- Voici ma déclaration écrite suite à la présentation par le Chancelier autrichien de la présentation de son programme d’activités pour le semestre qui s’ouvre
- « Nous vivons une époque particulière avec l’émergence, partout en Europe et dans le monde, de ceux qui prônent l’exclusion et la haine. L’Union européenne et a fortiori son Conseil doivent montrer qu’il n’y a pas de place, ici, pour les idées d’extrême-droite. Mais voilà que l’État qui préside ce Conseil s’est allié à un parti d’extrême-droite, en leur offrant les ministères cruciaux de l’Intérieur et des Affaires étrangères. Comment pouvons-nous l’accepter? C’est contraire aux valeurs de l’Europe, à nos traités et nos principes humanistes. J’observe déjà avec inquiétude l’effet d’une telle Présidence, à commencer sur l’asile. Notre proposition sur Dublin est tout simplement abandonnée- ce qui témoigne d’un mépris total pour notre travail – et remplacée par des mesures de sécurité aux frontières extérieures : le si bien nommé « axe » avec les ministres italien et allemand. Pensez-vous ainsi flatter l’opinion publique ? Vous avez tort, les citoyens veulent des solutions durables et en ça, vous ne réglez rien ! Je m’inquiète également de vos positions sur les questions sociales : comment allez-vous travailler sur les textes du paquet mobilité que nous allons voter demain ? Défendrez-vous les droits des travailleurs et des mesures en faveur d’une concurrence loyale dans ce secteur ? »
Parlement europée
Asile et immigration : durcissement de la loi par le Sénat
Communiqué de la Délégation socialiste française
Le Sénat a adopté son projet de loi pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie le 26 juin 2018 par 197 sénateurs contre 139.
Nous, eurodéputés socialistes et radicaux, avions déjà vivement dénoncé le projet de loi voté par l’Assemblée nationale qui était déséquilibré et constituait un recul inédit en matière de droits. C’était sans compter qu’un texte plus répressif encore était possible. Le Sénat, dominé par les Républicains, aujourd’hui l’a démontré.
Nous dénonçons la suppression de l’extension de la réunification familiale aux frères et sœurs d’un mineur réfugié en France, par laquelle le Sénat remet en cause le principe de l’unité familiale inscrit dans la Convention de Genève. Le rapporteur Jean-Noël Buffet aurait même souhaité que les femmes mariées victimes de violences conjugales perdent leurs titres de séjour si elles quittaient leurs conjoints violents. Heureusement, cette mesure scandaleuse n’a pas été adoptée par l’ensemble des sénateurs.
Il est également révoltant de remplacer l’aide médicale d’Etat par une aide médicale d’urgence, limitée aux seules urgences et maladies graves ou contagieuses, mesure qui figurait dans le programme de Marine Le Pen et de François Fillon. Enfin, alors que les débats font rage autour du délit de solidarité, le Sénat est revenu sur la seule avancée de l’Assemblée nationale en la matière. Pour les membres de la délégation socialiste et radicale de gauche au Parlement européen, c’est une occasion manquée de distinguer les passeurs des citoyens engagés en faveur de la dignité humaine. Cette même question fait l’objet d’une Résolution en cours au Parlement européen où cette distinction est clairement défendue par les Sociaux-démocrates.
Nous saluons le travail des sénateurs socialistes qui ont tenté de rééquilibrer la mouture du texte. Ils ont permis, par exemple, que le titre de séjour soit octroyé aux personnes protégées dans un délai d’un moins après l’obtention de la protection, permettant ainsi de réduire attente et précarité. La réduction des délais, tant prônée par le gouvernement, ne peut peser exclusivement sur les demandeurs d’asile.
Nous n’avons guère d’espoir sur le résultat de la Commission Mixte Paritaire du 4 juillet prochain entre un texte répressif et inutile et un texte ultra-répressif et d’autant plus dangereux.
L’Europe qui protège : les députés européens de la commission des transports votent pour un nouveau règlement européen pour lutter contre la concurrence déloyale dans le secteur aérien
Communiqué de la Délégation socialiste française
Aujourd’hui, les députés européens de la Commission des transports ont voté pour un nouveau Règlement européen pour lutter contre la concurrence internationale déloyale dans le secteur aérien.
Le règlement actuel était devenu obsolète et dépourvu de toute efficacité pour lutter contre les pratiques anticoncurrentielles des compagnies non européennes qui bénéficient de subventions massives de leur gouvernement. En effet, actuellement, pour que la Commission européenne puisse lancer une enquête pour concurrence déloyale, ce sont les parties plaignantes qui doivent apporter les preuves des pratiques déloyales de leurs concurrents. Cette charge de la preuve rendait impossible l’ouverture d’enquête et vidait le règlement de toute efficacité opérationnelle. Le rapport adopté aujourd’hui en commission des transports renverse cette charge de la preuve : ce sera désormais aux compagnies qui sont soupçonnées de pratiques abusives de démontrer qu’elles respectent bien les règles du jeu du marché intérieur.
La délégation socialiste française au Parlement européen se félicite de ce vote afin que l’Union européenne se dote d’instruments antidumping dissuasifs, facilement mobilisables et rapide à mettre en œuvre dans le secteur aérien.
Le Parlement européen doit maintenant entrer en négociation avec le Conseil pour arriver à un texte final et nous serons vigilants à ce que les États membres n’affaiblissent pas les ambitions des députés européens.