de tarifs régulés de référence, la garantie que tout le monde, dans toute la diversité géographique de notre pays, paye le même prix, sans discrimination territoriale, la garantie aussi d’un approvisionnement stable sans black-out, comme c’est le cas chez certains de nos voisins européens, tout ceci fait partie du modèle français que j’ai envie de défendre et qu’il faut pourvoir développer à l’échelle européenne.

Si nous voulons que les citoyens se sentent impliqués dans ce beau projet politique qu’est la construction européenne, il est important de travailler pour préserver aussi leurs intérêts, et plus poursuivre la dérégulation à toute force des secteurs aussi sensibles et stratégiques que l’accès à l’électricité pour tous.

L’Europe doit se doter d’une politique industrielle européenne ambitieuse #Alstom #Caterpillar

Le Parlement européen agit! Aujourd’hui, il a adopté une résolution pour exiger une politique européenne proactive de réindustrialisation – au lendemain de l’annonce des fermetures chez Caterpillar et Alstom-, présentée par Edouard Martin et Maria Arena.

Voici mon explication de vote:

Aujourd’hui, pour réagir aux annonces de fermeture des usines de Caterpillar en Belgique et d’Alstom en France, le Parlement européen a adopté, à l’initiative du Groupe des socialistes et démocrates, une résolution pour réclamer une véritable stratégie de ré-industrialisation de l’Europe. J’ai voté en faveur de cette résolution qui reprend plusieurs éléments concrets pour relancer et l’industrie européenne face à une concurrence étrangère déloyale, pour mieux défendre les emplois et enfin pour demander la réorientation des politiques austéritaires qui minent les investissements publics. Avec cette résolution, les députés européens envoient également un message fort pour sanctionner les multinationales, comme Caterpillar, qui privilégient une rentabilité financière aveugle au détriment d’une approche industrielle. Ainsi, grâce à l’engagement des socialistes, le Parlement européen s’est prononcé en faveur de sanctions pour les entreprises qui pratiquent des licenciements boursiers. Je me félicite également que la résolution appelle à transposer au niveau européen la Loi Florange, adoptée en France, pour obliger les multinationales à rechercher au préalable un repreneur en cas de fermeture d’un site industriel. La Commission doit maintenant faire des propositions au Parlement européen pour revitaliser le tissu industriel européen qui constitue un pilier vital de notre économie.

Voici le communiqué de presse de la Délégation socialiste française:

Le Parlement européen a adopté, aujourd’hui, une résolution au lendemain de l’annonce des fermetures chez Caterpillar et Alstom.

Longtemps, les mots « politique industrielle » ont été oubliés en Europe. Ce n’est plus tout à fait le cas depuis quelques années, dans les paroles au moins : mais il est urgent que les actes suivent. Nous avons besoin d’une politique industrielle européenne ambitieuse pour ne pas laisser des pans entiers de notre industrie disparaître.

Le point de départ, c’est d’anticiper les restructurations et de renforcer le dialogue social avec tous les acteurs concernés au niveau européen, national et local afin d’éviter les pertes d’emplois et les licenciements comme le Parlement européen l’avait demandé avec force dans le précédent mandat. Pour cela, nous proposons que l’Union européenne encadre les restructurations en Europe.

En ce qui concerne l’industrie ferroviaire en France et en Europe, la Commission européenne doit prendre conscience qu’il s’agit d’un pilier de l’économie européenne, ce que nous avons redit pendant le débat : 1 million d’emplois directs et 1,2 million d’emplois indirects. C’est un secteur-clé pour la réindustrialisation et un excellent vecteur de relance de la croissance, encore plus après l’Accord de Paris.

En juin 2016, le Parlement européen appelait justement la Commission à stimuler les commandes publiques dans le secteur ferroviaire grâce à la pleine utilisation des fonds européens. Cette résolution doit s’appliquer !

Enfin, l’Union doit jouer son rôle de protection et de défense de ses industries et des emplois face à une concurrence internationale toujours plus rude et, en particulier, l’émergence de grands groupes, notamment en Chine, qui bénéficient de subventions publiques massives.

L’Union européenne ne doit plus être l’idiote du village planétaire et doit définir une vision plus stratégique et offensive en matière de politique industrielle : il y a urgence, les cas Alstom et Caterpillar nous le rappellent !

Compétitivité de l’industrie européenne de l’équipement ferroviaire

Aujourd’hui le Parlement européen a voté une résolution de ma collègue Socialiste Martina Werner pour lutter contre le concurrence déloyale des pays tiers dans le secteur ferroviaire.
Dans un contexte de concurrence mondialisée et face à de nouveaux géants mondiaux, les députés européens ont appelé la Commission à prendre des nouvelles mesures de défense commerciale
pour promouvoir la réciprocité des échanges et défendre les intérêts de l’industrie ferroviaire européenne qui génère plus d’1,2 millions d’emplois directes et indirectes en Europe.
Les députés ont également appelé la Commission à investir d’avantage dans les infrastructures ferroviaires pour atteindre les objectifs du Livre Blanc des transports et promouvoir une mobilité plus durable.

Voici mon explication de vote:

Avec l’adoption de la résolution sur la compétitivité de l’industrie ferroviaire européenne, les députés européens envoient un message clair à la Commission européenne pour adopter une stratégie commerciale ambitieuse afin de défendre les intérêts de l’industrie européenne. Avec plus de 46% du marché mondial, plus d’1,2 millions d’emplois directes et indirectes, l’industrie européenne est le leader mondial du ferroviaire ! Pour autant, face à une concurrence mondialisée, à l’émergence de nouveaux géants mondiaux et à l’entrée sur le marché intérieur d’entreprises non européennes, l’Europe doit agir pour maintenir son leadership et garantir une concurrence équitable. À travers cette résolution, les députés européens appellent la Commission à prendre des mesures pour garantir la réciprocité des échanges pour que les entreprises européennes ne soient pas pénalisées à l’entrée sur le marché des pays qui bénéficient de l’ouverture du marché intérieur. Cette résolution appelle également la Commission à mieux prendre en compte les besoins en investissements dans les infrastructures ferroviaires qui contribuent pleinement et concrètement aux défis de la réindustrialisation et de la lutte contre le réchauffement climatique. Dans cette perspective, les députés européens souhaitent mettre en place « un forum ferroviaire » pour renforcer sur le long-terme les investissements européens dans le secteur.