Echanges avec les acteurs de la chaîne logistique CARA de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

J’ai rencontré aujourd’hui une délégation d’acteurs de la chaîne logistique de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, regroupés dans le projet CARA, cluster européen pour les solutions de mobilité, à l’invitation de ma collègue Sylvie Guillaume, elle-même députée européenne socialiste de la circonscription Sud-Est.

Les acteurs présents ont chacun présenté des exemples de leurs projets en matière de mobilité d’avenir : génération d’hydrogène propre et stations de recharges, mise au point et fabrication de véhicules lourds à motorisation alternative, formation des personnels du transport et de la logistique, véhicules intelligents et autonomes… Les projets, nombreux et concrets, gagnent à être plus largement connus – et sont utiles pour les législateurs européens, dans la mesure où ils illustrent les effets réels des politiques décidées tous les jours dans les institutions européennes. Les sujets sur lesquels je travaille quotidiennement au Parlement européen sont d’ailleurs nombreux qui touchent à la logistique, le dernier en date étant les énergies renouvelables et carburants alternatifs, mais nous parlons aussi de normes CO2 des véhicules lourds et légers, de multimodalité, d’application du principe pollueur-payeur et utilisateur-payeur, de conditions sociales des travailleurs des transports…

La coopération entre tous les maillons de la chaîne de valeur, depuis le constructeur du véhicule jusqu’au distributeur final, en passant par le gérant d’espace de stockage et celui de l’infrastructure de transport, est indispensable si nous voulons promouvoir et mettre en œuvre une mobilité efficace et propre – mobilité pour les passagers comme pour le transports de marchandises, même si les enjeux sont souvent très différents.  De très nombreux aspects sont en œuvre et tous sont interconnectés si nous voulons que la transition énergétique dans les transports soient un succès, mais aussi si nous voulons améliorer les conditions de travail sur le terrain, dans des secteurs qui vont probablement continuer à croître dans les années qui viennent. Les autorités publiques, à tous les échelons, ont leur rôle d’accompagnateur à jouer, également en encourageant les bonnes pratiques, et en instaurant le cadre favorable à leur épanouissement.

Le dialogue entamé ce matin était très constructif des deux côtés, et j’espère qu’il se poursuivra au fil de la législature.

Mission parlementaire de la Commission des Transports dans le Sud de la France

La commission des Transports du Parlement européen a effectué une mission dans le Sud de la France. Deux étapes étaient prévues, Toulouse (Airbus et Mobilité urbaine) et Marseille ( Grand port de Marseille et SNCF), à laquelle j’ai souhaité en rajouter une avec la visite de DCNS à Toulon.

La délégation était emmenée par Karima Delli (Verts, FR) Présidente de la Commission des Transports et du Tourisme et composée de Wim Van de Camp (PPE, NL), Ismaïl Ertug (SD, DE), Dominique Riquet, (Alde, FR), Marian Jean Marinescu (PPE, RO), Théresa Griffin (SD, UK), Claudia Scmidt (PPE, AT), Roberts Zile (ECR, LT) et moi-même.

Le 21 février, nous avons commencé notre mission à Toulouse Blagnac par la visite des sites aéronautiques d’Airbus.

Les différents sites d’Airbus et leurs entreprises sous-traitantes représente le premier employeur de l’agglomération toulousaine (70000 emplois). Cette dynamique est en croissance constante avec plus de 7000 emplois par an.

Airbus, première grande entreprise européenne aéronautique rassemble sur les sites de Toulouse l’assemblage des avions A320, A 350, A380 et A400 M.

69% des ventes sont réalisées hors d’Europe. Airbus compte aujourd’hui 10 ans de commandes assurées, avec toutefois une incertitude quant à l’évolution des commandes pour l’A380. Les principaux concurrents d’Airbus sont Boeing US, Bombardier (Canada), le Brésil et la Chine.

Les Etats-Unis bénéficient d’un soutien financier très important du gouvernement américain et mène une guerre de compétitivité acharnée contre Airbus en attaquant régulièrement devant WTO les contributions financières reçue par l’entreprise européenne.

Il apparaît crucial de renforcer notre armature législative européenne pour pouvoir conforter et consolider notre position sur le marché mondial.

