SOS Méditerranée

Communiqué de la Délégation socialiste française

L’attitude du ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, est non seulement d’une lamentable prévisibilité, mais relève d’un comportement illégal.

Dans la palette des décisions à l’emporte-pièce à sa disposition, il a choisi de dégainer le refus d’accostage de l’Aquarius, bateau de secours en mer de l’ONG SOS Méditerranée, avec à son bord 600 migrants sauvés de la noyade.

Refusant de continuer à prendre en charge seules l’accueil des migrants débarqués, les autorités italiennes ont demandé à Malte d’ouvrir ses ports ; ce que l’île a catégoriquement refusé.

Une telle décision, que ce soit du côté de l’Italie ou de Malte, mérite une condamnation morale. Mais au-delà, il faut également questionner le droit de la mer. Or l’Italie ne peut pas se soustraire à ses obligations internationales et est obligée d’accepter l’accostage de l’Aquarius.

Aucun autre pays européen ne s’est montré solidaire de l’Italie en ouvrant ses ports, c’est pourquoi les autorités maltaises craignent de se retrouver dans la même situation et devoir accueillir de nombreux migrants, sans aucun soutien de ses voisins.

Dans ce bras de fer entre pays européens fuyant les responsabilités communes, une seule question se pose : combien de temps les rescapés de la noyade seront-ils condamnés à errer sur les mers ?

Vu les capacités des 28 à se mettre d’accord ne serait-ce que sur la réforme du Règlement Dublin, nous ne pouvons qu’être extrêmement inquiets sur leur sort.

L’extrême droite est de retour au pouvoir en Italie, l’Europe est en danger

Communiqué de la Délégation socialiste française

Nous ne pouvons que dénoncer l’octroi du poste de ministre de l’Intérieur à M. Salvini, ouvertement raciste,  désormais en première ligne pour appliquer un programme assassin vis-à-vis des migrants. Avec cette nomination, c’est la Méditerranée qui est en deuil. Elle va se transformer un peu plus en cimetière.

Ne nous y trompons pas, cette victoire de l’extrême droite est d’abord le fruit des œuvres de la droite traditionnelle italienne : M. Berlusconi a servi de marche-pied à l’extrême droite, comme M. Wauquiez en France se prépare à faire la courte échelle aux descendants de Le Pen…

C’est aussi un échec des Européens, incapables de gérer, dans la solidarité, le défi migratoire.

Après l’Autriche, la Pologne, la Hongrie ou encore la Slovaquie, la menace contre la démocratie s’étend.  Il faut d’urgence mettre en place un mécanisme européen de respect des droits fondamentaux, organiser la solidarité des Européens dans l’accueil des migrants et doter l’euro des moyens de la stabilité et la convergence.

Relevons l’immense hypocrisie des nouveaux dirigeants italiens ; si ces deux partis ont réussi à faire croire aux citoyens qu’ils incarnaient la lutte contre l’austérité, le vernis ne résiste pas une seconde au principal point du programme qui sera mis en œuvre : le projet de « Flat Tax » est un cadeau aux plus riches. Les premières victimes de cette politique seront les classes populaires, car ce manque à gagner fiscal aura des conséquences pour les plus défavorisés. Cette décision ne pourra qu’aggraver les politiques d’austérité en Italie. Mais attention, c’est aux Italiens de décider pour eux-mêmes, « Bruxelles » doit corriger ses erreurs politiques et économiques, elle ne peut pas nier ce que les urnes ont dit.

Dans cette Europe tourmentée, inquiète pour son identité et son avenir, les membres de la délégation socialiste française au Parlement européen continueront de plaider sans relâche pour des réponses qui passent par la solidarité entre les Européens : environnement, santé, sécurité, emploi, fiscalité… sur tous ces sujets, les meilleures réponses sont celles qui sont apportées en commun, de façon coordonnée à l’échelle européenne, et non pas contre tel ou tel bouc-émissaire.

Après la victoire du « Non » au référendum italien, engageons nous vite et fort pour une Europe qui protège

Communiqué de la délégation socialiste française

Les Italiens se sont exprimés, hier, sur un programme ambitieux de modernisation des institutions italiennes. Comme souvent dans pareil référendum où la question est complexe, les électeurs ont répondu à beaucoup de questions, y compris et surtout à celles qui n’étaient pas posées. Dans ces cas là, on trouve plus facilement une raison de voter non que d’approuver.

Après ce non et la démission de M. Renzi, l’Italie pourrait entrer en crise, avec un gouvernement technique en attendant les élections de 2018.

