A la rencontre des femmes du Réseau Québec Monde

Vendredi 23 novembre, à la fondation Robert Schuman, j’ai rencontré une délégation de femmes du réseau Québec Monde venue à Paris dans le cadre d’une importante mission franco-québécoise, nommée « Femmes de pouvoir 21ème siècle » ; j’ai échangé avec une dizaine de femmes pour la plupart étudiantes en éducation, économie, droit, communication, sciences politiques, relations internationales. A travers les grands thèmes d’actualité, nous avons parlé de l’égalité Femmes/Hommes et de la perception des questions d’égalité au sein de l’Union européenne.

J’ai rappelé qu’en France quand on est socialiste, on est féministe ; cela fait partie de notre charte et de nos valeurs. Mon engagement politique part de mon parcours professionnel, à l’heure ou il est difficile pour beaucoup de jeunes femmes de trouver un emploi, d’évoluer dans un système de parité faillible, je me bats quotidiennement pour faire avancer les droits des femmes dans la société. Engagée depuis plus de vingt ans, je m’efforce de défendre les valeurs sociales qui permettent aux citoyens de tous les horizons de mieux vivre. En tant que conseillère régionale, j’avais œuvré sur l’ensemble des sujets sociétaux et en particulier les sujets liés aux transports dans le cadre du changement climatique. J’ai continué mon engagement sur ces questions au Parlement européen au sein de la commission des transports et des libertés civiles, asile et immigration. L’occasion de mener des batailles pour l’accueil des réfugiés, le droit à l’avortement, notamment dans le cadre de la Convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes. Finalement, il y a toujours une forme de cohérence entre ce que l’on est et ce que l’on fait ; je suis socialiste et je défends les droits de mes concitoyens européens, c’est mon engagement. Un engagement que je mène auprès de mes collègues socialistes du groupe des sociaux-démocrates au Parlement, qui partagent les mêmes ambitieux pour améliorer la société européenne.

Beaucoup de questions m’ont été posées lors de l’échange avec la salle ; ce fut l’occasion de revenir sur de nombreux sujets d’actualité européenne : le Brexit, la montée des extrémistes en Europe, le mariage pour tous et les droits des homosexuels, l’accueil des étudiants, les enjeux climatiques et les futures élections européennes ; qui revêtent un enjeu de taille pour faire barrage à la droite et l’extrême qui n’ont de cesse de dénoncer l’Europe d’un côté tout en profitant de son système de l’autre.

 

 

 

Pour une Europe égalitaire, on en parle à Brie Comte Robert

Jeudi 20 septembre, je suis intervenue à une réunion débat sur l’Europe organisée par la fédération socialiste de la Seine-et-Marne. J’étais aux côtés de Jean-Pierre Guérin, Premier fédéral de la Seine-et-Marne, Jean-Laviolette, Maire de Brie-Comte Robert, mais également des cadres de la fédération et de nombreux militants et sympathisants socialistes. Ce fut l’occasion de rappeler les points forts de l’actualité européenne et de décliner les propositions du texte Europe, voté plus tôt dans la semaine par le Bureau national.

J’ai commencé mon propos par une présentation du bilan des députés socialistes européens. Avec un Parlement européen et un Conseil de l’Union majoritairement à droite, nous avons connu des défaites mais nous avons aussi réussi à arracher quelques victoires et nous continuons à mener de nombreux combats. Parmi les grands dossiers où nos positions n’ont pu l’emporter faute de majorité figurent ceux relatifs aux accords commerciaux de libre échange (TAFTA/CETA/MERCOSUR). Nous avons toujours défendu nos points de vue sur le respect des normes sociales, environnementales et démocratiques. Le travail mené par la Délégation socialiste française a donné lieu à plusieurs victoires : comme par exemple la fin des tribunaux arbitraires, la protection de tous les travailleurs en Europe, la mise en place de commissions d’enquête (sur le glyphosate ou encore sur le Dieselgate), la reconnaissance des lanceurs d’alerte et des droits d’auteur et nous devons en être fiers. Ces victoires ont aussi eu lieu grâce à la mobilisation de la société civile ; je pense à la directive des travailleurs détachés, à l’interdiction des minerais de sang, ou encore à la marche noire organisée en Pologne pour le droit à l’avortement. D’autres sujets importants ont marqué notre mobilisation, comme l’égalité entre les femmes et les hommes ou encore la question des réfugiés. Un sujet majeur sur lequel nous avons travaillé et bataillé sans relâche tout au long du mandat. Nous avons fait adopter la révision du règlement du Dublin, une mesure qui met fin au système de traitement des dossiers des réfugiés par le premier pays d’entrée. Dans le socle des propositions du PS, nous demandons « un accord de Paris des migrations », pour que les engagements soient mondialement pris et partagés, avec la mise en oeuvre de visas humanitaires.

