Quand M. Juncker va à Canossa

Communiqué de la Délégation socialiste française

La délégation socialiste et radicale de gauche au Parlement européen a suivi avec attention le déplacement de M. Juncker à Washington et sa rencontre avec M. Trump. Force est de constater que, sans mandat démocratique, il a pris des engagements inacceptables que nous condamnons fermement. Son action rappelle le lancement par M. Barroso des négociations du TTIP par une Commission européenne en fin de vie. Notons également le revirement de M. Trump : il ne voulait pas du TTIP, et il propose… la même chose en pire, et en catimini !

S’il fallait éviter une guerre commerciale totale, cela ne justifiait aucunement les concessions accordées par M. Juncker à M. Trump, sans mandat faut-il le rappeler ?

Tant que les Etats-Unis taxeront les importations d’acier et d’aluminium et menaceront de taxer celles d’automobile, nous refuserons toute négociation : une discussion commerciale équilibrée ne peut se mener avec une épée de Damoclès au dessus de la tête.

Quant à l’engagement d’acheter du soja américain, c’est non : essentiellement OGM, il ne correspond pas aux normes ambitieuses et protectrices de l’environnement pour lesquelles nous nous battons. C’est simple : les normes européennes – notamment environnementales et sanitaires – ne sont pas négociables. C’est pour cette raison que nous nous opposons également aux importations de gaz de schiste.

Dans ce contexte, il est essentiel que l’Union européenne reste unie. Ceux qui se considèrent et agissent désormais comme des adversaires de l’Union européenne mènent justement une stratégie de division entre les Etats membres afin de mieux parvenir à leurs fins.

 

Avec les socialistes européens, les eurodéputés socialistes et radicaux veilleront à ce que le Parlement européen soit impliqué et à ce que les intérêts des citoyens européens soient représentés et écoutés avec, comme priorité, la protection des travailleurs, de l’industrie européenne, de l’environnement, de la santé et du climat.

 

Trump et l’Accord de Paris : c’est de l’avenir de nos enfants dont il s’agit !

Communiqué de la Délégation socialiste française

Selon plusieurs sources américaines, M. Trump annoncerait dans les jours qui viennent la sortie des États-Unis de l’Accord de Paris sur la lutte contre le changement climatique, signé par 196 pays dans le monde à l’occasion de la COP 21.

Une telle décision, si elle était confirmée, serait dramatique. Chaque jour, la réalité du dérèglement climatique se fait sentir. La ratification de l’Accord de Paris et la lutte prioritaire pour éviter la hausse de la température mondiale, prévue entre 2,4 et 6,6ºC pour 2050, sont le seul moyen pour préserver l’avenir de nos enfants.

L’Union européenne et l’ensemble des États européens doivent désormais exercer une pression maximum sur les autorités américaines et leur président afin que l’Amérique, le 2ème plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, soit à la hauteur.

Nous souhaitons que les grands pays de ce monde composant le G7 (Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon, Canada et Italie) envisagent également des actions communes fortes permettant de faire pression sur l’opinion publique américaine.

Il faut que les Européens se montrent à la hauteur du défi : si les États-Unis décident de revenir sur leur engagement en s’excluant de facto d’un accord des Nations unies, qui représentent les 196 pays signataires de l’Accord de Paris, nous devons prendre les décisions qui s’imposent afin de nous protéger et protéger les générations futures.

#PrivacyShield : l’Europe sort son bouclier pour protéger ses données #Trump

La maitrise du traitement des données personnelles et leur protection constituent un droit fondamental et le Parlement européen se bat depuis de longues années pour le faire respecter.

Nous le prouvons une nouvelle fois aujourd’hui avec une Résolution sur le bouclier de protection des données UE-États-Unis, le Privacy Shield. Cette résolution est exigeante et met en lumière les nombreuses incertitudes qui persistent lors que les données des citoyens européens sont transférées vers les États-Unis. Il ne peut y avoir d’incertitudes ou de flous, le droit des citoyens européens à la protection des données n’est pas négociable, surtout quand cela concerne des accords avec des pays tiers.

Je me félicite de la mobilisation des députés européens socialistes alors que les groupes politiques de droite ont d’abord tenté d’affaiblir le texte, puis ont voté contre. La droite européenne se trompe en prétendant vouloir protéger les entreprises. Nous œuvrons pour la solidité juridique du boulier, ce qui est indispensable au commerce transatlantique.

