Accord sur l’adaptation du réseau transeuropéen de transport maritime en cas de #Brexit sans accord

Après des heures de négociations nous avons trouvé hier soir un accord avec le Conseil et la Commission européenne sur le règlement modifiant les corridors du réseau transeuropéen en cas de sortie du Royaume Uni sans accord lors du deuxième trilogue.

Il est indispensable en cas de Brexit sans accord de garantir une connexion entre l’Irlande et le continent européen sans passer par le Royaume Uni qui ne sera plus membre de l’Union européenne. Pour anticiper le risque d’une sortie sans accord, il nous fallait donc réviser dans l’urgence le tracé des corridors maritimes du réseau transeuropéen de transport européen.

Et, nous avons obtenu d’intégrer dans le tracé du corridor européen « Mer du Nord Méditerranée » les ports du Nord de la France, le Havre, Calais et Dunkerque. Pour le Parlement européen il était indispensable d’assurer une connexion entre l’Irlande et le Nord de la France qui est la porte d’entrée naturelle pour le marché intérieur.

Toutefois malgré la détermination du Parlement européen, nous nous sommes heurtés à l’opposition ferme de la Commission et surtout du Conseil des Etats-membres où semble-t-il la voix de la France n’a pas pesé, pour que soient intégrés dans les corridors européens d’autres ports majeurs , comme Boulogne, Brest, Cherbourg ou Caen, qui ne font pas encore partie du réseau central européen de transport mais que nous avions intégrés dans notre proposition législative.

En revanche nous avons obtenu de garantir des financements pour tous les ports afin qu’ils puissent faire face aux conséquences d’une sortie du Royaume-Uni sans accord (contrôle des douanes, etc.). D’autre part, nous avons aussi obtenu un engagement de la Commission à réviser avant 2021 le réseau transeuropéen de transport pour prendre en compte la situation de ces ports que nous considérons comme devant être pleinement parties prenantes. Aussi, la Commissaire européenne des Transports, Violeta Bulc, s’est engagée à ouvrir en mars une consultation publique pour lancer le processus de révision réseau transeuropéen de transport. La situation du port de Boulogne-Calais devra enfin être totalement prise en compte par la Commission européenne, comme je l’ai urgemment demandé. Tous les ports pourront participer à cette consultation. Dans cette perspective, la redéfinition du réseau transeuropéen de transport sera un dossier phare de la prochaine mandature européenne ! Et je continuerai mon engagement pour défendre les intérêts légitimes des ports français afin qu’ils puissent intégrer le réseau transeuropéen de transport.

 

 

Adoption du rapport sur la Directive Euro-redevance routière: Les députés européens votent en faveur de l’application des principes utilisateur-payeur et pollueur-payeur sur tout le réseau routier européen

Communiqué de la Délégation socialiste française

Aujourd’hui les députés de la commission transport ont adopté le rapport de Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy sur la révision de la Directive Euro-redevance routière. Pour l’eurodéputée, ce vote « marque un tournant dans la politique européenne des transports pour aller vers une tarification des infrastructures plus juste et plus durable, fondée sur les deux grands objectifs du Livre Blanc des transports : aller vers la pleine application des principes utilisateur-payeur et pollueur-payeur sur tout le réseau routier européen».

Les députés ont adopté les propositions de la rapporteure pour remplacer les systèmes de vignettes par des systèmes de redevance (péage), fondés sur la distance parcourue, à partir de 2023 pour les véhicules lourds et de 2026 pour tous les véhicules légers, y compris les motos. Avec ce vote les députés européens envoient un message fort pour appliquer le principe utilisateur-payeur sur tout le réseau routier européen.