J’ai également rappelé mon attachement au respect des droits fondamentaux partout en Europe. Lors de la dernière session plénière le Parlement européen a décidé d’activer les sanctions contre le gouvernement hongrois de V.Orban, après avoir voté pour de telles sanctions contre le gouvernement polonais. Le respect des droits n’est pas une option et aucun pays ne peut sélectionner « à la carte » ce qu’il applique des droits et devoirs.

Enfin, j’ai eu le plaisir d’échanger avec la salle et de répondre aux nombreuses questions qui m’ont été posées. Tout d’abord sur la protection, j’ai rappelé que le champ des protections auquel l’Union européenne devait répondre était vaste, la sécurité d’abord avec le renforcement de notre défense européenne et de nos outils de coopération policière comme Europol, la protection sociale, avec la lutte contre les inégalités salariales et l’encadrement du travail ubérisé adossé à la mise en place d’une Europe providence, la protection des droits des femmes avec le droit à l’avortement et la pénalisation des auteurs de violence, la protection environnementale et alimentaire. Nous avons parlé des prochaines élections européennes et de renforcement de la démocratie, j’ai rappelé que pour la première fois, les militants de tous les partis socialistes et sociaux-démocrates éliraient leur candidat commun à la présidence de la commission européenne. Seul le Parti socialiste européen a engagé une telle avancée démocratique.

La réunion a aussi été l’occasion de rappeler le fonctionnement des institutions européennes et des groupes politiques. J’ai pu rappeler que parfois au sein d’un même groupe politique il nous arrive d’avoir des désaccords, notamment sur les accords de libre échange ou encore sur la lutte contre le dumping social mais le dialogue et l’échange nous permettent de présenter des propositions communes.

En conclusion, j’ai insisté sur la nécessité de renforcer les compétences législatives du Parlement européen surtout face à un Conseil des Etats membres de plus en plus paralysé par des gouvernements hostiles à toute forme de législation européenne. Nous sommes dans un moment particulier, où certains se nourrissent de l’Europe tout en faisant leur bouc-émissaire. Ce sont ces mêmes personnes qui ont fait que l’Europe se cantonne à un marché unique et n’a toujours pas développé son pilier social. Mais je suis profondément convaincue qu’en engageant une rupture nette avec cette politique libérale, et en rassemblant une large alliance de la gauche et des écologistes nous pouvons tracer le chemin vers cette Europe refondée pour agir concrètement en faveur des Européens.

La gauche est l’avenir de l’Europe, on en parle à Maisons-Alfort

Mercredi 19 septembre j’ai mené une réunion publique sur les enjeux européens. Ce fut l’occasion de revenir sur le fonctionnement des institutions européennes et sur les prochaines élections.

J’ai d’abord indiqué que les institutions européennes s’inscrivent dans un système de co-législation entre le Parlement et le Conseil des Etats-membres ; tout le travail effectué par les parlementaires doit attendre d’être validé par le Conseil pour qu’une loi applicable aux Etats européens émerge enfin. En France, 80% des lois sont issues du droit européen ; mais certains pays de l’Union peinent encore à transposer le droit européen sur leur territoire. Pour améliorer l’efficacité législative, il faut renforcer les pouvoirs du Parlement européen.

J’ai également rappelé qu’aujourd’hui, le Parlement, comme le Conseil, sont majoritairement à droite, et le bilan que nous faisons de l’action européenne doit être lucide et critique. Le fonctionnement en grande coalition gauche-droite européenne a bloqué toute avancée sociale majeure que les sociaux-démocrates défendent pourtant quotidiennement. Pour retrouver de la crédibilité nous devons construire une vraie alliance avec les gauches et les écologistes européens. Outre les questions sociales, les enjeux environnementaux nous distinguent de manière forte des partis politiques de droite ; il faut maintenant se donner les moyens d’agir et les Etats doivent prendre leurs responsabilités.

