Les 18 et 19 mai, je me suis rendue à Hambourg afin de présenter mon travail parlementaire auprès des Français de gauche résidant dans cette ville et d’échanger avec mes amis membres du SPD.

Hambourg est à la fois une ville et un Land. Sa situation géographique, sur l’embouchure de l’Elbe tout près de la Baltique, est stratégiquement et économiquement parfaitement exploitée puisque Hambourg est la deuxième plus grande ville d’Allemagne et le premier port du pays.
Le Land est frontalier du Danemark et un projet est actuellement étudié pour relier cette région au Danemark via un tunnel de 15km. Le Danemark est à l’origine de ce projet et a décidé d’en assurer une grosse partie du financement mais celui-ci est actuellement bloqué par certains acteurs associatifs écologistes qui craignent les impacts environnementaux.

Hambourg compte 1,7 millions d’Habitants. La ville et le Parlement sont dirigés par le SPD en coalition avec les Verts. L’organisation politique de la ville et du Land est clairement séparé comme en témoigne l’architecture de l’Hôtel de Ville : en entrant dans le vaste hall les deux ailes qui se font face de part et d’autre et qui ont chacune leur propre excalier sont à gauche le Parlement qui exerce le pouvoir législatif, c’est la Bürgerschaft (Hamburgische Bürgerschaft) (parlement régional), composée de 121 membres ; et à droite le Sénat qui exerce le pouvoir exécutif, c’est le Senat der Freien und Hansestadt Hamburg, qui est dirigé par le Premier maire, Olaf Sholz (SPD) qui préside également le Sénat (Erster Bürgermeister und Präsident des Senats).
Hambourg compte parmi les centres économiques les plus importants d’Europe. Au fil du temps, la ville de Hambourg s’est spécialisée dans la chimie, la construction aéronautique et navale avec Airbus qui dispose d’un site très important (16000 employés dont 400 Français) sur lequel atterrissent tous les nouveaux avions au départ du site de Toulouse, et la technologie en général. Hambourg est ainsi leader dans les domaines de la technique médicale et les biotechnologies. Le secteur des services est important et représente 83 % des emplois de la ville. En 2007, le taux de chômage s’élevait à 8,3 % de la population active.

Réfugiés
Hambourg est la ville d’Allemagne qui accueille le plus de réfugiés. 400 000 réfugiés y sont actuellement présents et continuent à arrivés. Cela représente 1 réfugiés pour 60 habitants de Hambourg. Pour faire face à ce défis, de nombreux logements ont été construits, ou des sites qui devaient être destinés à une reconstruction ont été saisis. Le coût généré par cet accueil représente 3000 euros par mois et par réfugié.
Nicolas Stallivieri, Conseiller consulaire Français du Monde et Secrétaire de la section de la FFE à Hambourg, avait parfaitement organisé ce déplacement et les rencontres et discussions que j’ai pu avoir ont été particulièrement enrichissantes pour moi.

Voici l’article qu’il a publié sur le blog du Parti socialiste français à Hambourg
Nous avons eu le plaisir d’accueillir cette semaine notre députée européenne Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy à Hambourg.
Accompagnée de la présidente de la Europa-Union et eurodéputée suppléante social-démocrate Sabine Steppat, elle a pu s’informer du travail formidable d’information et de pédagogie européenne menée par Europe Direct.

Europe Direct est le service d’information générale sur l’Union européenne à la disposition de tous les citoyens européens.
Son Infopoint de la Adolphplatz est un intermédiaire utile entre l’Union Européenne et les citoyen-ne-s de l’état de Hambourg qui leur permet d’obtenir des informations, des conseils, une aide et des réponses à leurs questions en ce qui concerne les institutions, la législation, les politiques, les programmes et les possibilités de financement de l’Union européenne.
Il offre également au public la possibilité de fournir un retour aux institutions européennes sous forme de questions, d’avis et de suggestions. Au delà, c’est une structure très impliquée dans la promotion de l’idée européenne, les échanges citoyens, politiques et culturels aussi au travers de son soutien engagé à la Europawoche, le désormais traditionnel cycle annuel de manifestations européennes de la ville organisé au mois de mai.
Un bel élan européen justement au cœur de nos débats lors d’une réunion de section au Max & Consorten. Encore un grand merci à celles et ceux d’entre vous qui étaient présents hier soir.