Les députés ont adopté une proposition phare de la rapporteure pour rendre obligatoire à partir de 2021 pour tous les véhicules lourds l’introduction de nouvelles redevances pour coûts externes, liées aux normes EURO des véhicules, et à partir de 2026 pour les voitures sur tout le réseau routier européen. Les députés ont également voté pour que les péages existants soient également modulés en fonction du niveau d’émission de CO2 des véhicules, notamment pour réduire les péages pour les véhicules zéro émission. Là aussi, c’est un signal fort pour l’eurodéputée pour « traduire en acte nos engagements climatiques et mieux prendre en compte l’impact environnemental et sociétal du trafic routier ». La rapporteure se félicite également que ses propositions pour donner la possibilité d’introduire des redevances pour congestion aient été adoptées.

Les députés ont largement soutenu la proposition d’établir un fléchage obligatoire des recettes des redevances routières vers les transports. C’était un point clé du rapport pour améliorer la proposition de la Commission et renforcer l’acceptabilité et la transparence des redevances routières. Cette mesure permettra aussi de lutter contre la dégradation continue du réseau routier européen et notamment des routes secondaires. C’est un enjeu de sécurité routière. Cette mesure permettra aussi de dégager des ressources pour soutenir la transition vers une mobilité plus durable.

Pour garantir la cohésion sociale et territoriale, les députés ont adopté des amendements pour donner la possibilité d’augmenter les niveaux de réduction possibles pour les usagers fréquents, en particulier en périphérie des grandes agglomérations et dans les régions périphériques. La prise en compte des autorités locales dans le texte permettra de renforcer la capacité des collectivités locales à agir pour développer une politique de tarification routière sur leur territoire.

Enfin, la rapporteure se félicite que les députés aient adopté sa proposition pour mettre en place une Agence européenne des transports terrestres pour encadrer les péages dans l’Union européenne.

Les députés européens ont accordé le mandat à Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy pour entrer en négociation avec le Conseil de l’Union européenne afin d’arriver à un texte final qui sera voté en plénière du Parlement européen.

 

 

Accord provisoire sur le volet politique du 4e paquet ferroviaire – les aspects sociaux ne doivent pas être mis sur une voie de garage !

Le Parlement européen, le Conseil et la Commission sont finalement parvenus à un accord mardi 19 avril sur le volet politique du 4e paquet ferroviaire,  après des mois de négociations en trilogues et des années de chantiers législatifs.

Si l’intégration de l’espace ferroviaire européen est une bonne chose pour l’UE et ses habitants, il ne faut pas pour autant que l’ouverture soit synonyme de fragilisation des travailleurs du secteur. Le texte comporte des éléments positifs, sur l’équilibre économique des services publics, sur la possibilité de dérogation aux procédures d’appel d’offre pour la grande vitesse (ceci afin de garantir la pérennité du service public), sur la possibilité d’attribution directe de contrats de services publics là où c’est nécessaire, sur l’accès au matériel roulant. Mais les Socialistes sont vivement préoccupés par le fait que le transfert du personnel avec le maintien des conditions sociales en cas de changement de prestataires ne soit pas rendu obligatoire par l’accord de mardi.

Il faudra attendre le vote formel du Conseil le 27 avril pour voir si le texte est bien maintenu en l’état. La Délégation Socialiste Française au Parlement européen évaluera alors sa position pour le vote du volet politique, qui ne devrait pas intervenir en plénière avant l’automne. En revanche, la DSF se réjouit que la conclusion de cet accord permette enfin de débloquer le volet technique du 4e paquet ferroviaire, finalement mis à l’ordre du jour de la plénière de la semaine prochaine. Ce volet est indispensable à l’espace ferroviaire européen mais son vote était suspendu depuis juillet 2015 en l’attente des négociations du paquet politique.

Organisation des services portuaires : un premier pas franchi

Lundi 7 février en session plénière les députés européens ont débattu sur le rapport relatif à l’organisation des services portuaires porté par mon collègue eurodéputé du groupe S&D Knut Fleckenstein.

Ce texte initialement présenté par l’ancien Commissaire et très libéral Sim Kallas traite de tous les aspects organisationnels des services portuaires. Il a été sensiblement modifié par le Rapporteur qui l’a enrichi de mesures de protections sociales, il a aussi introduit un volet abordant la transparence financière des autorités portuaires et a tenu compte de la nécessité de préserver la spécificité de certaines situations nationales dont celle de la France. Cette première étape franchie, il faudra rester vigilant sur son évolution lors des trilogues avec la Commission européenne et le Conseil. Dossier à suivre !