Les représentants d’Airbus ont souhaité faire un focus sur leurs innovations destinée à lutter contre toutes les formes de pollution. 3 milliards d’euros sont investis chaque année dans a Recherche et le développement. En 2025, un premier avion entièrement électrifié sera proposé, ainsi que des modèles hybrides. La réduction de la consommation de Kérosène et des émissions de CO2 et de NOx a été engagée de manière très sensible.

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Sur les sites d’Airbus, les toits des usines d’assemblages sont recouverts de panneaux solaires. La chaleur générée par leur serveur central est recyclée pour assurer le chauffage de l’ensemble du site.

Après avoir visité les lignes d’assemblage de l’A350 et de l’A380, nous sommes allées sur le site d’ Airbus Space où nous avons pu visiter le site de production des satellites.

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Airbus Space détient 25% du marché mondial dans ce secteur. Il a été sélectionné pour concevoir les premiers satellites participant au programme américain Oneweb qui va déployer 900 satellites autour de la planète et permettra une couverture en haut débit du globe totale mettant fin à la fracture numérique dont sont victimes encore aujourd’hui beaucoup d’Etats africains.

La question stratégique aujourd’hui en débat avec les Etats membres de l’Union européenne concerne la programmation des lancements de ces satellites par le lanceur Airbus Safran launchers afin que ces tirs soient effectués depuis notre site de Kourou plutôt que chez les concurrents russes et américains.

Le 22 février, l’autorité organisatrice des transports de Toulouse, le SMTC nous a présenté son projet de déplacement urbain à l’horizon 2030.  Le projet le plus ambitieux est celui de création une 3ème  ligne de métro reliant l’aéroport et les sites d’Airbus aux différentes gares et cœur de la ville, mais aussi un téléphérique urbain et plusieurs lignes de tramway.

Le SMTC prévoit 500000 déplacements en plus sur 10 ans liée à l’importante croissance démographique dû à la forte attractivité économique. Aujourd’hui les transports en commun sont saturés et ne desservent pas suffisamment les zones en périphérie des zones d’emplois. Ainsi, si l’utilisation de la voiture représente 40 en zone urbaine, ce taux passe à plus de 70% à la périphérie. Par ailleurs, Toulouse subit de très fortes congestions du trafic notamment aux heures de pointe.

Le mécanisme d’interconnexion européen a contribué pour le financement de cette nouvelle ligne de métro à hauteur de 9,8 millions €. Mais la facture globale de ces grands projets est estimée aujourd’hui à 3 milliards 8 €. Or, les contributions des collectivités publiques dont l’agglomération toulousaine qui va augmenter la sienne de 100 M€ à 180 M€, le versement transport dynamique et les premiers engagements financiers du Conseil départemental et de la région Occitanie apparaissent bien insuffisantes pour assurer la viabilité du projet. Il me semble indispensable de construire un partenariat fort avec l’Etat et l’Union européenne, et d’envisager une fiscalité dédiée. L’approbation par l’ensemble des acteurs et des groupes sera incontournable.

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Après un trajet de plus de 4 heures en train Intercités entre Toulouse et Marseille, nous nous sommes rendus sur les deux sites du Grand Port Maritime de Marseille. D’abord sur la ville même de Marseille qui fait notamment accoster les bateaux de croisière à destination de la Corse, l’Algérie et la Tunisie, mais aussi certains Cargos, nous sommes allés sur le site principal du Port à Fos-sur-Mer.

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Le Port de Marseille Fos a développé une politique ambitieuse pour assurer un transit des marchandises vers le ferroutage ou la voie fluviale afin de diminuer la part toujours prédominante du transport routier. Le Port est d’ailleurs très participatif dans les projets européens accompagnant les actions visant à réduire le carbone. Ainsi le site est complètement maillé avec les voies ferroviaires. Marseille Fos représente une porte d’entrée privilégiée du Sud de l’Europe à la croisée de deux corridors majeurs : celui de la Méditerranée et celui reliant la Méditerranée à la Mer du Nord.

Le Port Marseille Fos est un très gros employeur pour la région avec 41500 emplois et pèse par son poids économique avec 3,5 milliards de valeur ajoutées dégagés par an.