J’ai aussi expliqué, qu’au Parlement européen, il existe une gauche diverse mais qui sait se rassembler pour améliorer le quotidien des Européens. Nous agissons pour que les questions sociales se retrouvent au cœur du débat ; et durant ce mandat, nous avons eu de belles victoires : comme par exemple le vote de la résolution contre le dumping social, l’amélioration des conditions de travail partout en Europe, l’interdiction du Glyphosate et la création d’une commission d’enquête sur le sujet, également la création de la commission EMIS suite à l’affaire Volkswagen. Beaucoup de choses ont été faites et il y a encore beaucoup d’espoir pour l’avenir. La veille, le Bureau national du Parti socialiste avait adopté son texte socle pour les prochaines élections européennes, où figurent nos propositions pour l’Europe. Un texte qui prône un changement radical clarifiant notre stratégie avec des alliances claires et une priorité absolue aux enjeux sociales et environnementales.

Enfin, les échanges se sont poursuivis sur plusieurs sujets : comme l’éducation, un sujet primordial pour construire une Europe égalitaire ; la protection des données, la puissance des lobbies ; également, le soulèvement des populations par les urnes et par le vote. La prochaine élection en mai 2019, sera l’occasion de choisir l’Europe que nous voulons et bannir cette Europe libérale qui gouverne actuellement ; pour nous les socialistes européens « l’avenir de l’Europe, c’est la gauche ».

#SNCF Non l’Europe n’impose pas la Réforme ferroviaire du gouvernement!

Jeudi 17 mai je suis intervenue aux côtés de Rémi Aufrère, Secrétaire général de la CFDT Cheminots, sur la réforme ferroviaire et les raisons de la mobilisation sociale contre le projet du gouvernement. Ce café-débat a été organisé par la section socialiste de Villejuif et ce fut l’occasion de revenir sur la réforme SNCF, les risques sous-jacents et la véritable intention du gouvernement, mais aussi de comprendre pourquoi les cheminots sont en grève et démontrer à travers la présentation du 4ème Paquet ferroviaire que la réforme du gouvernement français n’est pas de la faute de l’Europe.

En propos introductif j’ai rappelé que les paquets ferroviaires successifs sont les traductions législatives de la vision globale portée par Jacques Delors « se déplacer partout en Europe et en train » ; mais pour ce faire il était essentiel de régler des questions techniques et de sécurité afin d’harmoniser les systèmes de transports. Effectivement, la question de la taille des rails, instaurer une signalisation sur les lignes ou encore la sécurité dans les trains, doivent être harmonisées à l’échelle de toute l’Europe. Le 4ème Paquet ferroviaire a vocation à répondre à ses attentes. Dans les textes, il y deux axes à prendre en compte : les questions techniques et les aspects politiques notamment liées à la gouvernance et à l’obligation du maintien du service public. Au Parlement européen, tous les groupes politiques ne partagent pas le même point de vue ; certains députés européens, de droite par exemple, voulaient aller plus loin dans la libéralisation et l’ouverture à la concurrence. Sur ce point, j’ai rappelé que les textes européens permettent l’ouverture à la concurrence sans le rendre pour autant obligatoire. Chaque Etats-membres est donc libre de la mettre en place ou pas. La France a clairement pris position sur le sujet et souhaite une ouverture totale du réseau des lignes à grande vitesse. Pour plusieurs textes du volet politique, comme celui sur le maintien du service public, les amendements des socialistes ont porté sur le fait de ne pas mettre en place un système d’ouverture à la concurrence qui mettrait en péril les droits sociaux et qui ferait grimper les tarifs des billets de train, la question du transfert des droit droits sociaux des personnels était pour nous une ligne rouge à ne pas franchir.

Je suis également revenue sur la question des trains à grande vitesse, un service territorial important car beaucoup de personnes les empruntent quotidiennement. Si on ouvre à la concurrence, les grandes lignes ne desserviront plus les villes intermédiaires ; au nom de la rentabilité économique mais au détriment du respect du service public rendu. 2 approches pour 2 visions du train. Au Royaume-Uni, tout le système est privatisé et les prix des billets ont fortement augmenté alors même que le service rendu s’est dégradé ; si bien qu’hier le gouvernement britannique a décidé de renationaliser la ligne Londres-Edimbourg qui rencontrait trop de problème de gestion. En Suède, les Suédois aimeraient revenir à un opérateur unique ; car quand il y a plusieurs opérateurs, il n’y aucune garantie de circulation des trains si ceux-ci ne sont pas suffisamment remplis (toujours au nom de la fameuse rentabilité économique), ce qui pose des problèmes en cascade pour les correspondances sans parler des tarifs totalement variables selon le taux de remplissage des trains.