Explication de vote

J’ai voté, avec beaucoup de conviction, en faveur de la Résolution sur le bouclier de protection des données UE-États-Unis, le Privacy Shield. Cette résolution reconnait des avancées pour la protection des citoyens mais insiste surtout sur les incertitudes qui persistent et qui doivent être levées. La position du Parlement est ferme et exigeante.

Nous condamnons le manque d’indépendance du Médiateur américain et la complexité et l’inefficacité des mécanismes de recours pour les européens. Surtout, la collecte des données des citoyens européens reste encore accessible aux agences de renseignement américaines. Ce n’est pas acceptable.

La maitrise du traitement des données personnelles et leur protection constituent un droit fondamental. Par cette résolution, les députés adoptent une position ferme qui doit peser dans les débats futurs, notamment en vue du premier réexamen du Privacy Shield en septembre 2017.

Voici le Communiqué de la Délégation socialiste française

Protection des données personnelles : un nouveau défi pour la démocratie dans la mondialisation

Les données personnelles commerciales des citoyens circulent d’un bout à l’autre de la planète plus vite qu’un éclair. Dès lors, la question de leur utilisation se pose avec encore plus d’acuité ; les données personnelles commerciales sont l’or gris du XXIème siècle.

Par leur histoire, les Européens sont attachés à un niveau élevé de protection des données personnelles et, pour les eurodéputés socialistes français, la maîtrise du traitement des données personnelles et leur protection constituent un droit fondamental. C’est pourquoi nous avons fermement soutenu une résolution critique et exigeante sur le Privacy Shield.

Pour rappel, le « Privacy Shield » a remplacé le « Safe Harbor », qui permettait de transférer des données personnelles commerciales des Européens vers les États-Unis, mais avait été invalidé par la Cour de Justice européenne en raison de ses insuffisances..

Mais de nombreuses inquiétudes persistent dans le Privacy Shield, renforcées par l’élection de M. Trump. La résolution adoptée aujourd’hui permet au Parlement européen de peser dans le débat en vue du réexamen prévu, dès septembre 2017, entre la Commission européenne et les autorités américaines.

Si le « Privacy Shield » est moins pire que le « Safe Harbor », il n’en reste en effet pas moins insuffisant : le Médiateur n’est pas assez indépendant, les mécanismes de recours pour les Européens ne sont pas assez solides et la surveillance indiscriminée par les agences de renseignements américaines reste possible. Surtout, le texte reste flou d’un point de vue juridique, ce qui pourtant est indispensable pour la confiance des citoyens. C’est pourquoi, nous ferons tout pour rendre cet accord plus solide dans les discussions à venir.

Sur ce sujet, comme sur beaucoup d’autres, seul l’échelon européen permet de mieux défendre les droits des citoyens à faire valoir leur modèle de société. Il faut en être conscient à l’heure où beaucoup confondent nationalisme et souveraineté !

 

Débat sur le #MuslimBan au Parlement européen

Communiqué de la délégation socialiste française

Choqués par le décret de M. Trump, les eurodéputés socialistes et radicaux ont demandé qu’un débat sur le #MuslimBan soit organisé en urgence en plénière au Parlement européen.

Alors que le débat s’ouvre au Parlement européen, les membres de la délégation socialiste française déclarent :

« Dès ce week-end, nous avons dénoncé avec force cette mesure discriminatoire et nous saluons les condamnations claires et fortes de la France et de l’Allemagne, les mobilisations citoyennes massives aux États-Unis et en Europe et enfin la réaction de Barack Obama – dont on n’imaginait pas si rapidement le retour médiatique, mais la situation l’exigeait ».

« Nous considérons que toutes les institutions européennes doivent réagir et montrer un visage déterminé pour dénoncer ce qui va à l’encontre de nos valeurs. Peut-être que le débat permettra de rompre le silence assourdissant du Président du Parlement européen, M. Tajani, et du président du groupe PPE, M. Weber. A moins qu’il faille considérer que la tendance à droite soit le mutisme et le renoncement comme en a témoigné M. Fillon lors de son meeting dimanche ».