Nous avons conclu la journée par une visite du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée MuCEM, inauguré en juin 2013 avec les élus de la Région Provence Alpes Côte d’Azur.

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Nous avons commencé la matinée du 23 février par une visite de la Gare de Marseille St. Charles. Cette gare est la seule en France à desservir les trains de 4 opérateurs différents : SNCF, Thalys, Eurostar et Thello.

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16 millions de voyageurs et d’usagers transitent par cette gare. Le bâtiment est en site contraint car au cœur de la ville de Marseille fortement urbanisée. Le projet d’agrandissement de la gare pour améliorer la desserte Marseille-Vintimille va nécessiter la construction d’une nouvelle gare souterraine ( -30 mètres) à l’horizon 2030.

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La région PACA souffre en effet d’un très gros retard en matière de desserte ferroviaire de son territoire. Son réseau a besoin d’être fortement rénové pour permettre les trains à grande vitesse de circuler entre Marseille et Nice. Aujourd’hui le temps de parcours entre ces deux villes est de 2H40 (presque autant que pour relier Marseille à Paris). La réalisation de cette nouvelle ligne à grande vitesse sera opérée en 3 phases et permettra aussi de changer la signalisation au profit du système ERTMS interopérable partout en Europe.

Par ailleurs, mais cela n’a pas été évoqué lors de cette échange, de nombreux territoires de cette région n’ont aucune offre de transport en commun praticable. La région PACA s’illustre par le plus petit linéaire ferroviaire de France, dû en partie par ses contraintes géographiques marquées.

Nous nous sommes ensuite rendu sur le site d’Airbus Helicopters à Marignane. Airbus Helicopters compte plus de 23000 employés dans le monde dont 16000 en Europe et 8600 sur le site de Marignane. Les Hélicoptère produits sont vendus dans 152 pays et le chiffre d’affaires de l’entreprise est de 6,6 milliards d’euros. 57 % des hélicoptères et drones vendus sont destinés à un usage militaire et 43% civil. La majorité du marché d’Airbus Hélicoptères est en Europe. L’entreprise, comme Airbus Aéronautique est très attentive à sa dimension européenne par la diversité de ses sites de fabrication même si l’assemblage final se fait à Marignane mais aussi au bien-être de ses employés. La visite du site d’assemblage des petits modèles d’Hélicoptères (les Ecureuils) a permis de constater les efforts fournis pour conforter les conditions de travail des compagnons.

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Mobilité urbaine durable: les députés européens S&D s’invitent en Ile de France

Les 23 et 24 août, j’ai organisé le déplacement d’une délégation de députés Socialistes et Démocrates européens afin qu’ils puissent rencontrer les acteurs qui façonnent la mobilité urbaine d’aujourd’hui et de demain en Île-de-France : Anne Hidalgo, Maire de Paris, Philipe Yvin le Président de la Société du Grand Paris (SGP), Elisabeth Borne, Présidente de RATP, Élisabeth Borne, Malik Salemkour pour Autolib Métropole, et Lauren Kahn et Vincent Dedecker pour SNCF. Ces rencontres ont été complétés par des visites sur site comme celui du tunnelier pour le prolongement de la ligne de métro L14 à Saint-Ouen, la conduite des voitures Autolib’ et pour finir la visite de la gare du Nord.

Toutes ces visites ont permis aux députés européens de mesurer la richesse et l’ampleur des initiatives franciliennes en matière de mobilité urbaine durable. En tant que députée européenne de la circonscription Île-de-France, je suis très heureuse d’avoir pu accueillir mes collègues du Parlement européen pour valoriser et promouvoir notre territoire qui est un véritable laboratoire de la mobilité du XXIème siècle.

Retour sur le programme de la délégation

Discussion avec Philippe Yvin – pour le Grand Paris Express, un projet phare qui mériterait d’être mieux soutenu au niveau européen.