Dans ce laps de temps, la question de la solidité du système bancaire italien va être réouverte. Cette incertitude prolongée pourrait, une nouvelle fois, éprouver la stabilité de la zone Euro alors que, par le poids de son économie et de sa dette, l’Italie n’est pas la Grèce. Pour les eurodéputés socialistes et radicaux, la priorité reste de finaliser véritablement l’Union bancaire, avec la mise en place d’un système européen de garantie des dépôts et de renforcer l’Union économique et monétaire.

Cette victoire du « non » ouvre également la voie à ceux qui prétendent que l’Italie irait mieux en dehors de l’Union européenne. Sur la question de l’accueil des réfugiés, comme sur le reste, c’est un leurre : l’Italie est en première ligne face au drame des réfugiés. Pour surmonter cette épreuve, elle a besoin de la solidarité européenne, tout comme nous avons besoin d’elle.

En Italie, comme ailleurs en Europe, l’Europe est indispensable pour protéger les Européens. À nous d’en faire la démonstration !

Mise en place de la nouvelle Agence européenne des gardes-frontières et des garde-côtes

Fabrice Leggeri, directeur de la nouvelle Agence européenne des gardes-frontières et des garde-côtes, était présent ce jeudi 17 novembre en commission LIBE. Après avoir présenté les objectifs et les orientations stratégiques de la nouvelle Agence, ainsi que la mise en œuvre de son mandat, un échange de vues s’est tenu avec les eurodéputés. De nombreuses questions ont été posées, notamment sur les opérations de retour directement aux frontières extérieures de l’Union et des allégations de refoulement, la situation dans les hot spots en Italie et en Grèce, les révélations sur le recours à la force et l’utilisation d’armes à feu contre des bateaux de réfugiés, ou encore le nouveau mécanisme de plainte sur les droits fondamentaux. J’ai souhaité poser des questions à M. Leggeri sur deux points spécifiques : d’une part, la mise en place des activités de formation des garde-côtes et gardes-frontières, en particulier sur les besoins des enfants et d’autres personnes vulnérables ; d’autre part, la façon dont la coopération avec les pays tiers se traduit en pratique et le besoin d’informer régulièrement le Parlement européen en ce sens. Comme cela est souvent le cas, il n’a pas souhaité répondre à mon interpellation, indiquant de manière évasive que l’Agence a un certain nombre « d’arrangements » qui lui permettent de travailler avec les pays tiers concernés, sans rentrer dans le détail, comme je lui avais demandé.

« Merci M.Leggeri pour votre présence aujourd’hui dans cette commission. Je vais revenir sur deux points en particulier.

Au sujet de la formation des gardes-frontières et des garde-côtes, où en est-on de la mise en œuvre des dispositions du nouveau règlement ? En particulier, est-ce que des activités spécifiques de formation sur « les enfants et d’autres personnes en situation vulnérable » (l’article 36) sont déjà en cours de développement ?

 

Deuxièmement, je voudrais insister plus longuement sur les accords de travail avec les pays tiers, sur lesquels je vous interpelle assez régulièrement.

 

Parmi les documents utiles pour cette réunion, nous avons reçu le texte de l’accord signé avec le Kosovo, le 25 mai dernier. Celui-ci, comme tous les textes des autres accords de travail, est rendu public sur Internet, nous le savons.

 

Toutefois, le Parlement n’est pas régulièrement informé de la mise en œuvre des accords de travail conclus avec 18 pays. Comment se traduisent-ils au quotidien ? Pourriez-vous nous fournir des exemples concrets de coopération avec les pays tiers dans le cadre de ces accords ? Qu’en est-il en particulier de l’accord conclu avec la Turquie ? (pour ne citer que celui-là)

 

En outre, dans la programmation pluriannuelle de l’Agence pour la période 2017-2019, il est indiqué que « la plupart des accords de travail en vigueur devront être amendés, en accord avec le nouveau règlement relatif au corps européen de garde-frontières et de garde-côtes et aux dispositions obligatoires sur les droits fondamentaux ». Est-ce que ce processus de révision des accords de travail a déjà commencé ? Dans tous les cas, comment devront-ils être amendés pour être conformes au nouveau règlement et au respect obligatoire des droits fondamentaux ? Le Parlement devrait être pleinement informé de ce processus de révision.

 

Enfin, l’article 54.2 du nouveau règlement stipule que « la (nouvelle) Agence devra informer le Parlement européen avant la conclusion d’un accord de travail ».

 

Cela suppose donc que l’Agence communiquera au Parlement des informations avant leur conclusion sur les futurs accords de travail, dont ceux actuellement en cours de négociations avec le Sénégal, la Mauritanie, le Maroc, la Tunisie, la Libye, l’Égypte et le Brésil ?

 

Pourriez-vous nous en dire plus sur les négociations avec la Libye notamment ?

 

Est-ce que l’Agence s’apprête à négocier enfin avec d’autres États tiers ? »