Œuvrer pour une transition juste c’est concevoir la transition écologique dans toutes ses dimensions, sociale, fiscale, économique et environnementale

Malgré les actes qui veulent semer la terreur et parce que notre combat pour l’avenir de notre planète et de nos enfants doit continuer, je suis intervenue aujourd’hui en plénière pour parler de la transition juste. J’ai défendu une vision de la transition écologique qui tient en compte de toutes ses dimensions : sociale, économique, environnementale et fiscale. La transition ne se fera pas contre mais avec les classes moyennes et populaires. Il faut accompagner et non punir. Il faut redistribuer les richesses plutôt que taxer aveuglement.

Merci Madame la présidente,

Chers collègues,

En cette journée de deuil à Strasbourg et en Europe, nos pensées vont vers les victimes et leurs proches et nos remerciements aux forces de l’ordre et de santé. Mais il nous faut malgré tout poursuivre notre mission.

Nous sommes à un tournant de l’avenir de l’Union européenne et la transition juste doit être le nouveau fil conducteur de l’avenir du projet européen.

Œuvrer pour une transition juste c’est concevoir la transition écologique dans toutes ses dimensions, sociale, fiscale, économique et environnementale.

Ce qui se passe en France nous montre qu’il n’y aura pas de transition écologique sans justice sociale. La transitions vers une mobilité plus propre ne pourra se faire que si elle ne se fait pas contre les classes populaires. Il faut accompagner et non punir, il faut redistribuer les richesses plutôt que taxer aveuglement. Les personnes qui manifestent ne sont pas contre la transitons écologique, ils ne sont pas contre les objectifs climatiques que nous avons adoptés mais ils sont contre l’injustice sociale qui découle des politiques libérales qui mine l’acceptabilité de la transition écologique

Il n’y aura pas non plus de transition écologique sans justice fiscale. C’est un message fort et clair envoyé par les citoyens : il faut que les grandes multinationales paient leurs impôts. Ils ne demandent ni plus ni moins ; C’est une nécessité absolue et nous devons prendre nos responsabilités pour en faire une réalité.

Merci Madame la Présidente.

 

Les gilets jaunes vus d’Europe

Communiqué de la Délégation socialiste française

Nos sociétés sont en crises : crise économique, politique, sociale et environnementale. Comme l’illustre le mouvement des gilets jaunes dans notre pays, ces quatre aspects de la crise se nourrissent les uns des autres. Il faut arrêter d’opposer les fins de mois et la fin du monde : aucune de ces crises ne pourra être résolue si on ne s’attaque pas au fait que les inégalités continuent de croître et à la façon dont notre système économique fonctionne.

Pour les socialistes, les injustices sociales et fiscales sont un frein à la transition écologique qui doit s’inscrire dans une transition juste. Nous avons toujours exigé des mesures d’accompagnement des travailleurs et des citoyens pour faire accepter et, par-là, accélérer la transition écologique. Nous agissons au niveau européen : nous proposons la création d’un fonds de transition juste dans le prochain cadre financier pluriannuel de l’Union européenne ; nous proposons de mettre en place un ajustement carbone aux frontières pour protéger nos industries et les emplois européens du dumping environnemental de certains pays et pour financer massivement la transition écologique.

Le gouvernement français et les institutions européennes doivent entendre ces colères et empêcher qu’elles ne se traduisent in fine par la mise en place de nouveaux régimes réactionnaires et autoritaires.

Le gouvernement français veut enfermer le débat dans une fausse alternative : écologie ou pouvoir d’achat, services publics ou impôts. A l’instar de leurs voisins européens, les Français demandent une meilleure répartition des richesses, de prévenir les inégalités territoriales et enfin et surtout une plus grande justice fiscale.

Arrêtons les cadeaux aux grandes multinationales ! A l’échelle européenne, la justice fiscale passe par une taxation des Gafa, une taxe sur les transactions financières, la lutte contre la fraude, l’évasion et l’optimisation fiscales : depuis des années, nous sommes en première ligne dans ce combat qui répond aux attentes des citoyens qui ne supportent plus que ces multinationales échappent à l’impôt. Les Etats qui bloquent ces propositions en Europe doivent comprendre qu’ils font courir un risque collectif.