« L’Union européenne doit utiliser tout son soft power pour obtenir le retrait du décret et dire aux citoyens américains qui se mobilisent, aux démocrates et aux ressortissants visés par cette décision que l’Europe est avec eux. Elle ne doit pas hésiter à hausser le ton et poser des actes s’agissant par exemple de l’Ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Union européenne qui doit obtenir l’accréditation du Président du Conseil avant son arrivée ».

 

Conférence à la Maison Jean Monnet

Vendredi 27 janvier, je me suis rendue dans la maison où vécut Jean Monnet sur invitation de Maurice Braud, président de l’association Jean Monnet. Cette maison qui appartient désormais à l’Union européenne est aujourd’hui un musée et un lieu de rencontre et d’échange sur Europe.

Jean Monnet est l’un des pères fondateurs de l’Union du fait de sa grande participation à la construction européenne au lendemain de la seconde guerre mondiale. Son idéal était celui d’une Europe fédérale dans laquelle les peuples européens pourraient vivre en paix. Soixante ans après la signature du traité de Rome, la paix est bien là pourtant la cohésion de l’Union européenne n’a jamais été aussi menacée : Brexit, montée des nationalismes, crise de la solidarité européenne. Malgré ses nombreuses ressources, l’Europe peine à être audible.

En cette année d’élection présidentielle, l’Europe doit revenir au cœur de la campagne. C’est maintenant qu’il faut porter l’idée européenne et défendre ses valeurs.

Suite à mon intervention, de nombreuses questions furent posées par de nombreux citoyens, notamment des jeunes apprentis du centre de formation en alternance pour l’expertise comptable de Paris.

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Nous avons ainsi pu échanger sur les missions du Parlement européen et ses relations avec les autres institutions de l’Union européenne, les missions inhérentes à mon mandat de députée européenne et mon quotidien partagé entre Bruxelles, Villejuif et Strasbourg.

Autre sujet sur lequel nous avons dialogué : l’avenir de l’Union européenne, le risque d’émiettement qui la guette avec le Brexit et l’émergence de mouvements nationalistes. En effet, avant d’être un grand marché de biens et de services, l’Union européenne est un ensemble valeurs et doit protéger les droits fondamentaux des citoyens européens. Il est ainsi nécessaire de poursuivre le dialogue entre les peuples européens. La force de l’Europe, c’est son multiculturalisme, ce sont ses échanges, notamment entre les jeunes européens grâce au programme Erasmus +.

Enfin, nous avons débattu des relations que l’Europe entretient avec le monde, notamment avec les Etats-Unis de Donald Trump ou encore avec la Turquie.

J’ai conclu notre échange en rappelant que l’accueil des réfugiés ne devait pas être considéré comme un problème mais un défi qu’il faut relever dans la solidarité. Alors que certains aimeraient dresser des murs entre les Etats européens, je pense au contraire qu’il faut un nouveau pas en avant vers une Europe plus intégrée, sociale, écologique. Une Europe multiculturelle et qui protège les plus faibles.

 

Trump, un avant-goût peu diplomatique

Communiqué de la Délégation socialiste française

Les eurodéputés socialistes et radicaux, baguette sous le bras et béret sur la tête, ont pris connaissance des derniers propos polémiques de M. Trump. Entre les âneries en 140 signes et une interview, nous ne savons que préférer. A moins que ses frasques à la Berlusconi soient plus pertinentes pour juger un personnage qui aime tant les clichés. Bref.

Donc pour le président élu des Etats-Unis, la crise des réfugiés et le comportement digne de Mme Merkel à cette occasion sont les explications du Brexit. Nous lui dirions bien que le Royaume-Uni n’est pas dans Schengen et qu’il ne participe pas aux relocalisations, mais nous doutons qu’il s’intéresse ni même qu’il comprenne ces faits.

M.Trump aime tellement l’Europe qu’il souhaite la voir disparaître. Quoi d’étonnant lorsque son principal conseiller en matière européenne est M. Farage ? Bien sûr, beaucoup de diplomates américains expliquent qu’il ne faut pas tenir compte des propos de M. Trump, quel que soit le sujet d’ailleurs.

Mais tout de même : les Européens doivent prendre au sérieux ces alertes.