Voici mon intervention :

« Merci Madame la Présidente, Madame la Commissaire,

Le texte sur les services portuaires a longtemps été une créature mythique dont on entendait beaucoup parler, mais qu’en définitive on ne voyait jamais ; et pourtant, après des mois de travail, Knut Fleckenstein, notre rapporteur socialiste est parvenu à élaborer un texte pour lequel nous serons appelés à voter demain.

Ce texte est le fruit de longues et laborieuses négociations pour aboutir à des compromis qui ont radicalement transformé la proposition initiale ultralibérale de la Commission. J’ai moi-même fait, avec d’autres collègues, un important travail d’amendements et je suis heureuse que Knut Fleckenstein en ait repris une grande partie. Il est ainsi fait mention de l’obligation de pavillon national pour les services les plus sensibles, ce qui stabilisera la situation juridique des ports qui la pratique déjà. Les obligations de service public sont également inscrites noir sur blanc dans le rapport, ce qui va dans le sens d’une Europe plus sociale. La transparence financière est un point essentiel du texte, ce qui permettrait une concurrence plus juste et plus seine entre les ports européens, mais les ports les plus petits ou les plus vulnérables n’auront pas autant d’obligations administratives que les gros pour éviter d’étouffer sous le poids de la bureaucratie.

Dans sa version adoptée en commission des transports, le texte offre des garanties sociales nécessaires pour nous socialistes, tout en garantissant aux Etats membres la marche de manœuvre nécessaire pour leur permettre de conserver leurs modèles nationaux. En effet, il y a une très grande variété d’organisations des ports en Europe et il ne faudra pas imposer de force un standard unique qui risquerait de moins bien fonctionner que les modèles existants.

Le texte actuel est satisfaisant et il ne faudrait surtout pas qu’il soit abîmé en trilogue, c’est la position des représentants élus par les citoyens qui devra l’emporter. C’est pourquoi le Parlement doit arriver aux négociations avec la position la plus forte possible et cela passera par le vote le plus unanime possible car demain il s’agit bien de voter pour le texte qui servira de base au trilogue, il ne s’agit pas d’avoir un texte à tout prix mais d’avoir un bon texte. La question se reposera lorsqu’un accord aura été trouvé avec le Conseil et la Commission. Si le résultat devait être décevant, alors le Parlement pourra exercer son pouvoir de codécision en le rejetant, car il vaut mieux dans le cas présent ne pas avoir d’harmonisation, plutôt qu’une mauvaise harmonisation.

Merci »

 

Voici mon explication de vote :

Après des mois de travail, le rapporteur Socialiste sur les services portuaires est parvenu à élaborer un texte de compromis qui a radicalement transformé la proposition initiale ultralibérale de la Commission. J’ai moi-même fait avec d’autres collègues un important travail d’amendements, et je suis heureuse que Knut Fleckenstein en ait repris une grande partie. Il est ainsi fait mention de l’obligation de pavillon national pour les services les plus sensibles, les obligations de service public sont également présentes, la transparence financière est un point essentiel du texte, mais les ports les plus petits ou vulnérables n’auront pas autant d’obligations administratives que les gros. Le texte voté aujourd’hui offre les garanties sociales nécessaires pour nous socialistes, tout en assurant aux États-membres la marge de manœuvre nécessaire pour leur permettre conserver leurs modèles nationaux, sans les forcer à la libéralisation, et sans imposer de force un standard unique qui risquerait de moins bien fonctionner que les modèles existants. Il est temps maintenant de passer aux négociations de trilogue, le Parlement restera vigilant dans l’exercice de son pouvoir de codécision : il ne votera le texte final que s’il est bon, car il vaut mieux ne pas avoir d’harmonisation plutôt qu’une mauvaise harmonisation.