Sur l’obligation du service public, j’ai rappelé que dans le Règlement européen il y a bien une obligation de maintien des acquis sociaux en cas de transfert d’un opérateur public à un opérateur privé ; alors quand la France annonce que les nouvelles personnes recrutées ne bénéficieront pas du statut des cheminots, il s’agit d’une spécificité française qui n’est pas préconisée à l’échelle européenne. Il faut savoir que ce n’est pas le statut des cheminots qui a endetté la SNCF, ce sont les choix politiques visant à ouvrir toujours plus de nouvelles lignes à grande vitesse au détriment de la rénovation du réseau existant et reprendre la dette de la SNCF est avant tout une décision politique. La directive Euro-vignette par exemple, qui permet de faire en sorte que tous les camions qui empruntent le réseau transeuropéen de transports soient soumis à une taxe, pourraient régler le problème du déficit des transports publics. En France, l’Euro-vignette fait échos à l’abandon de l’Ecotaxe qui aurait permis des recettes de plus d’1,2 milliards d’Euros par an !

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Nous sommes également revenus sur le statut de la SNCF, qui risque de se transformer en société anonyme, encore une fois, ce n’est pas une demande de l’Union européenne. En 2014, le gouvernement a fait adopter une modification des structures de la SNCF en 1 EPIC de tête et 3 EPIC SNCF mobilité et SNCF réseau et SNCF Gares et connexions précisément pour respecter les normes européennes.

Le Parti socialiste s’est très clairement exprimé contre la réforme du gouvernement, ses parlementaires agissent à l’Assemblée nationale et au Sénat et nous avons été présents à toutes les manifestations unitaires. A l’échelle européenne, on observe une unité syndicale sur le sujet. J’ai, à titre personnel, beaucoup échangé avec Rémi Aufrère et je maintiens un lien étroit avec plusieurs responsables syndicaux dans le cadre de ce dossier.

Rémi Aufrère, lors de son intervention, est également revenu sur la vision de Jacques Delors de permettre des emplois de qualité aux travailleurs européens. Il a dressé un tableau historique des différentes luttes menées depuis 1937 pour le maintien des droits sociaux. Il a rappelé que dans la proposition de réforme actuelle, il y a trop de manque à gagner sur plusieurs points et l’ouverture à la concurrence va complétement dégrader les réseaux de transports ; car les chemins de fer ne peuvent pas vivre sans la contribution financière de l’Etat. Dans certains pays, comme aux Etats-Unis par exemple, la coopération entre le public et le privé peut fonctionner mais on en est encore loin en France. Il a également rappelé que le statut des cheminots n’était pas un problème pour l’ouverture à la concurrence et il dénonce le fait que Macron se saisisse du sujet simplement pour taper sur les syndicats alors que la réforme ferroviaire n’était pas un point fort de son programme.

De nombreuses questions avec les participants de ce café débat ont nourri nos échanges. Il faut poursuivre dans cette voie pour que cessent toutes les idées reçues sur ce mouvement social indispensable pour la préservation de notre service public ferroviaire.

Rencontre avec les ambassadeurs juniors européens du Lycée Abbé Grégoire

Mercredi 9 mai, à l’occasion de la journée de l’Europe, je suis allée à la rencontre d’un groupe d’élèves du lycée professionnel Abbé Grégoire, porteur du projet « Ecole Ambassadrice » initié par le bureau d’information du Parlement européen. Pour fêter cette journée, le lycée a organisé une journée européenne en mettant en place un grand dispositif pour remettre l’Europe au cœur de leur système éducatif. J’ai rencontré une équipe éducative dynamique et déterminée à faire de l’Europe un sujet primordial pour tous les élèves du lycée.