Trump, avec la bénédiction de Poutine, ne veut ni de l’OTAN – « obsolète » – ni de l’Union européenne. Face à cela, la seule réponse possible est l’unité des Européens. Sans cela, les Etats européens ne seront que des confettis, des miettes, dans les mains de deux monstres engendrés par des systèmes post-démocratiques, avec la Chine en embuscade. C’est là la question primordiale posée aux Européens, et à laquelle ils vont commencer à répondre dans les élections nationales qui auront lieu dès 2017.

#Défense Face à Trump et Poutine, notre réponse c’est l’Europe

Communiqué de la délégation socialiste française

Nous vivons dans un monde de plus en plus instable. Chaque jour, l’actualité apporte son lot de drames, de menaces pour notre avenir et celui de nos enfants. L’impensable se produit, comme l’horreur que vivent depuis des mois les habitants d’Alep.

L’Union européenne n’a en matière de politique extérieure, ni la puissance, ni la cohésion ou l’autorité qu’elle devrait avoir. Elle ne s’est jamais dotée des moyens de se défendre ou d’intervenir quand ce serait nécessaire. Le rapport adopté aujourd’hui par le Parlement européen sur l’avenir de la politique étrangère et de sécurité commune est donc important.

Après le vote des deux rapports axés sur la politique de sécurité et de défense commune lors de la dernière plénière, le texte adopté aujourd’hui présente le bilan de la politique étrangère de l’Union et énonce les priorités du Parlement pour l’avenir.

Que préconise ce rapport adopté à la veille d’un Conseil européen qui consacrera une grande partie de son ordre du jour à ces questions ? Que l’Union se dote de moyens qui la rendent apte à préserver la réussite qu’elle représente, cohérente dans son action extérieure, qui doit se structurer autour de trois axes : diplomatie, développement et défense. Face aux diverses menaces – cyber sécurité, menaces hybrides – la coopération doit être le maitre-mot.

L’Union doit ensuite assumer la responsabilité de sa sécurité. Pour jouer un rôle de puissance globale, l’Union européenne ne peut plus s’appuyer sur le seul soft power, aujourd’hui insuffisant. Elle doit désormais développer un hard power. Sont donc repris les éléments débattus le mois dernier et qui devraient figurer dans les conclusions du prochain Conseil européen : nécessité de la coopération structurée permanente, quartier général européen, semestre européen de la défense, coopération UE-OTAN.

Quant à la Russie, le rapport reprend la position défendue par les socialistes et radicaux français : fermeté et dialogue. Fermeté, puisque nous envisageons de nouvelles sanctions « au cas où la Russie continuerait de violer le droit international ». Dialogue, puisqu’il doit toujours rester possible, le dossier iranien a démontré que c’était dans l’intérêt de tous.

Enfin, l’Union doit aussi développer une approche réellement globale de son action extérieure. Ainsi, il convient de mieux évaluer nos politiques de développement et commerciale pour vérifier qu’elles sont toujours et partout en adéquation avec nos valeurs.

Dans un monde dangereux, ce n’est ni à Trump, ni à Poutine de dicter les règles. C’est de plus d’Europe que nous avons besoin : cette prise de conscience doit se faire d’urgence.

Commission Europe avec les militants de la fédération du Val de Marne

Jeudi 17 novembre, j’ai participé à la Commission Europe avec les militants socialistes du Val de Marne. Nous avons ainsi longuement échangé sur la résurgence des mouvements d’extrême droite, notamment avec le vote sur le Brexit et l’élection de Donald Trump, les accords du CETA ou encore la gestion européenne de la crise de l’accueil des réfugiés.

La tendance mondiale est au vote contestataire. Le Brexit, l’élection de Donald Trump, les élections présidentielles en Autriche ou encore les élections en Allemagne et l’émergence du parti de l’AFD ne font que confirmer cette analyse. Ces mouvements sont qualifiés de « populiste » alors qu’ils ne reflètent en rien les intérêts des peuples. Ils s’expriment dans un repli sur soi néfaste et nationaliste. Face à cette résurgence du vote nationaliste, il est crucial de réorienter l’Europe pour faire en sorte qu’elle se tourne en priorité vers les plus démunis.

Autre priorité, il faut repenser nos alliances et mettre fin à la grande coalition entre les sociaux-démocrates du groupe S&D et les conservateurs du PPE qui ne font qu’alimenter les discours nationalistes et le rejet de l’Union européenne. Début janvier, nous serons arrivés à la moitié du mandat du Parlement européen. Ce sera l’occasion de redéfinir notre stratégie. Afin de défendre le projet d’une Europe ouverte et inclusive, les socialistes doivent d’abord chercher des majorités avec la gauche et les écologistes.

