Échange avec des étudiants sur les politiques européennes en matière de sécurité

À l’initiative du Mouvement européen du Pas-de-Calais, j’ai eu le plaisir d’intervenir devant des étudiants de Master 2 et de classe préparatoire de l’École Nationale de la Magistrature (ENM), mercredi 6 décembre au Parlement européen. Nous avons échangé sur l’action de l’Union européenne en matière de sécurité intérieure.

Le terrorisme et la criminalité organisée sont des menaces qui dépassent nos frontières. Elles appellent ainsi une réponse européenne, à travers une harmonisation des moyens mis en œuvre au niveau national. Une réponse qui adopte une approche multidisciplinaire, centrée tant sur la prévention de la radicalisation que sur les aspects répressifs.

J’ai présenté à ces étudiants les mesures législatives prises par l’Union européenne, adoptées ou en cours de négociations, pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Ces instruments, souvent techniques, traduisent le besoin d’une meilleure coopération entre les services de police, judiciaires et de renseignement. Dans ce cadre, le rôle du Parlement européen, en tant que co-législateur, est essentiel.

Le Groupe des Socialistes et Démocrates a veillé à ce que ce renforcement de l’arsenal législatif européen respecte les droits fondamentaux et les libertés individuelles. C’est un équilibre essentiel à atteindre, car nous ne pouvons renoncer à nos libertés dans notre combat contre le terrorisme.

Parmi les nombreux outils dont s’est dotée l’Union européenne, j’ai notamment fait allusion à la Directive PNR (Passenger Name Record), qui accuse de nombreux retards de transposition par les États membres, ou encore aux mesures prises pour renforcer nos frontières extérieures.

Pour que l’Union soit pleinement efficace dans la lutte contre le terrorisme, je suis convaincue que nous devrons à terme mettre en place un système intégré, avec une justice et une police européennes qui aient tout leur sens. Mais le chemin vers une Union de la sécurité ne fait que commencer, et il est encore long !

Les eurodéputés franciliens passent l’oral de fin d’année

Vendredi 24 novembre, j’ai participé au Grand Oral des députés européens organisé par le Mouvement Européen France. Initiées en amont des élections européennes de mai 2014, ces rencontres rassemblent les députés européens de la circonscription francilienne. Je suis donc intervenue aux côtés de mes collègues de la Délégation socialiste française Pervenche Berès et Guillaume Balas ; mais également Pascal Durand (Verts), Jean-Marie Cavada (ALDE), Alain Lamassoure (PPE) et Patrick Le Hyaric (GUE). Deux questions nous étaient posées : comment réformer la zone euro et l’Europe qui protège. Véronique Augier, journaliste à France 3 et rédactrice en chef de l’Emission Avenue de l’Europe animait le débat à cette occasion et après avoir présenté les deux grands thèmes, nous nous sommes prêtés au traditionnel jeu des questions/réponses avec la salle.

J’ai souhaité aborder la question de la réforme de la zone euro d’un point vue politique, en rappelant que l’objet principal de la zone euro était d’assurer que les citoyens européens se portent mieux, vivent mieux. Malheureusement, ce n’est pas le cas aujourd’hui quand on constate notamment la situation des retraités, des jeunes, des demandeurs d’emploi dans certains pays de l’Union européenne. L’Union européenne sort de la crise mais tous les Européens n’en bénéficient pas. La zone euro reste fragile et le risque d’implosion est toujours là. Si la crise persiste et dure, c’est parce que les règles existantes ne sont pas adaptées. Pour éviter que la zone euro n’aille droit dans le mur, nous devons réformer la gouvernance politique actuelle en lui conférant une légitimité démocratique qu’elle n’a pas. Cela implique une implication pleine et entière du Parlement européen, qui représente la voix des Européens. La monnaie unique n’aura pas d’avenir sans la démocratisation véritable et solidaire de l’Union économique et monétaire.

Sur le postulai de l’Europe qui protège, au-delà de l’action européenne et des Etats-membres pour lutter contre le terrorisme les conflits extérieurs, il faut aussi penser une politique de protection en matière de droits sociaux ; et cela passe par la lutte contre l’évasion fiscale, l’harmonisation des droits des travailleurs détachés. Là encore il faudrait que le fait démocratique prime. Pour avancer sur ces protections essentielles, nous devons rechercher de nouvelles alliances politiques avec les groupes politiques de gauche et écologistes qui partagent nos convictions. La logique de compromis a longtemps fonctionné sur les questions économiques mais elle achoppe systématiquement sur les questions sociales parce que les groupes de droite s’y opposent. La priorité des sociaux-démocrates européens passe par la concrétisation d’une Europe fondée reposant sur 4 piliers : social, écologique, respectueuse des droits fondamentaux et profondément européenne. Les eurodéputés socialistes français défendent un réel pacte social, qui prévoit : un salaire minimum partout en Europe ; des conditions de travail décentes partout en Europe ; des initiatives pour l’emploi des jeunes; une harmonisation des sécurités sociales afin de garantir l’accès à des services de santé essentiels sans condition de ressources ; un protocole social pour protéger les droits sociaux fondamentaux et du travail ; mais aussi l’instauration du principe du salaire égal pour un même travail sur le même lieu  et de l’égalité des droits pour un travail de même valeur. Sur toutes ces questions il existe un vrai clivage entre les groupes politiques de droite et de gauche. Face à ce clivage, il est temps de cesser le compromis et les accords tièdes. Ne pas agir, c’est faire le nid des extrémistes, qui représentent une menace de plus en plus réelle.

Beaucoup d’autres questions ont été posées par la salle, sur les conventions démocratiques, ou encore sur les listes transnationales aux prochaines élections européennes. Une idée que je défends pour favoriser l’émergence d’une vraie politique européenne et instaurer une réelle proximité entre les eurodéputés et les citoyens de leur circonscription.  Sur les conventions démocratiques, je suis évidemment pour dès lors que le débat est ouvert et que toutes les formations y participent !

 

 

 

Echanges sur les politiques européennes de migrations avec les étudiants d’Arras

A l’initiative du Mouvement européen du Pas de Calais, j’ai eu le plaisir d’intervenir devant des étudiants de Master 2 et de classe préparatoire de l’École Nationale de la Magistrature (ENM) mercredi 7 décembre au Parlement européen. Nous avons échangé sur l’action de l’Union européenne face au défi migratoire sans précédent de ces dernières années.

La réponse des États membres, suite aux dernières tragédies en Méditerranée, ont été insuffisantes. J’ai présenté à ces étudiants la série de mesures législatives que prend l’Union européenne p afin de se doter d’une réelle stratégie pour la migration et l’asile et dans ce cadre, le rôle du Parlement européen est essentiel.

Le groupe des Sociaux-Démocrates est déterminé à défendre le respect des droits fondamentaux, la nécessité d’harmoniser nos procédures mais aussi à rappeler aux États membres leurs obligations. J’ai fait allusion à la Directive asile qui n’est toujours pas transposée par l’ensemble des Etats alors qu’ils y sont tenus.

Durant notre débat, des remarques intéressantes ont été soulevées sur le visa humanitaire que nous avons longuement discuté. Des visas humanitaires pourraient être délivrés par les ambassades de l’UE aux personnes qui font une demande de protection internationale. Ils pourraient alors entrer sur le territoire européen sans risquer leur vie en la confiant à des passeurs.

Les étudiants ont bien compris que la bataille politique ne fait que commencer !