Ce premier temps d’échange, à Saint-denis, a permis de présenter aux députés les nombreux objectifs du Grand Paris et d’aborder les grands défis de ce projet, des moyens de financements aux enjeux de mobilité durable (réduction du nombre de voiture en métropole…) en passant par l’impact sur l’emploi ou encore la dimension sociale. Les députés européens se sont également intéressés aux enjeux de gouvernance et à la création de la Métropole du Grand Paris dans un contexte de maillage administratif propre à l’Île-de-France. Avec Philippe Yvin, nous sommes également revenus sur l’importance des consultations publiques qui ont jalonné la phase de préparation et qui ont été déterminantes pour répondre aux attentes des citoyens en matière de desserte et de cohésion territoriale.

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Enfin, certains députés se sont étonnés du faible taux de cofinancement européen dont bénéficie le Grand Paris Express. Pour Ismail Ertug, Coordinateur des socialistes au sein de la commission des transports du PE, un tel projet devrait bénéficier d’un véritable soutien européen via le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), au-delà du financement d’une partie des études déjà acquis.

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Visite de terrain prolongement de la ligne 14 à Saint-Ouen et rencontre avec la présidente de la RATP, Élisabeth Borne.

Pour donner corps à ces discussions, la délégation s’est rendue, en bus, sur le terrain pour visiter, bottes aux pieds et casques sur les têtes, les travaux d’extension de la ligne 14 à St-Ouen.

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C’est à plus de 25 mètres de profondeur, et après avoir parcouru plus d’un kilomètre sous terre, que la délégation a pu se rendre compte de l’ampleur des travaux effectués  et discuter avec les ingénieurs et techniciens qui travaillent quotidiennement sur ce projet. Pour clôturer cette visite de chantier, nous avons eu le plaisir d’échanger dans un cadre informel avec la présidente de la RATP, Élisabeth Borne, sur les différentes missions de la RTAP en tant qu’opérateur du service public de transport en commun.

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Démonstration du système Autolib’ et visite du siège Autolib’ Metropole

Parce que la mobilité de demain est intermodale, après avoir utilisé le RER pour se rendre à la SGP et le bus pour se rendre à St-Ouen, la délégation a emprunté les voitures électriques « autolib’ » pour se rendre au siège Autolib’ Metropole !

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Au siège du syndicat, nous avons discuté avec Malik SALEMKOUR, chargé du suivi de la délégation de service public, qui nous a présenté les coulisses de ce service public d’automobiles électriques utilisé par plus de 130 000 abonnés ! Malik SALEMKOUR est notamment revenu sur les enjeux d’intégration multimodale et de Smart Ticketing avec la perspective d’arriver prochainement à utiliser le système autolib’ via le pass Navigo.

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Rencontre avec la Maire de Paris, Anne Hidalgo – un soutien de poids pour les travaux de la commission d’enquête du PE sur le contrôle des émissions des véhicules. 

Le rôle des villes dans la lutte contre la pollution de l’air, les travaux de la commission d’enquête du Parlement européen sur le contrôle des émissions, les systèmes de transports des villes du future ou encore la question des relations avec Londres après le Brexit sont autant de sujets qui ont été abordés lors de cette réunion constructive entre la Maire de Paris et la délégation de parlementaires européens.

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Lors de la discussion Anne Hidalgo a expliqué aux députés européens sa volonté et sa détermination, malgré une forte opposition de la part de certains grands groupes automobiles, de mettre en place des politiques ambitieuses pour lutter efficacement contre la pollution et notamment sortir du diesel d’ici 2020.

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Sur cette question de la pollution de l’air, Anne Hidalgo nous a apporté tout son soutien pour mener à bien nos travaux au sein de la commission d’enquête du Parlement européen. Par ailleurs, Anne Hidalgo s’est déclarée en faveur d’une initiative commune entre le Parlement européen et les Maires des grandes villes européennes, pour faire avancer la nouvelle réglementation européenne.

Visite de la Gare du Nord, première gare européenne

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Pour conclure, la délégation s’est rendue dans la première gare européenne, la gare du Nord, qui accueille plus de 700 000 voyageurs par jour ! L’objectif était à la fois de se rendre compte des enjeux de gestion d’une telle plateforme, qui assure des liaisons internationales, nationales, régionales et locales mais aussi de mieux appréhender les questions de sûreté ferroviaire de plus en plus centrales dans notre travail parlementaire.