Pour lutter contre l’émergence de mouvements nationalistes, il faut également plus que jamais repenser nos échanges à l’échelle du monde. Concernant le traité de libre-échange signé par l’UE avec le Canada, les députés de la DSF ont ainsi un avis très nuancé. Le débat lancé par le chef de gouvernement socialiste wallon Paul Magnette à quelques jours de la signature du CETA a posé plusieurs enjeux qui ont une résonnance particulière : la place des peuples dans les négociations des traités de commerce internationaux et la question de l’avenir de nos produits culturels ou d’origine protégées ainsi que de notre environnement normatif protecteur avec les tribunaux d’arbitrage privés.

Une autre question se pose : celle de l’intérêt économique d’un tel accord. En effet, les résultats économiques espérés sont déséquilibrés. Alors que le Canada espère tirer un bénéfice de 8 milliards d’euros pour une population de 35 millions d’habitants, l’Europe espère une augmentation de ses richesses de l’ordre de 11 milliards d’euros pour une population de 500 millions d’habitants.

Face à ces constats, les députés de la DSF ont de très grosses réserves sur le CETA. Comme l’a exprimé Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, au groupe S&D, il faut renforcer les règles du commerce mondial plutôt que de conclure entre les Etats des traités de libre-échange. Il n’est plus pensable que la mondialisation ne bénéficie qu’à un petit nombre de privilégiés, l’avenir de l’Union européenne réside aussi dans notre capacité collective de penser collectivement notre destin.

Avancer vers une Europe plus inclusive et plus politique est un sujet qui concerne également l’accueil des réfugiés dans l’Union européenne. Dans 20 ans, l’Europe aura honte de son passé. En effet, alors que la Grèce et l’Italie accueillent la plupart des primo-arrivants depuis la fermeture de la route des Balkans et que l’Allemagne et la Suède ont déjà fait un effort important, les autres pays de l’Union européenne doivent repenser leurs politiques d’accueil. Alors que le Parlement et la Commission se sont engagées à de nombreuses reprises en faveur de l’accueil des réfugiés, les Etats doivent mettre en œuvre le processus de relocalisation car ce dernier ne fonctionne pas efficacement, les Etats refusant de participer à l’accueil des réfugiés de manière solidaire.

Lors des échanges, de nombreux intervenants ont souligné leurs craintes quant à la pérennité de l’Union européenne dans sa forme actuelle. Ils ont également exprimé leur souhait d’une Europe fédérale, d’une Europe de la défense et enfin d’une Europe sociale et inclusive qui dépasse les simples questions budgétaires.

Pour cela, le Parlement européen compte proposer des réformes institutionnelles. 3 rapports sont ainsi en cours d’élaboration pour proposer des modifications du cadre institutionnel du traité de Lisbonne (rapport de Mme Bresso et de M. Brock), dans le cadre d’un projet de réforme institutionnel plus global (rapport de M. Verhofstadt), ainsi que la mise en place d’un projet de capacité budgétaire au sein de l’Union Economique et Monétaire (UEM) (Rapport de Mme Bérès et de M. Böge).

Alors que nous n’avons jamais eu autant besoin d’Europe, les progressistes doivent plus que jamais faire des propositions pour l’Europe de demain, je serai ainsi les 2 et 3 décembre prochain à Prague à l’occasion du Conseil du Parti Socialiste Européen (PSE).

Après Trump et le Brexit : la défense européenne, plus urgente que jamais

Communiqué de la délégation socialiste française

Le Parlement européen a adopté, aujourd’hui, un rapport sur l’Europe de la défense. Sans l’élection de M. Trump aux États-Unis, sans le Brexit aussi, ce rapport n’attirerait que très modérément l’attention. Mais l’orientation isolationniste de M. Trump place l’Europe au pied du mur : nous devons prendre en main notre sécurité ! Des voix en Allemagne appellent à une défense du continent européen. Saisissons ce contexte pour enfin construire une véritable défense européenne.