Lors de notre échange, plusieurs sujets européens ont été abordés ; mais j’ai tout d’abord rappelé que le 9 mai était un jour important pour toute l’Europe. Il célèbre la construction européenne voulue par Robert Schuman, un des pères fondateurs de l’Europe qui a beaucoup travaillé au développement de ce projet fédérateur devenu concret aujourd’hui. L’idée de l’Europe émerge après la seconde guerre mondiale et de la volonté de consolider des accords économiques mis en place par les alliés. Aujourd’hui, l’Europe s’est élargie et compte 28 Etats-membres qui s’organisent autour de réelles institutions politiques. Nous avons donc les bases pour construire un Etat européen fort et qui protège et qui ne doit plus se limiter à un espace d’échanges économiques. A ce titre, j’ai rappelé que 80% des lois françaises émanent de la transposition de directives européennes. Le système législatif fonctionne mais reste encore souvent paralysé par le Conseil des Etats membres car les pays sont réticents à perdre leurs prérogatives.

Beaucoup de sujets d’actualité sont intrinsèquement liés à l’Europe, comme par exemple ce matin, le renoncement de D.Trump de poursuivre l’accord sur le nucléaire iranien. Dans ce contexte, l’Europe doit se positionner et affirmer le maintien de l’accord afin que nous puissions continuer à travailler avec cette région sensible en tant qu’entité indépendante.

L’Europe porte déjà des avancées concrètes comme Erasmus+, l’un des projets européens qui concerne tous les jeunes. La mobilité est un enjeu prioritaire et doit pouvoir bénéficier à tous. En supprimant ses frontières intérieures et en permettant la libre circulation des biens et des personnes, l’Europe a fait un premier pas mais on voit ses limites aujourd’hui avec les difficultés pour accueillir décemment les réfugiés. Effectivement, là ou l’Europe offre la garantie d’une libre circulation à ses citoyens, elle doit aussi garantir leur sécurité et celle des personnes qui demandent asile. Nous devons permettre un accueil solidaire à tous les réfugiés.

Nous avons également parlé de l’organisation de mon temps de travail entre l’Ile de France, le Parlement européen à Strasbourg et Bruxelles. Nous avons également échangé sur l’organisation des élections européennes, avec l’installation des prochaines listes nationales et l’élection du Président du Parlement. L’occasion de rappeler à ses futurs électeurs l’importance de remplir leur rôle de citoyens.

Un autre sujet a été largement abordé ; il s’agit du droit à l’avortement partout en Europe et pour lequel je mène un combat quotidien, car aujourd’hui encore trop d’inégalités résident entre les différents Etats-membres et l’ouverture des frontières doit s’accompagner de l’harmonisation des droits fondamentaux et sociaux partout en Europe.

Les élèves ambassadeurs m’ont ensuite offert une présentation, à travers un exposé, de ce qu’ils avaient étudié sur les institutions européennes. Nous avons aussi répondu ensemble à un questionnaire sur l’Europe qu’ils avaient préparé. Je suis toujours réconfortée par l’implication des élèves dans les nombreuses actions qu’ils ont menées ; j’ai pu constater qu’il s’agissait d’un investissement quotidien, inscrit dans la durée. Enfin, ils m’ont présenté leur point information Europe, une salle mise à la disposition des élèves et entièrement consacrée aux institutions européennes et aux actions menées par le lycée. Une exposition était également visible toute la journée, avec des panneaux d’informations sur les différences et les ressemblances constatées entre les 28 systèmes éducatifs européens.

L’Europe, espoirs et craintes : les liens au sein du Parlement et des autres institutions !

Lundi 12 février, j’ai participé à une réunion Europe à l’attention des membres de l’association Comprendre, à Orsay. A travers mon expérience, j’ai tenté de faire percevoir la vie de l’Europe et de ses institutions. Nous avons pu échanger sur le fonctionnement des institutions, l’action du Parlement européen et aussi les perspectives sur son avenir.

Nous avons d’abord échangé sur l’organisation du travail parlementaire. J’ai rappelé que même si le siège du Parlement européen est bien à Strasbourg, nous sommes souvent à Bruxelles ; ou se déroule une grande partie du travail des députés. Effectivement, c’est au Parlement de Bruxelles que les eurodéputés siègent dans les commissions thématiques ; où nous effectuons un travail d’amendements et d’amélioration des textes législatifs. Nous menons également des réunions de groupe, au sein du groupe politique auquel nous appartenons. Aux dernières élections européennes, le PPE était arrivé en tête des scrutins ; ainsi le candidat tête liste Jean-Claude Junker est devenu le Président de la Commission européenne. Il s’agit là d’un système démocratique. Cependant, certains Etats-membres, comme aujourd’hui la France, refusent ce principe pourtant conforté par un vote au Parlement européen le 7 février.