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Dans cette perspective, après avoir rencontré les agents du centre opérationnel de gestion de la gare, nous avons eu l’opportunité de discuter avec les agents la Surveillance générale (Suge) dont la mission est de protéger et sécuriser les voyageurs et le personnel. Ces échanges très instructifs nous ont permis de mieux comprendre l’évolution des compétences de ces agents (on compte 3000 agents de la Suge en France) dans un contexte marqué par l’État d’urgence et la menace terroriste et de mieux comprendre leur coopération avec leurs homologues européens. Aussi, nous avons pu assister à une démonstration de la brigade cynophile de la Suge, chargée de détecter la présence d’explosifs à l’aide de chien spécialement entrainés.

Liste des membres de la délégation :

Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy (France) – Membre de la commission des transports et de la commission d’enquête du Parlement européen sur le contrôle des émissions ;

Kathleen Van Brempt (Belgique) – Présidente de la commission d’enquête du Parlement européen sur le contrôle des émissions de polluants;

Ismail Ertug (Allemagne) – coordinateur du Groupe des socialistes et démocrates de la commission des transports ;

Seb Dance (Royaume Uni) – coordinateur du Groupe des socialistes et démocrates de la commission d’enquête sur les émissions ;

Lucy Anderson (Royaume Uni) – Membre de la commission des transports / rapporteur pour le Groupe des socialistes et démocrates d’un rapport sur la mobilité européenne ;

Maria Grapini (Roumanie) – Membre de la commission des transports ;

Salon européen de la mobilité : quelles politiques pour des projets de mobilité durable et quels financements ?

Mardi 14 juin, à l’occasion du salon européen de la mobilité organisé par l’Union des Transports publics (UTP), j’ai participé à la table ronde « quelles politiques européennes pour des projets de mobilité durable et quels financements ? » animée par Thomas Avanzata, directeur des affaires européennes de l’Union internationale des transports publics (UITP). Je suis intervenue aux côtés de Michael Cramer, Président de la commission Transports du Parlement européen ; Nicolas Blain, Président du comité de l’UITP et Bernard Soulage, membre du Comité des régions et administrateur du Groupement des autorités responsables des transports (GART).

Lors des débats, j’ai rappelé que les transports répondent à trois piliers essentiels pour le développement des villes : la cohésion sociale, l’environnement et la mobilité pour tous les citoyens. Les transports en commun sont indispensables pour réduire la fracture sociale et territoriale et désenclaver les populations qui vivent loin des pôles économiques villes.

Dans le cadre du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), qui apporte des financements européens pour accélérer les investissements dans les projets d’infrastructures de transport, la Société du Grand Paris (SGP) a obtenu des financements importants afin de développer les transports en l’Ile-de-France et de renforcer son attractivité territoriale aussi bien au cœur de Paris qu’en périphérie. C’est bien la preuve que l’Union européenne peut abonder les politiques locales de transports.

J’ai également pu regretter que les collectivités locales ne puissent être parties prenantes du plan Junker, le calcul de leurs investissements n’ayant pas été déduit du calcul des déficits par Etat-membre comme nous le souhaitions. J’ai rappelé que nous avions actuellement des échanges très vifs avec la Commission pour assouplir les règles budgétaires. Par ailleurs, il existe d’autres solutions pour financer les infrastructures sur le long terme ; comme par exemple l’Eurovignette ou encore l’instauration d’une taxe européenne des transports qui feraient participer tous les utilisateurs des différents modes de transports aux financements des transports en commun et notamment la rénovation du secteur ferroviaire.

Au-delà de l’aspect financier nous avons également abordé la question des politique en faveur du transport en commun au regard de l’engouement pour dispositifs innovants et faisons appels aux technologies numériques. J’ai rappelé que dans le cadre de la révision du Livre Blanc des transports nous avions voté pour un objectif de doubler la fréquentation des transports publics d’ici 2030. Par ailleurs, je pense qu’il est important que les usagers changent leurs habitudes et qu’ils prennent conscience de l’impact qu’ont leurs déplacements sur la pollution des villes et plus largement sur l’environnement. C’est pour cette raison qu’il faut mettre en avant les transports multimodaux et l’utilisation des nouvelles technologies comme des outils permettant de sortir du véhicule/propriété .

