État des relations politiques entre l’Union européenne et la Russie

Le Parlement européen a débattu et voté un rapport sur les relations entre l’Union européenne et la Russie. Nous constatons tous avec inquiétude que les relations se sont dégradées depuis 2015 et l’annexion et de la Crimée et plus encore depuis l’intervention russe en Syrie et ses ingérences dans la vie politique européenne. Je partage le constat du rapport sur la nécessité de faire face à cette menace russe mais il manque une ligne de conduite claire que le Parlement européen et l’Union se doivent d’adopter avec son voisin. Je regrette de voir la droite européenne faire tomber un amendement appelant à la reprise du dialogue interparlementaire déposé par le groupe des Socialistes et Démocrates. Refuser le dialogue sera toujours une ligne rouge pour notre famille politique.

Mon explication de vote :

Les relations entre l’Union européenne et la Russie ont toujours été conflictuelles mais des nouveaux points de tensions sont apparus depuis 2015 avec l’annexion illégale de la Crimée. De plus, le Parlement européen dénonce le soutien accordé par le Kremlin aux partis anti-européens et aux mouvements d’extrême-droite, la propagande anti-LGBTI ou encore la répression contre les défenseurs des droits de l’homme ou la société civile désignée comme « agents étrangers ». Dans ce climat de tension, j’ai soutenu un amendement visant à supprimer tous les obstacles entravant le dialogue interparlementaire et de créer les conditions d’une reprise des travaux de la commission de coopération parlementaire UE-Russie dans cette assemblée. Le dialogue doit être maintenu à tout prix. Je regrette vivement que la majorité des députés européens n’ait pas soutenu cet amendement et j’ai ainsi pris la décision de m’abstenir.

 

#Défense Face à Trump et Poutine, notre réponse c’est l’Europe

Communiqué de la délégation socialiste française

Nous vivons dans un monde de plus en plus instable. Chaque jour, l’actualité apporte son lot de drames, de menaces pour notre avenir et celui de nos enfants. L’impensable se produit, comme l’horreur que vivent depuis des mois les habitants d’Alep.

L’Union européenne n’a en matière de politique extérieure, ni la puissance, ni la cohésion ou l’autorité qu’elle devrait avoir. Elle ne s’est jamais dotée des moyens de se défendre ou d’intervenir quand ce serait nécessaire. Le rapport adopté aujourd’hui par le Parlement européen sur l’avenir de la politique étrangère et de sécurité commune est donc important.

Après le vote des deux rapports axés sur la politique de sécurité et de défense commune lors de la dernière plénière, le texte adopté aujourd’hui présente le bilan de la politique étrangère de l’Union et énonce les priorités du Parlement pour l’avenir.

Que préconise ce rapport adopté à la veille d’un Conseil européen qui consacrera une grande partie de son ordre du jour à ces questions ? Que l’Union se dote de moyens qui la rendent apte à préserver la réussite qu’elle représente, cohérente dans son action extérieure, qui doit se structurer autour de trois axes : diplomatie, développement et défense. Face aux diverses menaces – cyber sécurité, menaces hybrides – la coopération doit être le maitre-mot.

L’Union doit ensuite assumer la responsabilité de sa sécurité. Pour jouer un rôle de puissance globale, l’Union européenne ne peut plus s’appuyer sur le seul soft power, aujourd’hui insuffisant. Elle doit désormais développer un hard power. Sont donc repris les éléments débattus le mois dernier et qui devraient figurer dans les conclusions du prochain Conseil européen : nécessité de la coopération structurée permanente, quartier général européen, semestre européen de la défense, coopération UE-OTAN.

Quant à la Russie, le rapport reprend la position défendue par les socialistes et radicaux français : fermeté et dialogue. Fermeté, puisque nous envisageons de nouvelles sanctions « au cas où la Russie continuerait de violer le droit international ». Dialogue, puisqu’il doit toujours rester possible, le dossier iranien a démontré que c’était dans l’intérêt de tous.

Enfin, l’Union doit aussi développer une approche réellement globale de son action extérieure. Ainsi, il convient de mieux évaluer nos politiques de développement et commerciale pour vérifier qu’elles sont toujours et partout en adéquation avec nos valeurs.

Dans un monde dangereux, ce n’est ni à Trump, ni à Poutine de dicter les règles. C’est de plus d’Europe que nous avons besoin : cette prise de conscience doit se faire d’urgence.