Les eurodéputés socialistes et radicaux sont favorables à la mutualisation des moyens militaires entre les États membres de l’Union européenne. Elle permettrait à l’Europe d’être plus forte, tout en faisant d’importantes économies. Il n’est pas nécessaire que chaque pays produise sa frégate, son avion multi rôle ou encore son char d’assaut. Le rapport du Parlement européen de 2013 estimait le coût de l’absence d’Union européenne de la défense à 26 milliards par an ! Soit près de 15% des budgets européens de défense. Analysons en commun nos besoins et répondons-y ensemble.

Ce rapport fixe des lignes de convergence : chaque État membre devrait consacrer 2% du PIB à la défense, dont 20% aux équipements, les Etats souhaitant conjuguer leurs moyens militaires devraient pouvoir le faire sans attendre l’aval de l’ensemble des pays de l’Union, via la coopération structurée permanente prévue par le Traité ; un quartier général de l’Union européenne, qui planifierait et commanderait des opérations de gestion de crise et permettrait à cette dernière d’agir, devrait voir le jour. Enfin, ces avancées en la matière pourraient être évaluées par un « Semestre européen de la Défense ». Il s’agit là de premières étapes indispensables.

Les citoyens sont en faveur d’un plus fort engagement militaire de l’Europe. Il est temps de se donner collectivement les moyens de protéger les Européens, de protéger aussi les valeurs et les intérêts de l’Union !

Brexit, Trump : cesser le déni

Communiqué de la délégation socialiste française

Pour tous les observateurs, le Brexit n’avait aucune chance de l’emporter, idem pour Trump. Mais les faits sont têtus : la vague populiste et xénophobe frappe partout et défie tous les pronostics.

Cette situation appelle à une réaction rapide des Européens, d’abord car la menace existe ici aussi : 80% des Européens votent Clinton, mais font semblant de ne pas voir tous les Trump d’Europe. On fait mine de croire qu’un plafond de verre empêchera Mme Le Pen d’accéder au pouvoir en France par exemple. Il faut le marteler : ce plafond de verre n’existe pas.

Pour vaincre les nationalismes et la tentation du repli, il ne faut pas reprendre les propositions démagogues comme le font certains responsables politiques, à gauche comme à droite : agir ainsi revient à légitimer les extrêmes. Il faut, au contraire, les combattre pied à pied, et surtout réussir et tenir nos promesses. Affronter les mouvements s’autoproclamant populistes c’est évidemment aussi renouer avec les attentes du peuple, le faire et le vivre ensemble. La social-démocratie doit être offensive et claire dans ses orientations.

Pour défendre et protéger les Européens, l’Union européenne est, encore plus aujourd’hui, un outil indispensable et incontournable. Elle est pourtant le prochain domino du monde libre qui menace de tomber. Le Brexit est une première occasion pour l’Union européenne de se refonder. Aux États membres qui paralysent l’Europe – comme sur le soutien au Portugal et à l’Espagne, la fin des mesures d’austérité ou les instruments de défense commerciale – nous leur disons clairement qu’ils doivent choisir de nous soutenir tant qu’il en est encore temps. L’Europe n’a plus le choix : soit elle sombre dans les nationalismes, auquel cas M. Poutine se frotte les mains tant l’OTAN est menacée de disparition avec l’élection de M. Trump. Soit elle décide d’être enfin et vraiment solidaire et d’agir dans l’intérêt général de ses citoyens, de lutter vraiment contre l’évasion fiscale, de soutenir les jeunes et la transition écologique ou d’élaborer une nouvelle doctrine de politique commerciale.

Enfin, chacun doit prendre ses responsabilités, et l’environnement économique des médias est aussi une question : la course aux clics pour se rémunérer via la publicité a poussé les médias britanniques à mettre en avant les pires mensonges sur l’Union européenne, et à faire de M. Trump une star des polémiques aux États-Unis. En France, le comportement est le même vis-à-vis du Front national d’une part, et des informations négatives sur l’Europe – et souvent fausses – d’autre part. Il y a, là aussi, sans jamais dédouaner la responsabilité des politiques en fonction, un rôle dangereux pour tout le monde, qui peut mener la presse à la situation que vivent les journalistes turcs ou hongrois.

Bref, nous le disons trop souvent, il y a urgence ; il n’est peut-être pas trop tard pour faire de l’Union européenne le rempart libre et démocratique de ce monde.