Pour terminer la table ronde, nous avons abordé la question du 4ème paquet ferroviaire. Sur le pilier technique, il y a eu de nombreuses avancées, sur le renforcement de l’Agence ferroviaire européenne qui va enfin devenir une véritable autorité avec des compétences pour certifier les entreprises et le matériel roulant. Cependant, le trilogue de fin avril dernier, sur le pilier politique, n’a pas permis de trouver un acord pouvant satisfaire toutes les parties. Sur le règlement sur les obligations de services, je considère comme la majorité des membres du groupe des socialistes et démocrates qu’il n’y a pas d’accord clair sur ce point. Alors, même s’il y a des points positifs : comme le maintien de l’équilibre économique des services publics, ou encore la possibilité d’attribution directe des contrats de services, nous ne sommes pas encore arrivés au bout du chemin et nous attendons le Non paper de la Commission.

 

 

Vers une gestion intelligente de la mobilité et de l’énergie dans les grandes métropoles

Je me suis rendue le 4 décembre dernier à la COP 21, aux Espaces Générations Climat au Bourget. A l’invitation d’Ile de France Europe, j’ai participé à une conférence sur les mobilités durables et innovantes et les moyens de parvenir à une gestion intelligente de la mobilité et de l’énergie dans les grandes métropoles (appelées plus généralement les smart-cities).

Cette conférence, animée par Karine Sbirrazzuoli réunissait de nombreux acteurs du domaine des transports et de l’énergie, à la fois institutionnels, politiques et du secteur marchand public et privé : Pierre Serne Vice Président en chargedes Transports et de la mobilité urbaine pour la Région Ile de France, Dorothée Coucharrière représentant la Commission européenne, Bruno Flinois, Président de Mopeasy, Nathalie Leboucher, Directrice Stratégie à la RATP, Karen Vancluysen, Directrice exécutive de Polis, Jean-Luc Aschard, Directeur d’ERDF Ile de France et Véronique Haché, Directrice d’Autolib.

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Dans un premier temps, nous avons abordé le thème des nouveaux besoins, des nouveaux usages et des nouvelles solutions à envisager pour permettre la mobilité de tous les individus dans une métropole.

J’ai ainsi pu présenter le mandat de l’Union Européenne et le rôle joué par les Députés européens depuis 2014 concernant la diminution des émissions de gaz à effet de serre, et plus précisément le paquet climat-énergie 2030.

Ce paquet comprend trois objectifs :

-Un objectif contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 % par rapport au niveau de 1990.

-Un objectif contraignant de porter à 27 % la part des énergies renouvelables pour l’ensemble de l’Union.

-En matière d’efficacité énergétique, les dirigeants de l’UE se sont mis d’accord sur un objectif de 27% non contraignant.

Mais, le Parlement européen propose d’aller encore plus loin que le Conseil en réduisant d’au moins 40% les émissions européennes de gaz à effet de serre d’ici 2030 et en fixant de nouveaux objectifs contraignants concernant l’efficacité énergétique et la consommation d’énergies renouvelables dans notre consommation totale d’énergie.

Ces mesures doivent bien évidemment être accompagnées de financements ambitieux. Avec mes collègues du Parlement Européen, nous avons ainsi proposé de mettre en place un « Fonds Vert » doté de 100 milliards de dollars d’ici 2020 et de définir le prix du carbone conséquent qui rendra les activités polluantes moins rentables.

Il faudra également réfléchir au rôle que jouent les transports dans le réchauffement climatique, ils représentent en effet près de 25% des émissions de C02. Il faut envisager à mettre en place à l’échelle mondiale un système de quotas d’émissions pour le transport aérien et maritime. Il est également nécessaire de développer des carburants plus propres et d’instaurer de nouveaux plafonds d’émissions de C02 pour le transport routier.

Nous avons ensuite débattu de l’atout que sont les nouvelles mobilités. Au niveau européen, il est en effet nécessaire de favoriser et d’encourager l’usage de modes alternatifs de déplacements à la voiture dans les villes. L’usage du vélo doit ainsi être facilité, l’autopartage développé et le réseau des transports en commun encore plus abouti et davantage connecté. C’est pourquoi nous avons adopté au Parlement européen le rapport sur la mobilité urbaine durable et le livre blanc sur les transports.

