Communiqué de la Délégation socialiste française
Depuis 2010, M. Orban éloigne son pays de la démocratie, lentement mais sûrement. La liste des atteintes graves aux valeurs et aux lois européennes perpétrées par Viktor Orbán était déjà longue. Désormais, le dirigeant hongrois s’attaque aux universités, aux ONG, aux journalistes, à nouveau aux demandeurs d’asile, détenus à la frontière Sud avec la Serbie dans des conditions indignes et inhumaines, ainsi qu’à l’Union européenne.
Nous n’acceptons pas qu’une dictature s’installe en Europe.
C’est pourquoi les eurodéputés socialistes et radicaux ont pleinement soutenu une résolution qui appelle à, enfin, évaluer objectivement l’existence d’un risque clair de violation des valeurs de l’Union européenne par M. Orban. Il est temps d’activer l’article 7.1 du Traité et de prendre les mesures consécutives nécessaires. Nous nous félicitons qu’enfin une partie de la droite ouvre les yeux et se soit décidée à voter avec nous cette résolution : lors du vote de la dernière résolution sur la situation en Hongrie, en décembre 2015, nous n’avions manqué que d’une petite dizaine de voix, les groupes de droite s’y étant majoritairement opposés. Maintenant, rien n’empêche le Parlement européen d’enclencher l’activation de l’article 7.1. Il était temps : les citoyens hongrois ont besoin de l’Union européenne pour protéger leurs droits.
Le reste du PPE doit entendre ce signal, et exclure le FIDESZ de ses rangs. La démocratie et les droits fondamentaux ne sont pas à la carte, ils doivent s’appliquer partout, dans tous les Etats membres.
Voici mon explication de vote:
Alors que Victor Orban bafoue nos valeurs et nos lois depuis six années sans aucune réaction sérieuse, je suis fière d’avoir voté pour la résolution demandant fermement à la Commission d’agir. Notre message est clair : il est temps de réagir, il est temps d’activer l’article 7.1 du Traité qui évalue le risque clair de violation des valeurs européennes et qui peut aboutir à des sanctions, si nécessaire, contre la Hongrie. C’est une avancée majeure et nous avons mis du temps à convaincre la majorité nécessaire à notre résolution. L’Etat de droit et les droits fondamentaux ne sont pas à la carte ; c’est même le fondement de l’Union européenne et sa défense doit être une priorité. Par ce vote si important, le Parlement est digne du peuple hongrois, première victime de la dérive autoritaire de leur dirigeant, mais aussi des demandeurs d’asiles enfermés à la frontière Sud de la Hongrie et de la société civile qui est malmenée. Notre rôle est de les protéger et ce que nous avons fait aujourd’hui.