Lors des semaines de groupes, nous nous réunissons dans nos groupes respectifs et nous préparons la stratégie politique à porter au sein des commissions afin de créer une force de cohésion. Il existe aussi des réunions de groupe transversales, il s’agit de réunions que nous menons conjointement sur des sujets qui se recoupent, comme par exemple la lutte contre le terrorisme dans les transports (deux commissions sont sollicitées : TRAN et LIBE). De manière générale et dans l’intérêt de construire une nouvelle majorité, nous échangeons avec les membres des groupes politiques. Nous échangeons également avec les autorités françaises et le parti politique national auquel on appartient.

A Strasbourg, les sessions plénières ont lieu une fois par mois; nous votons les rapports et résolutions. La semaine dernière, nous avons voté sur la composition du Parlement européen après le départ des britanniques et comment recomposer les 73 sièges. Il a été proposé de réattribuer les sièges aux pays sous représentés par rapport à leur démographie, comme par exemple la France, la Belgique ou encore Malte. A ce titre, la France pourra obtenir 5 sièges supplémentaires et avoir une meilleure représentation de chaque européen. Il s’agissait aussi de voter sur les listes transnationales, un mode d’organisation initié par les sociaux-démocrates, voté positivement par la Commission mais bloqué par les membres du PPE en plénière.

J’ai aussi parlé des semaines vertes qui sont posées à l’agenda européen toutes les huit semaines afin de permettre aux eurodéputés de dialoguer et de créer du lien avec les différents acteurs de leur circonscription ; des moments essentiels pour prendre connaissance des besoins et des attentes des citoyens européens.

Sur les relations entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission européenne ; j’ai rappelé que 80% des projets de lois votés aux Parlements nationaux sont issus des directives européennes. Le Parlement européen est une institution législative ; la Commission européenne est une institution exécutive et le Conseil européen est une institution qui s’organise autour du pouvoir législatif et exécutif. Sa présidence change tous les six mois. Concernant le Conseil, il est composé de tous les représentants des Etats-membres ; généralement le Président ou le Premier ministre de l’Etat-membre en question. Au niveau du fonctionnement, la Commission est à l’initiative des textes, l’ordre du jour étant fixé par ses membres en fonction de l’actualité et des besoins européens. Le texte en question, doit ensuite passer au vote auprès du Conseil et du Parlement, après que le travail d’amendement ait été effectué. Il s’agit donc d’un fonctionnement de Co législation, et c’est pourquoi l’Europe n’avance pas toujours et a du mal à être comprise. En plus d’un fonctionnement complexe, il existe des lobbies, qui interviennent de manière transparente au Parlement européen (ils sont reconnaissables par leur badge). Certains d’entre eux, sont absolument indispensables, comme les ONG qui agissent pour le bien des européens ; mais il existe aussi des lobbies industriels très influents. Nous ne sommes pas dupes de leurs actions et avons mis en place plusieurs commissions d’enquêtes ou spéciales (sur le glyphosate, le diésel, l’évasion fiscale par exemple) afin de faire la lumière sur les scandales générés par des proximités entre certains pouvoirs publics et des industries au détriment de l’intérêt et de la protection des Européens.

De nombreuses questions ont été posées lors de l’échange avec la salle ; ce fut l’occasion de revenir sur le bilan et les perspectives pour l’avenir de l’Europe. J’ai rappelé qu’au sein du groupe S&D, nous allons tout mettre en œuvre pour faire valoir les droits fondamentaux partout en Europe, renforcer la démocratie européenne et continuer à combattre la montée des nationalismes ; car c’est une vraie menace qui gagne du terrain. Il y a beaucoup de signaux d’alerte qui ne sont pas très engageants pour l’avenir de l’Europe mais il existe une société civile forte qui rappelle que la démocratie vient du peuple.

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C’était une réunion très enrichissante pour moi et je remercie chaleureusement les membres de l’Association Comprendre de m’avoir invitée et de m’avoir offert l’ouvrage d’Hervé le Bras L’âge des migrations. Merci!