La COP 21 doit nous permettre d’aboutir à un accord contraignant à l’échelle du monde afin de limiter le réchauffement climatique d’ici la fin du siècle à 2° C. Cet accord sans empêcher les pays émergents de se développer.

Le rapport sur la mobilité urbaine adopté au Parlement européen

Lors de la séance plénière du 2 décembre les députés européens ont adopté le rapport sur la mobilité urbaine durable

Après des négociations difficiles et le vote en commission, il était tout à fait fondamental que le Parlement européen adopte officiellement ce rapport dans un contexte politique marqué par la COP21.

L’adoption de ce rapport ne doit pas rester lettre morte et la Commission devra prendre les mesures nécessaires pour répondre aux attentes du Parlement européen. Pour parvenir aux objectifs européens de réduction des émissions de CO2 nous ne pourrons pas faire l’économie d’une politique ambitieuse en matière de mobilité durable.

Mais c’est aussi pour répondre à l’urgence des conséquences dramatiques de la pollution de l’aire en matière de santé publique qu’il nous faut agir pour promouvoir des transports plus propres dans nos villes. Aussi, je regrette que la droite ait bloqué l’adoption d’un amendement visant à promouvoir la sortie des subventions au diesel à l’origine des niveaux élevés d’émissions polluantes nocives pour la santé.

Verbatim

Merci Madame la présidente,

La mobilité urbaine est un des enjeux majeur du XXI siècle parce qu’elle est à la croisée des trois piliers du développement durable : l’écologie, l’économie et le social !

Œuvrer, pour une mobilité urbaine durable c’est contribuer concrètement à la transition énergétique et à la lutte contre la pollution de l’air et le réchauffement climatique.

Alors que les transports représentent 25 % des émissions de CO2, que nous connaissons une urbanisation croissante et que des centaines de milliers de personnes meurent chaque année de la pollution atmosphérique, nous avons la responsabilité politique de faire de la mobilité durable un des enjeux phares des politiques européennes.

Ainsi, j’appelle tous les collègues à soutenir l’amendement 1 qui soulève le problème de fond du diesel et demande des initiatives pour aller vers des carburants propres et sortir des subventions favorables aux diesels.

Œuvrer pour une mobilité urbaine durable c’est aussi lutter contre l’exclusion sociale et garantir la cohésion territoriale. C’est un aspect fondamental des enjeux de mobilité et je regrette que, lors du débat en commission, la droite ait bloqué des amendements qui viser à muscler la dimension sociale du rapport.

Adoption du rapport sur la mobilité urbaine

Après plusieurs mois de négociation entre les différents groupes politique, le 10 novembre la Commission des transports et du tourisme a adopté le rapport sur la mobilité urbaine. Le travail qui a été effectué pour arriver à 39 compromis a permis d’aboutir à un texte qui envoie un message clair à la Commission et aux États membres pour valoriser les politiques publiques en faveur d’une mobilité urbaine durable.

Dans un contexte d’urbanisation croissante, la mobilité urbaine est au cœur de la politique européenne des transports et des politiques de lutte contre le réchauffement climatique et la pollution de l’air. En ce sens, l’UE doit et peut faire d’avantage pour soutenir le développement d’une mobilité durable, que ce soit à travers des fonds européens, du Plan Juncker, de la recherche et du développement, de l’adoption d’initiatives législatives ou encore à travers l’échange de bonne pratique et l’appui aux administrations locales.

Cependant, je regrette que l’opposition de droite ait bloqué l’adoption de plusieurs amendements que j’avais cosignés notamment pour mieux prendre en compte les besoins de financements des transports publics et la dimension sociale des transports en commun en matière de lutte contre la pauvreté et de cohésion territoriale. Ce rapport a notamment permis de révéler l’opposition des députés de droite à une sortie progressive des subventions au diesel et une action législative européenne pour inciter les États membres et les villes à mettre en place une tarification de l’infrastructure routière basée sur le principe du pollueur-payeur.

Le rapport doit maintenant être voté en séance plénière de décembre et nous devrons être vigilants à ce que la droite européenne ne cherche pas à affaiblir le texte voté en commission.