J’ai été invitée à intervenir lors d’une conférence sur la lutte contre les violences envers les femmes et la Convention d’Istanbul, ce mercredi 16 novembre, en tant que co-rapporteure du Parlement européen sur ce dossier. Cet évènement était organisé par le groupe de réflexion (ou think tank) Gender 5+, qui met au cœur de son action l’égalité entre les femmes et les hommes.
Le panel d’intervenantes (les hommes étaient malheureusement aux abonnés absents) était également composé de Teresa Freixes (professeure en droit constitutionnel à l’université autonome de Barcelone), Helena Dalli (Ministre maltaise des Affaires sociales, des Droits des consommateurs et des Libertés civiles), Sabine Boehmert (représentant la Commission européenne), Magda De Meyer du Lobby européen des femmes et Mieke Verloo (professeure à l’université de Radboud aux Pays-Bas). Toutes ont rappelé l’urgence d’agir pour lutter contre les violences faites aux femmes, un problème structurel qui touche l’ensemble de nos sociétés.
Teresa Freixes a présenté à cette occasion son étude sur l’adhésion de l’Union européenne à la Convention d’Istanbul. Elle a rappelé que cette convention constitue un premier pas en avant très important pour doter l’Union d’un cadre réglementaire cohérent sur la lutte contre les violences envers les femmes. Toutefois, la ratification ne suffit pas en tant que telle : afin de la traduire en mesures concrètes dans les droits internes des États membres, une directive est l’étape suivante incontournable. De façon essentielle, la Cour de Justice pourrait alors se prononcer, via des arrêts contraignants, pour obliger les États de l’Union à respecter leurs engagements.
Si je partage pleinement cette analyse, j’ai souhaité aller plus loin dans mon intervention. Je suis convaincue en particulier que le mécanisme de l’état de droit, que nous avons récemment adopté au Parlement, aidera également à renforcer la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul au niveau européen. Au-delà, j’ai insisté sur un point qui manquait dans l’étude : la reconnaissance du déni de l’accès à un avortement sûr et légal, et les grossesses forcées qui en résultent, comme une forme de violence caractérisée envers les femmes et une violation de leurs droits humains. Je ne cesserai de porter haut et fort ce message : l’avortement est un droit et non un crime ; c’est un droit fondamental qui doit être reconnu et protégé au sein de toute l’Union européenne.