Au-delà de cette revendication de justice fiscale, ce qu’attendent les citoyens en France et en Europe c’est la garantie qu’une ascension sociale reste possible, pour eux et leurs enfants. Là encore, le levier européen est indispensable : avec un véritable budget européen nous pourrions financer la transition juste de notre modèle de production et de consommation, la justice sociale. Une croissance durable, avec une mobilité accessible à tous. La formation, l’innovation et la culture, la protection de l’environnement et la santé de tous.

Il est urgent, de ce point de vue, de mesurer et de réduire les inégalités environnementales. Presque 10 % des Européens ne peuvent pas se chauffer convenablement. Plus de 50 millions de personnes sont touchées par la précarité énergétique en Europe. Et près de 10 % de la population européenne connait des problèmes d’insécurité alimentaire.

La montée des inégalités à travers le monde alimente les crises environnementales et climatiques. La crise climatique et la crise sociale auxquelles nos sociétés sont confrontées aujourd’hui sont étroitement liées et doivent être abordées conjointement. La transition juste doit enfin être au centre de nos politiques en matière de climat et d’énergie de demain.

Le Gouvernement français doit cesser de prendre le prétexte de la conformité aux règles européennes pour orienter la trajectoire des finances publiques de la France. Au Parlement européen, nous avons toujours dénoncé la règle absurde des 3% ; pendant cette législature, nous avons d’ailleurs obtenu une application de cette règle de façon flexible et intelligente. Pour répondre aux urgences, la France doit donc utiliser pleinement les marges de manœuvre que nous avons arrachées. Mais parce que cette mesure ne suffira pas, nous devons changer de logiciel : les socialistes proposent de remplacer le pacte de stabilité et de croissance par un pacte de développement durable qui place les citoyens au cœur des politiques européennes, avec des objectifs sociaux et écologiques qui passent devant les objectifs économiques. Un tel pacte permettrait de répondre aux aspirations légitimes des citoyens avant qu’ils ne basculent dans les bras de dérives autoritaristes. Il y a urgence !

Congé parental : égalité femmes-hommes « grande cause » du quinquennat Macron, vraiment ?

Communiqué de la Délégation socialiste française

Les membres de la délégation socialiste française au Parlement européen dénoncent avec force les manœuvres de la France cherchant à bloquer l’adoption d’une directive européenne visant à encourager un meilleur partage des responsabilités familiales entre les hommes et les femmes. C’est une nouvelle démonstration de l’hypocrisie d’Emmanuel Macron, qui avait fait de l’égalité entre les femme et les hommes la « grande cause » de son quinquennat.

Dès le mois de janvier 2018, nous avions écrit aux ministres concernés (courriers sur ce lien : http://www.deputes-socialistes.eu/wp-content/uploads/2018/05/courrier-e%CC%81galite%CC%81-femme-homme.pdf ) afin de demander à la France de soutenir ce projet de directive européenne visant à harmoniser par le haut les congés parentaux dans l’ensemble des pays européens.

Ce projet de directive, qui vise à trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, nous tient particulièrement à cœur : il est l’un des piliers du socle de droits sociaux pour lequel nous nous battons à l’échelle de l’Union. C’est une traduction concrète de l’Europe qui protège, de l’Europe sociale, qui fait aujourd’hui encore tant défaut.

Cette directive créerait notamment un congé parental de quatre mois correctement indemnisé pour chaque parent au sein de chaque État membre. La France s’y oppose pour des raisons budgétaires, alors même que le Gouvernement Macron vient de faire un nouveau cadeau aux riches en supprimant l’Exit Tax.

Le plus effarant dans cette situation est que c’est la France qui a manœuvré afin que 14 États s’opposent à cette proposition de directive. Là encore, les alliés de M. Macron à l’échelle européenne ont de quoi faire peur : l’Autriche et ses ministres d’extrême droite, ou encore la Hongrie du sinistre Orban. M. Macron, européen et progressiste, vraiment ?