Réunis pour cette rencontre autour de notre parlementaire européenne, nous avons bien sûr débattu des thèmes qui occupent l’actualité de l’Union Européenne.
En particulier, nous avons pu évoquer nos inquiétudes relatives à l’issue possible de la consultation citoyenne du 23 juin sur la sortie (ou non) du Royaume-Uni de l’Union. Nous craignons, outre le déclenchement d’un effet domino les conséquences pour celles et ceux qui, en Irlande, en France et dans d’autres pays de l’Union Européenne entretiennent des relations économiques, professionnelles ou personnelles en Grande-Bretagne.
La députée Revault d’Allonnes-Bonnefoy a aussi eu l’occasion de rappeler combien les socialistes et les sociaux démocrates européens sont solidaires de leurs camarades travaillistes dans cette campagne pour le Bremain, le maintien dans l’UE. Il s’agit de défendre les acquis sociaux et sociétaux que l’aventure européenne a rendus possibles. Et il s’agit de les défendre partout, pour toutes et pour tous.
Dans ce grand combat, nous regrettons que le non-respect des droits humains, de la Charte des Droits Fondamentaux ou les déficits démocratiques dans certains états membres n’appellent ni aux mêmes sanctions ni aux mêmes conséquences ou à la même sévérité de traitement que les écarts aux règles du jeu en matière de déficits ou de performance économique et budgétaire.
Pour aller plus loin dans la construction commune, nous devons respecter et protéger les valeurs fondatrices qui nous unissent et nous rassemblent et refuser l’ultra-libéralisme qui réduit l’Union Européenne à une simple communauté d’intérêts économiques et financiers.
Aussi, contre les nationalismes, l’euroscepticisme, l’euro-phobie et le populisme d’extrême droite, il pourrait être utile d’engager un grand mouvement pro-européen Europride, peut-être sous forme d’un manifeste, pour dire combien l’Europe nous est chère et combien nous sommes fiers d’appartenir à ce qui est bien plus que cela.
Lors du second jour de sa visite à Hambourg, Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy a rencontré le membre du Parlement Régional Sören Schumacher, porte-parole Europe du groupe parlementaire SPD de la Bürgerschaft pour une discussion à bâtons rompus sur l’avenir de l’Europe. L’occasion d’un échange de vues sur l’architecture de l’Europe de demain. Nos deux parlementaires se sont ainsi posé la question de savoir si il était réaliste et pertinent de parler d’Etats-Unis d’Europe et d’encourager une Europe à plusieurs vitesses.

Notre députée française a pu soutenir ainsi l’idée selon laquelle les échelons de la représentation et de l’action publique qui feront sens à l’avenir, seront les échelons local et supranational. Selon elle, nous devons changer de paradigme en donnant plus de poids à l’Europe comme aux régions afin de dépasser les contradictions d’intérêts nationaux qui freinent notre avancée collective vers une Europe plus sociale.
Son expérience du travail parlementaire européenne l’a également convaincue de l’importance sinon l’absolue nécessité d’avancer pas à pas pour rallier, à force de conviction et de détermination toujours plus de partenaires à ses initiatives, en laissant toujours la porte grande ouverte à ceux qui souhaitent les rejoindre. Il s’agit de ne laisser personne au bord de la route mais au contraire, de démontrer par l’exemple et d’entraîner autour de soi, celles et ceux qui souhaitent aller plus vite ou plus loin dans le processus d’intégration.
Lien vers l’article du blog de Sören Schumacher
Enfin, un déjeuner de travail avec les conseillers consulaires élus de Hambourg ainsi que le consul général de France, M. Serge Lavroff, a permis de faire le point sur les sujets qui préoccupent les Français établis dans la ville, en particulier celui de la réduction du périmètre du service public rendu aux Français et de réfléchir ensemble aux ressources européennes qui pourraient contribuer à simplifier leur accès à un service public de proximité.